Colombie. L’ex-guérilla lance le coup d’envoi de la Farc (Cathy Dos Santos/ L’Humanité)

Au terme d’un congrès historique, les insurgés ont fondé leur parti, la Force alternative révolutionnaire du commun.

La plus vieille guérilla d’Amérique latine a fondé son nouveau parti, la Force alternative révolutionnaire du commun (Farc), au terme d’un congrès extraordinaire qui s’est achevé vendredi par un rassemblement à Bogotá. L’acronyme reste le même. Mais la lutte armée a été définitivement enterrée au profit d’une activité politique légale et jusque dans les urnes.

Le leader des Farcs Rodrigo Londoño Echeverri plus connu par les pseudonymes Timoleón Jiménez ou Timochenko, à Bogotá, le 1er septembre 2017. Photo : Raul Arboleda/AFP

Le nouveau logo de la formation a été dévoilé aux milliers de personnes réunies sur la place Bolívar. Les deux fusils entrecroisés avec en fond, la Colombie ont été abandonnés au profit d’une rose à neuf pétales dont le cœur est une étoile rouge. Un symbole qui n’est pas sans rappeler la fleur arborée par les présidents de l’Union patriotique dans les années 1980, expérience à laquelle avait participé l’insurrection armée et qui s’était soldée à l’époque par un génocide avec l’extermination de plus de 3 000 élus et militants. « Nous voulons construire avec vous tous un pays différent (…). Nous voulons le pardon et la réconciliation », a lancé devant la foule le commandant en chef de l’ex-armée du peuple, Timochenko, qui a évoqué quelques idées phares désormais défendues par la Farc : les droits à l’éducation et la santé, l’égalité hommes-femmes, la lutte contre la corruption… Les 1 200 délégués du congrès ont par ailleurs élu un conseil national de 111 membres contre les 61 qui composaient l’état-major. Cette direction sera chargée de nommer en novembre les candidats aux élections sénatoriales et législatives de 2018, qui occuperont les dix sièges qui leur seront octroyés, comme convenu dans les accords de paix. Elle procédera également à la désignation du futur exécutif qui devrait être collégial, entérinant ainsi un bouleversement majeur de l’ancienne organisation pyramidale de la guérilla.