🇨🇴 Colombie : bilan des cent premiers jours du gouvernement de Gustavo Petro (revue de presse)
Gustavo Petro avait promis le changement. Cent jours après son investiture, le premier président de gauche de Colombie affiche un solide bilan. À l’occasion d’une conférence de presse donnée au palais présidentiel, mardi 15 novembre, M. Petro a résumé les « cinquante mesures » axées sur la paix, la justice sociale et la justice climatique, prises depuis qu’il est au pouvoir.
En Colombie, les cent premiers jours dynamiques de la gauche au pouvoir (Marie Delcas / Le Monde)
Le premier président de gauche du pays a fait avancer les réformes agraire et fiscale mais affronte une situation économique difficile. L’état de grâce aura été productif. La Colombie change, avec détermination et dans une certaine confusion.
Priorité du président, la politique de « paix totale » se dessine. Les négociations ont démarré avec les groupes armés (guérillas ou bandes criminelles) du pays. « Plus d’une dizaine d’entre eux respectent de fait un cessez-le-feu », a-t-il annoncé. Le Congrès a voté la réforme fiscale qui devrait permettre au gouvernement de recueillir quelque 4 milliards d’euros. Une ambitieuse réforme agraire a été engagée. Les réformes du système de santé, des retraites et du droit du travail, ainsi que celle de la police et l’éventuelle suppression du service militaire obligatoire sont à l’étude.
Les relations diplomatiques avec le Venezuela ont été rétablies et la frontière rouverte. Concerté avec les populations locales, le plan national de développement devrait formaliser le virage promis en matière de transition énergétique et de lutte contre la drogue. Le traité latino-américain d’Escazu, qui protège les défenseurs de l’environnement, a été ratifié. á la tribune de l’ONU, le président Petro a critiqué Washington ; à celle de la COP27, les multinationales. Et la liste continue. (…)
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En Colombie, le Congrès approuve une réforme fiscale visant à taxer les plus riches et le secteur pétrolier (Le Temps)
La nouvelle loi destinée à combattre les inégalités, qui doit être signée par le président Petro, prévoit 20 000 milliards de pesos de recettes supplémentaires pour 2023. Ces fonds seront dédiés à des investissements sociaux
Il s’agit de l’un des projets emblématiques du président de gauche Gustavo Petro. Le Congrès colombien a approuvé, jeudi, une réforme fiscale visant à taxer les plus riches et le secteur pétrolier. Le projet de loi, négocié entre le Sénat et la Chambre des représentants, a été approuvé successivement par les deux Chambres mercredi et jeudi, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Alfons Prada.
La réforme prévoit de taxer plus fortement les personnes dont les revenus mensuels sont supérieurs à dix fois le salaire minimum (qui est de 200 dollars). Elle ne concerne pas «98% de la population», a souligné le ministère des Finances. Elle impose de nouvelles taxes sur le secteur pétrolier (+15%), minier (+10% sur le charbon) et énergétique, avec 11 000 milliards de pesos de nouvelles recettes qui proviendront désormais de ces secteurs.
«Le gouvernement du changement offre au pays une réforme progressive et équitable qui nous mènera sur la voie de la paix totale et de l’équité», s’est félicité sur Twitter Alfons Prada, également porte-parole du gouvernement. La nouvelle loi est désormais «prête à être signée» par le président Petro pour entrer en vigueur.
Elle prévoit 20 000 milliards de pesos (4 milliards de dollars) de recettes supplémentaires pour 2023 (soit 1,7% du PIB), qui seront consacrées à des investissements sociaux, et jusqu’à 23 000 milliards en 2026.
Un «chemin vers la justice»
La réforme fiscale entend «briser l’inertie du déséquilibre qui fait de la Colombie l’un des dix pays les plus inégalitaires de la planète», a expliqué le ministère des Finances dans un communiqué.
«Pour la première fois depuis plusieurs décennies, nous parlons de taxer les secteurs les plus riches de la population pour financer les dépenses et les investissements en faveur des personnes les plus pauvres du pays», a commenté dans la foulée Gustavo Petro, lors d’une cérémonie militaire. Le parlement a montré qu’il était «au service de ceux qui en ont le plus besoin», s’est félicité le premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, élu en juin. Le chef de l’Etat voit dans cette réforme fiscale un «chemin vers la justice».
Gustavo Petro avait fait de ce sujet un cheval de bataille politique, alors qu’il entend mener le pays vers la transition énergétique et une économie décarbonée.
Des concessions adoptées
Le texte a donné lieu à un long bras de fer avec les milieux d’affaires et le patronat colombien, qui affirment que la viabilité du secteur pétrolier en particulier (représentant 57% des exportations de la Colombie) est menacée.
