Bolivie : manifestation contre les violences faites aux femmes

Manifestation dans les rues de La Paz contre le meurtre d’une journaliste de la chaîne de télévision PAT, le 13 février 2013. AFP PHOTO/Aizar Raldes
Manifestation dans les rues de La Paz contre le meurtre d’une journaliste de la chaîne de télévision PAT, le 13 février 2013.
AFP PHOTO/Aizar Raldes

Publié le 14 février 2013 sur le site de RFI

Un rassemblement et une marche ont eu lieu le 13 février à La Paz après le meurtre de Hanali Hanovre Huaycho, une journaliste de la chaîne nationale de télévision PAT. Cela s’est passé le 11 février et depuis, son mari, lieutenant de police et principal suspect, est toujours en fuite. L’affaire a déclenché l’indignation et le ras-le bol des organisations féministes. Elles dénoncent l’impunité des crimes commis contre les femmes en Bolivie. Plusieurs ministres femmes se sont jointes à la manifestation organisée mercredi dans les rues de La Paz.

Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode

Ils sont environ un millier dans les rues de La Paz, en grande majorité des femmes, à réclamer justice pour Hanali Huaycho. La journaliste avait 35 ans, elle a été tuée d’une quinzaine de coups de couteaux, lundi soir, à son domicile devant son fils de 5 ans.

L’auteur présumé du crime, un lieutenant de police, était son mari. Un déchaînement de violence qui, pour la féministe Patricia Branhez, est symptomatique de la situation des femmes dans le pays :

« Nous sommes immergés dans une culture patriarcale et machiste. C’est pour cela que notre société trouve cela naturel et justifie trop souvent les actes de violence envers les femmes ».

Une loi contre la violence faite aux femmes est actuellement en discussion à l’Assemblée et prévoit notamment l’inclusion du féminicide dans le code pénal, un crime qui sera passible d’une peine incompressible de 30 années de prison. Cela est bien mais insuffisant, dénonce Amalia Pando, journaliste et manifestante :

« Elle est très bien la loi, mais qui va l’appliquer ? Les policiers, qui sont les premiers à frapper les femmes ? Il n’y a pas une plainte pour viol qui puisse déboucher sur une condamnation. Les violeurs et tous ceux qui frappent les femmes dans ce pays sont protégés par les institutions. Bien sûr qu’il existe des cas similaires en France, en Espagne, etc. Mais la différence est qu’ici, il n’y a pas de justice. C’est l’impunité la plus totale ».

D’après les autorités boliviennes, 120 féminicides ont été dénoncés l’an passé pour zéro condamnation jusqu’à ce jour.

URL de cet article : http://www.rfi.fr/ameriques/20130214-bolivie-manifestation-contre-violences-faites-femmes