Au Brésil, militants antifascistes et mouvements d’émancipation défient le président Bolsonaro (Rachel Knaebel / Yvan du Roy / Bastamag)
Pendant que les États-Unis se soulèvent contre le racisme, au Brésil, des clubs de supporters de foot antifascistes manifestent contre le président d’extrême droite et convergent avec d’autres mouvements sociaux.
Tout est parti d’une attaque de militants d’extrême droite contre des supporters de foot du mythique club Corinthians, de São Paulo – club dont les joueurs et les supporters étaient à la pointe de la lutte contre la dictature militaire au début des années 1980. Ce 31 mai, en réaction à cette agression, des groupes antifascistes de supporters de foot ont manifesté contre le président brésilien Jair Bolsonaro et pour la démocratie dans plusieurs grandes villes du Brésil : São Paulo, Rio de Janeiro, Porto Alegre, Curitiba, Belo Horizonte, Salvador… « En utilisant la pandémie pour faire avancer son projet autoritaire, Bolsonaro pousse le Brésil au bord du gouffre », a déclaré la députée fédérale du parti de gauche PSOL Sâmia Bomfim, qui a manifesté aux côtés des supporters à São Paulo, au journal El Pais Brasil. La manifestation pauliste a été violemment dissipée par la police, rapportent des journaux brésiliens.
À Rio de Janeiro, les groupes de supporters défilaient aux côtés des activistes du mouvement noir. La manifestation a également été réprimée. Les activistes y ont repris le slogan « Les vies noires importent », clamé par le mouvement Black Lives Matter né aux États-Unis, pour protester contre les homicides commis par la police dans les favelas. Un jeune adolescent noir, João Pedro Matos Pinto, 14 ans, a été tué mi-mai dans son salon par une balle dans le cadre d’une intervention policière. « Droit de tuer », titrait le New York Times le 18 mai, analysant dans un reportage les très nombreux cas d’homicides perpétrés par les forces de police dans les quartiers pauvres de Rio : 1814 personnes ont été tuées par la police l’année dernière, rien qu’à Rio. (…)
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