🇧🇷 Au Brésil, le second tour des élections municipales voit s’imposer la droite modérée (Le Monde / AFP)


Le second tour des élections municipales s’est soldé par une large victoire des partis de droite et de centre droit. Lors du premier tour, le 6 octobre, l’extrême droite était toutefois arrivée en tête.

Le maire de centre droit de São Paulo, Ricardo Nunes, célèbre sa réélection lors des élections municipales le 27 octobre 2024. CARLA CARNIEL / REUTERS

Le second tour des élections municipales au Brésil s’est soldé, dimanche  27 octobre, par une large victoire de la droite modérée, au détriment de candidats d’extrême droite, soutenus par Jair Bolsonaro, et de la gauche du président Lula, qui a subi une nouvelle déroute.

Un des représentants de cette droite modérée, Ricardo Nunes, a été réélu haut la main à São Paulo, la plus grande métropole d’Amérique latine, avec plus de 59 % des suffrages, face au candidat de gauche Guilherme Boulos. « L’équilibre a gagné face à l’extrémisme », a déclaré M. Nunes après sa victoire.

Lors de ce scrutin disputé à deux ans de la présentielle de 2026, « les grands vainqueurs sont les partis de centre et de centre droit », résume à l’Agence France-Presse Leandro Gabiati, politologue et directeur du cabinet de consultants Dominium. « Ce n’était pas une élection pour les outsiders, mais pour les représentants de la politique traditionnelle », insiste-t-il.

Le Parti libéral (PL) de M. Bolsonaro était en lice au second tour dans neuf des vingt-six capitales d’Etats brésiliens, mais n’en a remporté que deux, Cuiaba (Centre-Ouest) et Aracaju (Nord-Est). Le PL porte ainsi son total à quatre, avec Maceio (Nord-Est) et Rio Branco (Nord), gagnées dès le premier tour, le 6 octobre.

« D’un côté, Bolsonaro peut célébrer le fait que son parti ait obtenu de bons résultats, mais d’un autre côté, des candidats au profil plus idéologique qu’il a fortement soutenus durant la campagne ont été battus », explique M. Gabiati.

C’est le cas, par exemple, de Bruno Engler, défait au second tour dimanche par le centriste sortant Fuad Noman à Belo Horizonte, la troisième ville la plus peuplée du pays. Dans la ville amazonienne de Belem (Nord), qui accueillera la conférence de l’ONU sur le climat COP30 en 2025, le bolsonariste Eder Mauro, climatosceptique notoire, a également été battu, par Igor Normando (centre droit).

Le Parti des travailleurs (PT) de Luiz Inacio Lula da Silva a sauvé l’honneur à Fortaleza, la ville la plus peuplée du Nord-Est, avec la victoire très serrée d’Evandro Leitao face au candidat bolsonariste André Fernandes. Ce sera la seule capitale gouvernée par le PT lors des prochaines années, mais la déroute demeure moins sévère que celle de 2020, quand le parti n’en avait remporté aucune. Le président Lula s’était spécialement déplacé à Fortaleza pour soutenir son candidat durant l’entre-deux-tours. (…)

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