Chili : Boric dévoile son gouvernement (revue de presse)


Gabriel Boric, le nouveau Président chilien élu le 19 décembre dernier, entrera en fonction le 11 mars 2022. Ce 21 janvier, il a annoncé la composition de son futur gouvernement. Le président élu a défini trois axes principaux pour son gouvernement : gérer la pandémie, assurer la croissance économique et l’inclusion sociale, et veiller au succès des travaux de l’Assemblée constituante qui présentera un projet de nouvelle Loi fondamentale mi-2022.

Le président-élu Gabriel Boric et son gouvernement, le 21 janvier 2022 à Santiago
(JAVIER TORRES / AFP)

Trois ministres communistes, deux socialistes, un écologiste et beaucoup d’indépendant.e.s, dont l’ex-gouverneur de la Banque centrale du Chili. Dix hommes, quatorze femmes : Izkia Siches, sa directrice de campagne, devient ministre de l’Intérieur, Maya Fernández Allende, petite-fille de Salvador Allende est nommée à la Défense et Marcela Ríos à la Justice. Giorgio Jackson (Révolution démocratique) devient ministre Secrétaire général de la Présidence et la députée Camila Vallejo (PC) ministre secrétaire général du gouvernement : tous les deux furent avec Gabriel Boric les principaux leaders des révoltes étudiantes de 2011. Un gouvernement intergénérationnel dont la moyenne d’âge est 49 ans. Revue de presse.

Le nouveau président, Gabriel Boric, dévoile un gouvernement
pluriel, jeune et majoritairement féminin
(France Info avec AFP)

Le nouveau chef de l’Etat chilien a présenté son nouveau gouvernement, composé de 24 ministres, dont 14 femmes à des postes-clés comme l’Intérieur, la Défense, l’Environnement ou les Affaires étrangères.

Du changement au Chili. Le président élu, Gabriel Boric, a dévoilé vendredi 21 janvier son gouvernement, marqué par une forte pluralité politique, avec la nomination d’un représentant de la gauche modérée aux Finances et une majorité de femmes. Le nouveau gouvernement, qui prendra ses fonctions le 11 mars, compte 24 ministres, dont 14 femmes et un tiers d’indépendants. Sa moyenne d’âge est de 49 ans. “Nous devons dialoguer et beaucoup écouter. Ecoutez deux fois plus que vous ne parlez”, a lancé le chef de l’Etat au futur gouvernement.

Très attendue par les marchés, le portefeuille des Finances revient à Mario Marcel, le président de la Banque centrale, sans étiquette mais lié au Parti socialiste. Mario Marcel, 62 ans, avait déjà occupé plusieurs fonctions au sein de divers gouvernements de centre-gauche. Il était le favori des marchés, qui voient dans ce choix un geste de modération dans le programme de réformes économiques que souhaite mettre en œuvre le jeune président, qui a promis l’instauration d’un Etat-providence au Chili.

Outre Marcel, le nouveau chef de l’Etat a nommé d’autres membres du centre-gauche, au-delà de sa coalition initiale qui comprend notamment le Parti communiste et ne compte que 24% des sièges à l’Assemblée nationale. “Il s’agit de consolider une coalition parlementaire qui soutienne le président”, a souligné auprès de l’AFP Marcelo Mella, professeur de sciences politiques à l’université de Santiago. (…)

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Chili : des femmes à la tête du gouvernement
(Reporterre)

Un gouvernement jeune, féministe et engagé. Voici le portrait de la nouvelle équipe du futur président chilien Gabriel Boric présentée le 21 janvier. Sur les 24 postes, 14 ont été confiés à des femmes.

