🇪🇨 Une défaite pour Trump : les Équatoriens disent « non » à une refonte de la Constitution et au retour des bases militaires états-uniennes (Luis Reygada / L’Humanité)
Une large opposition s’est imposée face aux réformes proposées par référendum par le président Daniel Noboa. Un énorme revers pour sa politique néolibérale, qui contrarie aussi les plans de Donald Trump dans la région.

À la surprise générale, le président Daniel Noboa s’est incliné. 13,9 millions d’Équatoriens se sont rendus aux urnes dimanche 16 novembre et une majorité a répondu « non » aux quatre questions qui leur étaient soumises par référendum. Faut-il arrêter de financer les partis politiques avec des fonds publics ? Non : 58 %. Faut-il réduire le nombre de députés ? Non : 53,4 %. Faut-il permettre le retour des bases militaires étrangères (comprendre « états-uniennes ») en Équateur ? Non : 60,6 %. Et la question la plus importante : faut-il ouvrir un processus constitutionnel, afin de remplacer l’actuelle Constitution, élaborée sous le mandat du Rafael Correa ? Non : 61,6 %.
« Un grand triomphe pour le peuple » a réagi sur X l’ex-président socialiste (2007-2017), qualifiant d’« événement historique » la ratification citoyenne d’un texte considéré comme un des plus progressistes du monde. Adoptée en 2008, la Constitution du pays sud-américain se caractérise notamment par son rejet du néolibéralisme, sa réaffirmation du rôle de l’État et de sa fonction sociale, ses mécanismes de démocratie participative, son élargissement des droits humains ainsi que par la reconnaissance de droits octroyés à la nature.
Un rejet des politiques sécuritaires de Noboa
« Le peuple indigné a montré sa force dans les urnes et a dit non à la destruction du pays », a déclaré Juan Andrés González, chef du groupe parlementaire de la Révolution citoyenne. De son côté, le chef de l’exécutif – qui réprimait il y a peu très brutalement une vague protestataire d’envergure – a assuré sur X qu’il allait respecter « la volonté du peuple équatorien », mais en ajoutant que le résultat de ce dimanche ne faisait que renforcer son engagement.
Alors que son pays est empêtré dans une crise sécuritaire inédite, fruit des politiques libérales et antisociales de ses prédécesseurs, Noboa mène une guerre contre les cartels de la drogue en suivant les recettes militaristes nord-américaines, inefficaces et effroyables en matière d’impact sur les droits humains. À n’en pas douter, le « non » au retour des bases militaires étrangères révèle une insatisfaction au sein de la population vis-à-vis des politiques sécuritaires du gouvernement.
Cette défaite cinglante représente le premier grand revers – en deux ans de mandat – pour le président néolibéral Daniel Noboa, mais aussi pour les États-Unis, dont il est devenu le plus proche allié régional. (…)
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Pour rappel, voir ces articles sur le « paro nacional » 2025
– Équateur : RSF condamne les violences commises contre au moins cinquante-cinq journalistes lors des manifestations nationales (Reporters sans frontières)
– Équateur : trente – et un jours de « paro nacional (CDHAL / Human Rights Watch)
– Équateur : chasse aux sorcières contre les dirigeant·es et militant·es des mouvements sociaux (Correspondencia de Prensa/ Traduction Inprecor / fr.esp.)
– La grève nationale en Équateur : la lutte d’un peuple entre le racisme et la défense de la vie (Renata Lasso, femme migrante équatorienne en France. fr.esp.)
– Le conflit social et la répression secouent l’Équateur (une analyse de Anahi Macaroff/ Traduction par FAL, fr.esp.)
– « Paro nacional » 2025. Mobilisations et répression en Équateur (revue de presse)
– Répression en Équateur : solidarité avec les communautés indigènes et les mouvements populaires (communiqué de France Amérique Latine / fr.esp.)
