🇧🇷 Brésil : victoire très serrée pour Lula (revue de presse et premières analyses)


L’écart aura été serré jusqu’au bout, mais c’est finalement Luiz Inacio da Silva, dit Lula, qui remporte le second tour des élections au Brésil ce dimanche 30 octobre avec 60 millions de voix, à une courte majorité de 50,9% face à son rival d’extrême-droite Jair Bolsonaro (49,1%). Son mandat débutera le 1er janvier 2023.

Dans un pays de 215 millions d’habitants avec près de 156 millions d’électeurs et où le vote est obligatoire, la marge est bien plus étroite que ce que prédisaient les sondages, qui avaient déjà sous-estimé le score de Jair Bolsonaro avant le premier tour. La campagne a été marquée par de nombreuses tensions et incidents, notamment le meurtre vendredi d’un ancien élu du Parti des travailleurs près de São Paulo. D’autre part, des contrôles de police inopinés sur les routes, notamment dans le Nordeste, région favorable à Lula, ont fait craindre à une tentative de bloquer certains électeurs alors que les autorités électorales avaient interdit de telles actions. 

Des partisans célèbrent la victoire de Lula à l’élection présidentielle brésilienne, à Sao Paulo, au Brésil. Francisco Proner /VU’ POUR « LE MONDE »

Élection de Lula au Brésil : un soulagement planétaire (Le Monde / Éditorial)

L’étroitesse de la victoire du candidat à la présidentielle face à Jair Bolsonaro dit combien la tâche est immense, tant le bolsonarisme est désormais ancré au Congrès ainsi que dans de nombreux États du géant sud-américain.

La démocratie a parlé au Brésil. Dimanche 30 octobre, elle a congédié le président sortant, Jair Bolsonaro, après un mandat de tumulte et de fureur, illustré par une gestion catastrophique de la pandémie de Covid-19,le saccage de l’Amazonie, les attaques contre la démocratie et un flot continu de déclarations racistes, sexistes et homophobes. Il reste désormais à ce responsable d’extrême droite, muet au soir de l’élection, une dernière obligation due à son pays : reconnaître publiquement sa défaite et préparer une alternance pacifique au sommet de l’État.

Le plus tôt sera le mieux, il ne faudrait pas que celui qui fut souvent comparé à l’ancien président des États-Unis Donald Trump l’imite une dernière fois en se lançant dans une contestation des résultats qui mettrait à l’épreuve les institutions.

Le temps d’une campagne délétère et particulièrement virulente est passé. Place désormais à celui des défis qui attendent le vainqueur, Luiz Inacio Lula da Silva.

L’étroitesse de la victoire de ce dernier, qui effectue, à 77 ans et après un passage en prison, l’un des plus spectaculaires retours au pouvoir jamais réalisés dans une puissance de la taille du Brésil, dit combien la tâche est immense. Alors qu’un triomphe lui avait été prédit initialement, l’ancien syndicaliste a dû se battre bec et ongles pour arracher les voix qui lui ont permis finalement de devancer Jair Bolsonaro. (…)

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Réélu à la tête du Brésil, Lula promet de s’engager pour un peuple qui « a trop souffert » (Le Monde)


Élection présidentielle au Brésil : Lula élu d’une courte tête face à Bolsonaro au second tour (Le Monde avec AFP et Reuters)

L’ancien président devance le sortant (50,9 % contre 49,1 %) au second tour de scrutin, selon le Tribunal supérieur électoral. Le vote a été marqué par les accusations contre la police pour tentative d’entrave dans certaines régions favorables à Lula.

Après dépouillement de la quasi-totalité des voix, Lula totalisait 50,9 % des suffrages validés contre 49,1 % pour Jair Bolsonaro au second tour de l’élection présidentielle brésilienne, selon le Tribunal supérieur électoral, dimanche 30 octobre. C’est un peu plus de deux millions de voix d’écart, sur un total de 124 millions de votes. Il s’agit de l’écart le plus serré entre deux finalistes de la présidentielle depuis le retour à la démocratie après la dictature militaire (1964-1985). La marge est bien plus étroite que ce que prédisaient les sondages, qui avaient déjà sous-estimé le score de Jair Bolsonaro avant le premier tour.