Parmi elles, Maisa Rojas, climatologue de 49 ans et coautrice du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Elle récupère le ministère de l’Environnement. Elle devra ainsi se confronter aux problèmes de l’exploitation du lithium ou encore à la sécheresse qui ravage le pays. Le ministère de l’Intérieur échoit à la chirurgienne Izkia Jasvin Siches Pastén. Cette femme de 35 ans a été une personnalité très écoutée durant la pandémie de Covid-19 et devient ainsi la n°1 du gouvernement. Seconde personne dans l’ordre protocolaire : Antonia Urrejola Noguera, qui devient ministre des Affaires étrangères. Cette avocate de 53 ans a présidé la Commission interaméricaine des droits de l’Homme. Enfin, le ministère de la Défense a été confié à une autre scientifique, Maya Fernández Allende, 50 ans, petite-fille de Salvador Allende, l’ancien président socialiste du Chili renversé en 1973 par la junte militaire du général Pinochet avec le soutien des États-Unis. Elle sera la troisième dans l’ordre protocolaire. (…)

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Le Chili en pleine mutation sociale et politique
(Olga Barry / Espaces Latinos)

(…) Dans la capitale chilienne, en même temps que se respire l’atmosphère d’un moment historique inédit, la vie s’écoule entre l’inquiétude face à la propagation rapide du virus Omicron et les activités quotidiennes de la population. Les conversations tournent autour des expectatives sur le nouveau processus de la Convention constitutionnelle, l’installation du nouveau jeune président Gabriel Boric et son programme de transformations sociales du pays, qui oscille entre espoir et incrédulité.

Le président élu et son équipe ont réaffirmé de manière claire leur engagement de réformer « avec responsabilité et gradualité », « pas à pas ». Ainsi, pour calmer le monde des affaires, Gabriel Boric a avancé quelques jours avant la présentation officielle de son cabinet ministériel, prévue pour le 22 janvier et finalement réalisée le 21, que la personne qui devrait prendre le portefeuille des Finances Publiques, serait une personnalité très expérimentée et très engagée dans le processus de transformation du pays, sans dévoiler son nom. Rapidement les rumeurs ont circulé autour de la figure de Mario Marcel, actuel président de la Banque centrale, ce que le président élu a confirmé ce vendredi 21 lors de l’annonce de son cabinet. Cette nomination, affirmait un chroniqueur chilien du journal digital El Mostrador, « serait un signal fort que le nouveau gouvernement respectera l’autonomie de la Banque Centrale » et il a ajouté qu’il fera sauter les bouchons de champagne, ce qu’on appelle au Chili le ‘Sanhattan’, boutade en référence au monde des affaires de Manhattan. 

Sortis de la quarantaine, nous nous sommes rendus à La Moneda Chica, siège du président récemment élu et son équipe, situé dans la faculté d’Etudes Internationales de l’Université du Chili, face à l’édifice de la Commission des Droits de l’homme de la PDI (Police d’investigation), dont quelques véhicules protègent les alentours. C’est ici où le Président et son équipe travaillent, reçoivent les délégations et les personnalités de la société civile et politique. Devant ces locaux, tôt depuis le matin, des journalistes des chaînes de télévision et de radio et des citoyens lambda sont postés et attendent patiemment que le nouveau président se montre pour leur lancer un salut amical et les écouter. Ces personnes, souvent issues de milieux modestes, mais pas uniquement, lui apportent des petits présents. Gabriel Boric sort dans le jardin plusieurs fois par jour afin de les écouter. Pour lui, l’écoute est essentielle. Mercredi dernier, une jeune femme attendait patiemment dans le jardin que Gabriel Boric s’approche pour lui offrir une petite poupée qu’elle avait fabriquée à son effigie. Mais malheureusement ce jour-là, le président n’a pas pu effectuer sa sortie rituelle, car un groupuscule d’Indiens Mapuches très en colère et énervés scandaient des insultes, contre celui qui serait en train de tourner le dos au peuple. En effet, la veille le président avait reçu une délégation de leaders des différents partis de la droite. 

Jeudi 20 janvier, dans la soirée, une dizaine de manifestants cagoules et habillés de noir sont venus devant La Moneda Chica réclamer la libération des prisonniers de la révolte de 2019-20 et manifester leur rejet du projet d’amnistie en cours de discussion au Parlement. Cette amnistie s’appliquerait également aux policiers responsables d’atteintes aux personnes pendant la rébellion populaire, au cours de laquelle des centaines d’entre elles ont perdu un œil ou les deux. Il faut se souvenir qu’un de ces jeunes resté aveugle s’est suicidé il y a quelques mois. Les fonctionnaires de la Police d’Investigations ont utilisé des fusils de chasse pour disperser les manifestants, provoquant des affrontements.

