Chili: investiture du président Gabriel Boric (revue de presse et vidéos fr.esp.)


Vendredi 11 mars, Gabriel Boric est devenu officiellement président du Chili lors d’une cérémonie de prestation de serment préfigurant de profonds changements qu’il entend mener à la tête d’un gouvernement qu’il veut écologiste, féministe et à la forte empreinte sociale. Revue de presse.

Le nouveau président du Chili, Gabriel Boric à l’issue de sa cérémonie de prestation de serment au Parlement, le 11 mars 2022 à Valparaiso. Photo : Claudio Reyes / AFP

Un nouveau président porteur d’espoir
(Stefanie Schüler / RFI)

Le Chili s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire: à seulement 36 ans, Gabriel Boric devient ce vendredi le plus jeune président que le pays n’ait jamais eu. Son arrivée au pouvoir suscite un immense espoir au Chili et de l’enthousiasme chez les voisins latino-américains. Quelles seront les priorités politiques de ce représentant de la gauche et quels défis l’attendent ?

Le candidat de la gauche Gabriel Boric a été élu président du Chili, le 19 décembre 2021. AFP – MARTIN BERNETTI

L’investiture de Gabriel Boric est en quelque sorte l’aboutissement politique du soulèvement social qui a secoué le Chili en 2019. Cet avocat et ancien leader étudiant a été l’une des figures de proue de ce vaste mouvement de protestation contre les graves inégalités qui traversent la société chilienne. 

Gabriel Boric a réussi à s’imposer à la primaire de la gauche, puis à remporter l’élection présidentielle contre un candidat d’extrême droite. Son discours séduit: il promet un État plus protecteur.

En finir avec un modèle hérité de la dictature Pinochet

« Il faut bien comprendre que le Chili actuel, c’est un modèle en partie hérité de la dictature Pinochet et ensuite de trente années d’un néolibéralisme très inégalitaire où presque tous les espaces publics ont été privatisés », explique Franck Gaudichaud, professeur à l’Université Toulouse Jean Jaurès et spécialiste du Chili. 

Pour ce professeur spécialiste du Chili, beaucoup de Chiliens attendent de Gabriel Boric qu’il construise un État social pour essayer de ramener un peu d’égalité, de gratuité sur les questions centrales qui sont l’éducation par exemple, la santé, mais aussi les retraites qui sont entièrement capitalisées au Chili depuis la dictature.

La réforme fiscale: le nerf de la guerre

Mais pour pouvoir rendre l’accès aux écoles et universités gratuit ou pour améliorer l’accès aux soins, l’État chilien a besoin de revenus. Le sol chilien regorge de cuivre, d’or, de lithium ou encore de pétrole. « La question est de savoir comment redistribuer ces richesses », souligne Olivier Compagnon, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Sorbonne Nouvelle. 

« Le principe de la redistribution, au Chili comme ailleurs, c’est que l’État soit doté de ressources pérennes. Le seul moyen pour y arriver ce sont les impôts, que ce soit l’impôt sur le revenu des individus, l’impôt sur les entreprises ou encore l’impôt sur la succession. Or, au Chili, les taux d’imposition sont extrêmement bas », précise Olivier Compagnon. 

Dans ce contexte, la grande réforme fiscale promise par Gabriel Boric sera en quelque sorte « le nerf de la guerre » du nouveau gouvernement. Mais cela ne sera pas facile, prévient Olivier Compagnon. (…)

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Gabriel Boric entame un ambitieux mandat présidentiel
(France 24 / AFP)

À la tête d’un gouvernement composé majoritairement de femmes, laissant une large place aux personnalités politiques indépendantes, Gabriel Boric est devenu vendredi, à 36 ans, plus jeune président de l’histoire du Chili. Il a désormais quatre années pour répondre à ses promesses de campagne d’un État plus protecteur dans un pays très inégalitaire.

Il porte sur ses épaules le poids de la colère du mouvement social de 2019 et incarne l’espoir d’un nouveau modèle économique plus égalitaire : Gabriel Boric, 36 ans, a assumé, vendredi 11 mars, une délicate passation de pouvoir au Chili, la plus scrutée depuis le retour de la démocratie en 1990. 

Dans un Chili “berceau du néolibéralisme en Amérique latine”, le nouveau président, élu en décembre face à l’extrême droite à la tête d’une coalition de gauche incluant le Parti communiste, a promis que ce sera aussi “son tombeau”.

