Scandale. Au Brésil, des évangéliques perturbent l’avortement d’une fillette de dix ans violée (Courrier International/ El País Brasil)

Pour lire l’article original en portugais sur El País Brasil ici

Des militants anti-avortement membres de groupes religieux ont tenté d’empêcher l’interruption de grossesse d’une fillette de 10 ans, violée par son oncle. La ministre de la Famille, une pasteure évangélique, avait elle-même indiqué où se tiendrait l’intervention. 

Manifestation à Rio de Janeiro en 2017 contre la criminalisation de l’avortement au Brésil. REUTERS/Ricardo Moraes

“Assassin !” criaient à l’attention du directeur de l’hôpital les militants massés devant l’établissement où une fillette de dix ans avait été admise pour avorter, à Recife, dans le nord-est du Brésil, dimanche 16 août, rapporte El País Brasil.

Se tenant par la main, les activistes anti-avortement, des évangéliques, attendaient de pied ferme l’arrivée de la voiture transportant la fillette.

Et pour cause : ils avaient été prévenus de l’endroit où serait pratiqué l’avortement par la ministre de la Famille elle-même, Damares Alves, qui est également ministre de la Femme et des Droits humains.

Celle-ci avait déploré sur les réseaux sociaux la décision de justice autorisant l’interruption de grossesse de l’enfant et révélé le lieu de l’intervention.

La fillette, originaire d’une famille pauvre de la ville de São Mateus, dans l’État d’Espirito Santo (au nord de Rio de Janeiro), subissait des abus sexuels depuis l’âge de 6 ans, ce qui a motivé la justice, explique le journal, à autoriser l’avortement, interdit dans le pays. Elle avait été violée par son oncle, qui a été arrêté.

Pressions religieuses

Comme le souligne El País dans un autre article : “Sa situation est celle de millions d’enfants pauvres du BrésilSa mère est partie, son père est en prison, et l’oncle qui l’a violée est un ancien prisonnier.”

Mais tandis que l’affaire était examinée en justice, la petite recevait déjà la visite de pasteurs évangéliques qui l’exhortaient à ne pas avorter, essayant également de faire pression sur la grand-mère en charge de l’enfant. (…)

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