Le mystère autour du nouveau gouvernement et de son cabinet ministériel a été dévoilé vendredi 21 à 9 heures de matin (1), devant le frontispice du Museo Nacional de Historia Natural de du parc Quinta Normal, beau monument patrimonial de presque deux cents ans. Le Président “electo” Gabriel Boric a présenté son cabinet ministériel composé des 24 ministres avec lesquels il gouvernera au Palais de la Moneda à partir du 11 mars prochain. Parmi ces 24 ministres, 14 sont des femmes. (…)

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Un gouvernement d’audace et d’équilibres
(Jean-Marc Adolphe / Les Humanités)

Pour Gabriel Boric, le jeune président de gauche élu le 19 décembre dernier, et qui entrera en fonction le 11 mars 2022, le plus dur commence. Il va falloir composer ! Pour le gouvernement, c’est déjà fait : en son sein, trois ministres communistes, deux socialistes, un écologiste et beaucoup d’indépendants… dont l’ex-président de la Banque centrale du Chili.

Camila Vallejo, leader des manifestations étudiantes en 2011 avec Gabriel Boric et Giorgio Jackson pour réclamer une « éducation publique, gratuite et de qualité », est nommée porte-parole du gouvernement. Photo : Javier Torres AFP

Édifié en 1830 au sein du Parc Quinta Normal à Stantiago par le naturaliste français Claude Gay (à qui l’on doit les premières études complètes sur la flore, la faune, la géologie et la géographie du Chili), le Musée National d’Histoire Naturelle du Chili est connu de tous les Chiliens. C’est depuis ce lieu emblématique que Gabriel Boric le jeune Président de gauche élu le 19 décembre dernier (et qui entrera en fonction le 11 mars 2022) a annoncé, ce 21 janvier à 9 heures (au Chili) la composition de son gouvernement. Audace et équilibres sont au rendez-vous. Audace : on annonçait une équipe paritaire. Elle est bien plus que cela : 14 femmes, 10 hommes. Les femmes héritent de certains postes-clé, à commencer à Izkia Siches (qui fut la directrice de campagne de Boric), 35 ans , ministre de de l’Intérieur; Maya Fernández Allende, 50 ans, à la Défense, ou encore Marcela Ríos à la Justice.

Comme attendu, ce gouvernement est intergénérationnel. Moyenne d’âge : 49 ans. Le plus âgé est Carlos Montes Cisternas, 75 ans, membre du parti socialiste, ministre du Logement. La benjamine : Camila Valllejo, 33 ans, secrétaire générale du gouvernement, communiste. Un écologiste de 57 ans, Estebán Valenzuela, est à la tête du ministère de l’Agriculture. La Culture revient à l’anthropologue Julieta Brosky, 38 ans, membre de Convergence sociale, le parti de Gabriel Boric, qui est, logiquement, le plus représenté. Aucune force politique de gauche n’a été oubliée : Parti communiste (qui hérite notamment du ministère du Travail), Parti socialiste, Parti libéral, Parti radical, Parti Comunes, Révolution démocratique. Mais le gouvernement compte aussi de nombreux indépendants.

Gabriel Boric se savait attendu (au tournant) par les milieux économiques et financiers. La plus grosse surprise vient de la nomination au ministère du Budget de Mario Marcel, 63 ans, qui était jusqu’alors président de la Banque centrale du Chili. Proche du Parti socialiste, il est issu d’une famille espagnole qui a fui le franquisme. Son nom avait été évoqué en 2006 comme possible ministre du Budget de Michelle Bachelet. Il connaît bien la France pour y avoir travaillé de 2011 à 2014, au sein de l’OCDE, comme responsable du développement territorial (…)

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