À l’annonce de sa victoire, Luiz Inacio Lula da Silva, qui revient au pouvoir après ses deux premiers mandats (2003-2010) et une incarcération de 580 jours, d’avril 2018 à novembre 2019, a tweeté une photo de sa main sur le drapeau brésilien. « Le Brésil a besoin de paix et d’unité », a-t-il déclaré plus tard dans la soirée. « Le Brésil et la planète ont besoin d’une Amazonie en vie », a ajouté l’icône de la gauche dans son discours de victoire, alors que le président défait d’extrême droite Jair Bolsonaro s’est attiré les critiques de la communauté internationale pour la déforestation record de la plus grande forêt tropicale du monde sous son mandat. (…)

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Élu de justesse, Lula promet de «gouverner pour tous les Brésiliens» (Chantal Rayes / Libération)

L’ancien président a obtenu un troisième mandat avec 50,9 % des suffrages face au sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro. L’attitude de ce dernier et de ses partisans inquiète le camp du vainqueur.

Lula salue ses partisans, dimanche soir sur l’avenue Paulista à Sao Paulo. (Andre Penner/AP)

«C’est une démonstration de force de la démocratie brésilienne, face aux attaques dont elle est victime depuis bientôt quatre ans», résume l’éditorialiste vedette de TV Globo Miriam Leitão, ancienne prisonnière politique sous la dictature militaire et à ce titre, cible privilégiée de Jair Bolsonaro. Démonstration également de la résilience de Lula da Silva, élu, certes sur le fil face au sortant, mais élu quand même, malgré la mobilisation d’une ampleur inédite des moyens de l’Etat au service de la candidature présidentielle : réduction à marche forcée du prix des carburants, versement d’allocations aux plus démunis, aux chauffeurs de taxi et aux routiers (deux de ses assises), intimidations de toutes sortes, comme ces contrôles de la police des routes qui se sont multipliées en plein scrutin dans ce qui a été perçu comme une tentative, infructueuse, selon le président du Tribunal supérieur électoral, de décourager les électeurs d’aller voter. Ou encore, ces pressions inédites d’employeurs sur leurs salariés, sommés de voter Bolsonaro sous peine de perdre leur emploi.

À peine proclamé vainqueur, le leader de gauche s’est montré à la hauteur du défi qui l’attend : réunifier un pays fracturé. «Il n’y a pas deux Brésils, nous sommes un seul et unique pays, un seul peuple, une grande nation», déclare Lula. Il promet de «gouverner pour tous, riches et pauvres, gauche et droite». «Il est temps de baisser les armes.» (…)

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Victoire de Lula au Brésil : “Bolsonaro perd l’élection, mais son mouvement s’est renforcé” (Grand Entretien / France Inter)

Maud Chirio, historienne, maîtresse de conférences à l’Université Eiffel, Cristina Terra, économiste. professeure à l’ESSEC Business school, Christophe Ventura, directeur de recherche à l’IRIS et Olivier Poujade, envoyé spécial de France Inter au Brésil, sont les invités du Grand Entretien.

Lula et Bolsonaro lors du débat présidentiel, le 28 octobre 2022 ©AFP – MAURO PIMENTEL

“Jair Bolsonaro perd l’élection sur le fil, mais il n’est pas défait, et encore moins le bolsonarisme”, affirme Christophe Ventura, directeur de recherche à l’IRIS, alors que Lula (Parti des travailleurs) a remporté la présidentielle brésilienne face à Jair Bolsonaro (extrême-droite), avec deux points d’avance. Le chercheur note que le camp de Bolsonaro a remporté beaucoup d’autres victoires électorales : “le mouvement de Bolsonaro s’est renforcé, il est puissant au Brésil, il vient de remporter une position majoritaire au sein de la chambre des députés et du Sénat, au niveau des États. Sur les 27 États, il y en a 14 qui ont voté pour Bolsonaro. Il va avoir d’énormes villes brésiliennes, dont Sao Paulo . Ce qui explique d’après lui son silence après les annonces puisqu’“il peut soit contester les élections, soit se satisfaire des résultats et continuer à jouer un rôle politique de tout premier ordre”. “Il va poser beaucoup de problèmes de normalisation à Lula”, prévient-il.

Bolsonaro a eu recours à “un système ouvert de corruption”

“Cette victoire [de Lula] est serrée, mais a été arrachée avec les dents, parce que tout à été mis en place par le camp du président en place pour l’en empêcher”, analyse Maud Chirio, historienne, maîtresse de conférences à l’Université Eiffel. Elle explique que Bolsonaro a utilisé “le budget secret, qui est un système de caisse noires, structurées, pour acheter la classe politique dans son ensemble dans le cadre de l’élection”. Il a pioché dedans pour “mettre en place les politiques d’urgence massivement, pour arroser les églises évangéliques dans des proportions énorme”. “C’est un système ouvert de corruption”. Elle pointe aussi l’utilisation illégale des forces auxiliaires de l’armée, le jour de l’élection. “La police des routes, la police militaires, et une partie de l’armée, ont organisé des blocages gigantesques en particulier dans les régions plutôt à gauche, pour empêcher les électeurs d’arriver sur le lieu du vote”. (…)

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Lula président du Brésil, silence radio côté Bolsonaro (France 24)

“Le peuple est ma cause, et combattre la misère est la raison pour laquelle je vivrai jusqu’à la fin de mes jours”, a déclaré Lula après sa victoire.

