🇨🇱 Chili. Élections locales (articles de L’Humanité)


Dernier grand rendez-vous électoral avant l’élection présidentielle de 2025, et premier vote depuis la fin du processus constitutionnel, les scrutins municipaux et régionaux se sont tenus samedi 26 et dimanche 27 octobre au Chili.

Sans raz-de-marée ni déroute pour aucune force politique, l’élection, avec vote obligatoire, pour désigner maires, gouverneurs régionaux et conseillers régionaux et municipaux a consacré le recul de la coalition présidentielle, la consolidation de la droite traditionnelle de Chile Vamos et une avancée en demi-teinte de l’extrême droite.

Décompte des votes au centre culturel de l’ancienne gare de Mapocho, à Santiago, lors des élections municipales et régionales le 27 octobre 2024. Esteban Félix / AP

Ce qu’il faut savoir sur les élections locales au Chili, baromètre avant la présidentielle de 2025 (La rédaction de l’Humanité)

La coalition de gauche du président Gabriel Boric a connu une déroute aux élections locales qui se sont terminées dimanche au Chili, l’opposition d’extrême droite réalisant toutefois une poussée moins importante qu’attendu, selon les résultats partiels de ce lundi 28 octobre au matin.

Le président chilien Gabriel Boric assiste au défilé militaire annuel célébrant le jour de l’indépendance et le jour de l’armée à Santiago du Chili, le 18 septembre 2024. © Matias Basualdo / ZUMA Press Wire / ABACAPRESS.COM

Plus de 15 millions de Chiliens de plus de 18 ans étaient obligés de voter pour élire des maires et des gouverneurs régionaux. L’extrême droite, qui pouvait profiter de plusieurs scandales d’État, n’a remporté que huit municipalités sur les 345 mises en jeu, d’après les chiffres de l’agence électorale (Servel) basés sur le dépouillement de 84 % des bureaux, ce lundi 28 octobre au matin.

Le camp du président Boric en a perdu 40 alors que la droite traditionnelle en a gagné 36, selon ces résultats partiels. Les résultats de ces élections locales sont perçus comme un baromètre avant la présidentielle qui se déroulera au mois de novembre 2025.

Onze mois plus tôt, l’affaire « Hermosilla » a mis au jour un réseau de trafic d’influence organisé par un prestigieux avocat, Luis Hermosilla, éclaboussant l’entourage de l’ancien président de droite Sebastián Piñera (2010-2014 et 2018-2022, décédé en février. Le dossier est encore ouvert.

Puis, Manuel Monsalve, homme fort du gouvernement Boric sur le thème de la sécurité, est tombé après avoir été visé par une accusation de viol. « Le pouvoir a perdu une quantité importante de municipalités, même s’il a réussi à conserver des municipalités clés comme Maipu, (dans la région métropolitaine de) Santiago », a expliqué à l’Agence France-Presse Rodrigo Espinoza, analyste de l’université Diego Portales, ajoutant que l’extrême droite avait fait moins bien qu’attendu. (…)

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Pourquoi la gauche recule aux élections générales (Pierre Cappanera / L’Humanité)

Le quadruple vote de ce week-end au Chili a placé la droite en tête, suivie de la coalition de gauche et d’une entrée mineure, mais notable, de l’extrême droite.

Décompte des votes dans un bureau de vote lors des élections locales à Santiago le 27 octobre 2024. ©️ RODRIGO ARANGUA / AFP

Des gouverneurs des seize régions, les maires des 345 communes, des conseillers municipaux et des conseillers régionaux : 15 millions de Chiliennes et de Chiliens étaient appelés aux urnes ce week-end pour une quadruple élection qui a vu la droite sortir victorieuse.

Alors qu’un nouveau mode de scrutin était utilisé – le vote obligatoire est dorénavant couplé avec l’inscription automatique sur les listes électorales – près de 13 millions d’électeurs ont fait le déplacement, soit le double des précédentes élections locales, en 2021. Tout indique que ce sont ces nouveaux électeurs qui ont fait trébucher la gauche, sans toutefois lui infliger de déroute.

Ces nouveaux électeurs ont en effet très clairement défini l’élection. Alors que nombre d’entre eux n’avaient jamais voté, ils sont à n’en pas douter les moins politisés, les moins syndiqués, les moins militants, même s’ils sont touchés par les brutales inégalités sociales qui flagellent le pays sud-américain. Le rôle des chaînes d’information en continu – dont les sujets de prédilection sont l’insécurité et l’immigration – est aussi à prendre en compte.

Sur les 345 communes du Chili, la gauche a fait élire 111 maires contre 153 auparavant, la droite 120 contre 88, l’extrême droite 8 contre zéro et les candidats indépendants sont restés à un niveau stable avec 104 élus contre 105 en 2021. Si la gauche a perdu plus d’une quarantaine de mairies, paradoxalement, les communes gérées par la gauche représenteront 39 % de la population chilienne, contre 40 % en 2021. En effet, à côté de ses pertes, la gauche a gagné plusieurs communes très peuplées.

Au niveau régional, quatre candidats de gauche et un de droite ont été élus au premier tour pour les seize postes de gouverneurs en lice. Le second tour, pour les onze régions restantes, aura lieu dans un mois, le 24 novembre. La droite qui n’avait fait élire qu’un seul gouverneur en 2021, pourrait remporter plusieurs régions.

Le Parti communiste Chilien (PCC) a perdu quatre communes sur les six qu’il gérait et n’en a gagné aucune. L’emblématique commune de Santiago (district central de la capitale du pays) n’aura plus de maire communiste. La jeune Irací Hassler (33 ans, 28,50 % des suffrages) a été battue par un des ténors de la droite, Mario Desbordes (51 %) qui a fait campagne sur le thème de la sécurité. (…)

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Voir également cet article réservé aux abonné·es : Au Chili, le gouvernement de gauche malmené aux élections locales (Flora Genoux / Le Monde)