Cet ancien président de la Fédération des étudiants de l’université du Chili (FECH) rêve de la mise en place d’un État-providence pour venir en aide aux classes moyennes endettées et de sortir le Chili du bas du classement des pays les plus inégalitaires de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Il a promis une grande réforme fiscale pour faire participer les plus riches à son programme de meilleur accès à la santé, à l’éducation et à la création d’un nouveau système de retraite, aujourd’hui entièrement privés. (…)

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Avec Gabriel Boric, le Chili entre dans une nouvelle ère
(Lina Sankari / L’Humanité)

Investi ce vendredi, le président de gauche fait face à d’importants défis. Porté par une soif de justice sociale, l’ex-leader étudiant devra composer avec un Parlement loin d’être acquis à sa cause.

Gabriel Boric et la ministre des Femmes, Antonia Orellana, le 8 mars à Santiago. Photo : Javier Torres/AFP

Le plus jeune président, le mieux élu de l’histoire chilienne, sera officiellement investi ce vendredi. À 36 ans, Gabriel Boric écrit une nouvelle page poli­tique depuis le palais de la Moneda après sa victoire, en décembre, contre le candidat d’extrême droite, Antonio Kast. Il succède ainsi au conservateur Sebastian Piñera, dont la fin de règne aura été marquée par d’importants mouvements sociaux durement réprimés et son enlisement dans le scandale des Pandora Papers. «  C’est manifestement la fin d’une période politique de trente ans au Chili, celle de la transition démocratique avec l’effacement de la scène des partis qui ont structuré la vie politique chilienne, ceux de la Concertation, c’est-à-dire le Parti ­socialiste et la Démocratie chrétienne, ­rejetés à la périphérie lors de l’élection présidentielle », analyse Christophe Ventura, directeur de recherche à l’Iris. Ici réside la contradiction. Loin de laisser toute la place à la coalition de gauche Apruebo Dignidad, qui réunit entre autres le Frente Amplio de Gabriel Boric et le Parti communiste chilien (PCC), les partis traditionnels ne disparaissent pas totalement du spectre politique. Ils disposent encore d’un pouvoir parlementaire non négligeable avec lequel Gabriel Boric devra composer pour valider ses projets, notamment en termes de justice fiscale, de couverture de santé universelle, de ­retraites et de gratuité de l’éducation. (…)

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Gabriel Boric, 36 ans, officiellement nouveau président du Chili
(L’Express / AFP)

Visiblement ému lors de l’hymne chilien, ceint de l’écharpe tricolore que venait d’abandonner peu avant son désormais prédécesseur, Sebastian Pinera (2010-2014, 2018-2022), Gabriel Boric a juré, selon la tradition, de respecter la Constitution “devant le peuple chilien”, mais s’est empressé d’ajouter : “tous les peuples chiliens”, une référence aux peuples autochtones, notamment Mapuche. 

Ceint de l’écharpe tricolore, le nouveau président du Chili Gabriel Boric a prêté serment. Photo: KEYSTONE /EPA / Alberto Valdés

Les 24 ministres de son gouvernement, de 42 ans de moyenne d’âge et majoritairement composé de femmes (14 sur 24), notamment aux postes régaliens de l’Intérieur, la Défense ou des Affaires étrangères, ont ensuite également prêté serment. 

Une vingtaine de dignitaires internationaux ont assisté à l’adoubement du représentant d’une nouvelle génération de la politique chilienne, dont les présidents argentin Alberto Fernandez, péruvien Pedro Castillo, uruguayen Luis Lacalle Pou, bolivien Luis Arce ou le roi Felipe VI d’Espagne. 

A l’issue de la cérémonie au siège du Parlement à Valparaiso (150 km au nord-ouest de Santiago) d’où le nouveau président est sorti au bras de sa compagne, la nouvelle Première dame Irina Karamanos, Gabriel Boric a dit ressentir un “grand sens des responsabilités et du devoir envers le peuple“. 

Nous allons faire de notre mieux pour relever les défis que nous avons en tant que pays“, a-t-il ajouté avant de monter à bord d’une voiture décapotable conduite, pour la première fois dans le protocole, par une femme. (…)

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Primer discurso del Presidente Boric:
“El país necesita ponerse de pie”
(24 horas)

A partir de las 20.00 horas de este viernes el nuevo Presidente de la República, Gabriel Boric, dio su primer discurso como mandatario de la nación. El jefe de Estado habló sobre los Derechos Humanos, las movilizaciones y las principales demandas sociales que se han repetido en este último tiempo como mejoras en la previsiones, la salud y la educación.



Texte du discours du président Gabriel Boric le samedi 11 mars dernier au palais de La Moneda à Santiago du Chili (Traduction de Nathalie Revel Martin / Espaces Latinos)


Gabriel Boric, 36 ans, officiellement nouveau président du Chili
(Euronews)