Bolivie: une première bataille électorale de perdue pour Evo Morales

« Nous avons perdu une petite bataille », a réagi le président bolivien Evo Morales après la victoire du « non » au référendum de dimanche dernier. Le scrutin proposait de modifier la Constitution pour permettre, ou pas, au président socialiste de postuler pour un quatrième mandat en 2019. Les résultats officiels, publiés mardi soir, ont donné le « non » vainqueur à 51,3%, contre 48,7% au « oui ». La défaite est historique pour Evo Morales qui, en dix ans, avait remporté trois élections présidentielles et un référendum révocatoire.

Avec le correspondant RFI à La Paz, Reza Nourmamode

Le président bolivien Evo Morales lors d'une conférence de presse au palais présidentiel à La Paz, le 24 février 2016. REUTERS/Bolivian Presidency/Handout via Reuters
Le président bolivien Evo Morales lors d’une conférence de presse au palais présidentiel à La Paz, le 24 février 2016. REUTERS/Bolivian Presidency/Handout via Reuters

Apparu plutôt détendu en conférence de presse, Evo Morales a tenté de dédramatiser sa première défaite électorale majeure en dix ans de pouvoir. Le leader indigène, qui devra donc quitter le palais présidentiel le 22 janvier 2020 au plus tard, s’est ainsi félicité de compter encore avec l’appui de près de 50% des électeurs.

Mis en cause pour trafic d’influence durant la campagne, Morales a accusé les réseaux sociaux d’être coresponsables de la défaite du « oui » au référendum. « Nous n’avons jamais pardonné la corruption. Les informations, les enquêtes, sont les bienvenues. Mais avec des documents, avec la vérité, et non pas comme sur les réseaux sociaux, avec des mensonges et des mensonges, a-t-il fustigé.

« La lutte continue »

Et le président bolivien d’ajouter : « La lutte continue, avec plus de force. Nous avons perdu une bataille, une petite bataille : celle de la modification de la Constitution. Ce n’est pas pour ça que nous avons perdu Evo, ce n’est pas pour ça que nous l’avons enterré. »

Le président bolivien a également déclaré qu’il était prématuré de spéculer sur son successeur alors que la prochaine élection présidentielle est prévue fin 2019.

L’opposition, quant à elle, a salué une « victoire pour la démocratie bolivienne ».

 

Source :

RFI, 25 février 2016