Condamnation d’Alfredo Astiz
Dans quelques heures sera connu, à Buenos Aires, le verdict du Tribunal Oral Fédéral n°5 chargé de juger la disparition, le 8 décembre 1977, du groupe des Mères de la Place de Mai de l’Eglise de la Santa Cruz auquel appartenaient les 2 religieuses françaises, Alice Domon et Léonie Duquet, séquestrées ensuite à la ESMA.
Parmi les 17 personnes en accusation, figure l’ancien officier de Marine, Alfredo Astiz qui avait été condamné, par contumace, à la réclusion criminelle à perpétuité par la Cour d’Assises de Paris le 16 mars 1990 et, en 2007, par la Cour Pénale italienne.
Il est aujourd’hui enfin présent, dans le box des accusés et devant la justice de son pays.
Figure également Miguel Angel Cavallo, ancien membre du Centro Piloto à Paris, plaque tournante de l’espionnage de la dictature argentine en Europe.
Les familles Domon et Duquet, dont certains membres sont à Buenos Aires, attendent avec impatience et émotion, 35 ans après les faits, que Tribunal prononce la réclusion à perpétuité, demandée par le Parquet et leurs avocats.
Ce procès, le premier concernant les victimes de la ESMA, aura permis l’identification de plus de 900 victimes sur les 5000 ayant transité à la ESMA, même si le martyre de seulement 85 a été instruit.
De même a été rendu possible l’identification de plusieurs des corps des victimes de la Santa Cruz, dont celui de Léonie Duquet ainsi que la preuve des circonstances de leur mort : jetées vivantes à la mer.
Le jugement qui sera rendu ne met pas un terme à la lutte contre l’impunité – plusieurs dizaines d’instructions et de procès sont en cours dans tout le pays – mais il en représente un moment décisif.