Lula élu président (France 24)

De nombreux défis attendent Lula (Julien Chehida / France 24)

La tâche la plus essentielle est de faire en sorte que chaque enfant, chaque femme, chaque adolescent, chaque homme, puisse prendre un petit déjeuner, un déjeuner, un dîner tous les jours”, a déclaré Lula.

Reportage de France 24

Après la courte victoire de Lula, le “camp de la démocratie” entre soulagement et inquiétude (entretien avec Anaïs Fléchet / France 24)

Avec un score de 50,9 %, Luiz Inacio Lula da Silva est élu à la tête du Brésil au terme d’une très longue campagne qui laisse un pays fracturé en deux camps politiques qui se détestent. Cette victoire étriquée laisse entrevoir des lendemains difficiles, quand le troisième mandat du revenant Lula débutera le 1er janvier 2023.

Entretien avec Anaïs Fléchet (France 24)

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Présidentielle du Brésil : “Le bolsonarisme reste fort” (entretien avec Silvia Capanema, historienne spécialiste du Brésil / France 24)


Victoire de Lula au Brésil : la politique climatique devrait radicalement changer (Bruno Daroux / France 24)

La politique climatique au Brésil était un des points qui différenciait le plus Bolsonaro de Lula. Après la victoire de ce dernier, le destin de l’Amazonie peut changer.

Entretien sur France 24

Lula remporte l’élection présidentielle. Le Brésil repasse à gauche (Gael de Santis / L’Humanité)

L’ancien chef de l’État a remporté dimanche le deuxième tour de l’élection présidentielle avec 50,9 % des voix. Il empêche un second mandat pour Jair Bolsonaro, représentant de l’extrême droite. Celui-ci n’a toujours pas reconnu sa défaite.

Luiz Inacio Lula da Silva, élu président du Brésil pour la troisième fois, s’adresse aux électeurs après sa victoire électorale à Sao Paulo, au Brésil. Francisco Proner /VU’ POUR « LE MONDE »

Le résultat est très serré. Lula Da Silva a été élu dimanche 30 octobre président du Brésil pour la troisième fois, avec un score de 50,90 % des suffrages. Son adversaire pour le second tour de l’élection présidentielle, le président sortant Jair Bolsonaro s’arrête à 49,10 % des voix. Lula Da Silva semble bénéficier d’un regain de la participation, qui progresse pour la première fois depuis 2010 ; l’abstention n’est que de 20,59 %.

Recueillie par l’AFP sur l’avenue Paulista de Sao Paulo, la réaction de Larissa Meneses à l’annonce de la victoire de Lula résume le soulagement pour la gauche, après quatre ans de pouvoir d’extrême droite : «  Je me suis sentie comme étouffée pendant quatre ans, aujourd’hui c’est le moment de rire ». Pendant quatre ans, Jair Bolsonaro a usé de son pouvoir pour réprimer les communautés indigènes, libéraliser le port d’arme à feu et gérer piteusement la crise covid.

« Nous prendrons grand soin du Brésil et du peuple brésilien. Nous vivrons dans une nouvelle ère de paix, d’amour et d’espérance », s’est félicité dimanche Lula Da Silva, qui avait présidé aux destinées du plus grand pays d’Amérique du Sud de 2003 à 2011. Il dit vouloir gouverner pour tous les Brésiliens. «  C’est la victoire d’un immense mouvement démocratique qui s’est formé au-delà des partis politiques, des intérêts personnels, des idéologies, pour que la démocratie en sorte victorieuse », a-t-il déclaré .

Le défi est grand pour l’ancien gamin du Nordeste, entré en politique par la lutte syndicale sous la dictature. Il va falloir panser les plaies d’un Brésil divisé par cinq ans de pouvoir de Jair Bolsonaro, qui ne manquera pas de contester sa légitimité.  Depuis des mois, sur les boucles Whatsapp, les soutiens du président sortant ont laissé entendre que le camp de Lula, la gauche, truquerait les élections. (…)

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