Son projet initial prévoyait de lever jusqu’à 25 000 milliards de pesos mais le gouvernement a dû faire plusieurs concessions au cours du processus législatif. L’entrée en vigueur de nouvelles taxes sur les boissons sucrées et les aliments ultra-transformés (10%) a ainsi été reportée à juillet et à septembre 2023, et amendées sous la pression des entreprises locales du secteur. (…)
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Colombie: le gouvernement relance les pourparlers avec la guérilla de l’ELN (RFI / AFP)
Le gouvernement colombien et la guérilla de l’ELN reprennent leurs pourparlers de paix après quatre ans d’interruption. Leurs représentants se retrouveront à partir du lundi 21 novembre dans l’après-midi à Caracas, au Venezuela, qui se pose en médiateur. Les négociations avec la dernière guérilla encore active en Colombie avaient été suspendues sous la présidence d’Iván Duque. Son successeur, Gustavo Petro, a fait de la « paix totale » avec les groupes armés l’une des priorités de son gouvernement.
La liste complète de la délégation, qui se rendra à Caracas, n’a pas encore été révélée par le président Gustavo Petro. Mais déjà un nom suscite beaucoup de réactions. Celui de José Félix Lafaurie, le chef des éleveurs de bétail.
Une « mesure audacieuse »
Un homme pourtant radicalement opposé à sa politique, comme le rappelle Juan Camilo Restrepo, un ancien négociateur : « Cela ressemble à une mesure audacieuse de Gustavo Petro qui, d’une certaine manière, neutralise les voix sceptiques dans l’extrême-droite colombienne, à propos de ces négociations. Mais cela peut revenir comme un boomerang, car il n’y a aucune garantie que l’ELN voie d’un bon œil la présence à la table des négociations d’un personnage avec de tels antécédents ». (…)
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Voir également La Colombie reprend ses pourparlers de paix avec la dernière guérilla active du pays (Anne Proenza / Libération / article réservé aux abonné.e.s)
Depuis la Colombie, une commission internationale appelle à fournir un «cadre légal» pour «toutes les drogues» (Le Temps / AFP)
Les membres de la Commission mondiale sur la politique des drogues soutiennent la proposition du chef de l’État colombien, Gustavo Petro, d’en finir avec l’approche répressive. Le président Petro se pose en défenseur des cultivateurs de coca et promet une réforme rurale avantageant ceux qui abandonneront les cultures illicites. Il entend également négocier avec les narcotrafiquants leur reddition à la justice.
«L’unique espoir que nous avons en ce moment, c’est la Colombie. Le président Petro (…) peut montrer l’exemple pour d’autres pays d’Amérique Latine (…) pour qu’ils reconsidèrent leurs politiques (en matière de drogue) profondément conservatrices, rétrogrades et inutiles en la matière», a déclaré, mercredi 9 novembre à l’AFP, l’ancien président mexicain Ernesto Zedillo (1994-2000) lors de la présentation du rapport intitulé Colombie: le chemin vers une régulation juste.
La Commission mondiale sur la politique des drogues, composée de plusieurs anciens présidents latino-américains et d’autres leaders mondiaux, a proposé un «cadre légal» pour «toutes les drogues», sur le modèle du changement amorcé par le nouveau gouvernement de gauche en Colombie.
Après les cent premiers jours du gouvernement de gauche de Gustavo Petro, le groupe international et indépendant appelle dans un rapport à la définition «d’un cadre légal de toutes les drogues qui actuellement sont considérées comme illicites, à commencer par le cannabis, suivi par la feuille de coca et la cocaïne». (…)
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Le président Gustavo Petro veut débarrasser le pays de sa forte dépendance au pétrole (Marie Moussié / Ouest France)
Le dirigeant élu en juin veut libérer l’économie des revenus liés au pétrole, soit près d’un dixième du PIB (produit intérieur brut) colombien. Un bouleversement entrepris à petit pas malgré les grandes annonces faites lors de la Cop27, samedi 12 novembre.
Si nul n’est prophète en son pays, Gustavo Petro pourrait devenir un modèle à suivre hors de ses frontières. Le nouveau président de Colombie, qui a pris ses fonctions en août, a répété ses promesses de campagne à la Cop27, en Égypte : le pays ne signera plus de nouveaux contrats d’exploitation pétrolière et imposera « une taxe exceptionnelle » aux entreprises du secteur.
Au sein de l’opposition au premier homme de gauche désigné à la tête de la Colombie depuis son indépendance, c’est l’affolement. À croire que Gustavo Petro pourrait vraiment sauter le pas, ce qui serait une première pour un grand pays producteur de pétrole. Son commerce des hydrocarbures, qui a décollé il y a près de quarante ans, représente un cinquième des revenus du pays et près de la moitié de ses investissements étrangers. Par conséquent, le président est accusé de pousser le pays vers le précipice… En pleine période d’inflation. Et par quoi remplacer ces sources de revenus ? Le jeune gouvernement demande encore six mois d’étude avant de répondre à la question. (…)
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