🇭🇳 🇺🇸 Donald Trump a gracié l’ex-président du Honduras (Maxime Dhuin – Huffpost / RFI)


Le président des États-Unis a annoncé avoir accordé « une grâce totale et absolue » à Juan Orlando Hernández, condamné à 45 ans de prison aux États-Unis pour narcotrafic.  Cette grâce suscite la stupeur car elle contredit le discours de Trump sur la lutte contre le narcotrafic. Donald Trump s’est aussi immiscé dans la politique locale hondurienne en soutenant le candidat d’opposition à la présidentielle.

Photos : Anna Rose Layden, Jorge Cabrera / Reuters

Une décision injustifiée et injustifiable. Donald Trump a suscité la stupeur parmi la classe politique aux États-Unis et au Honduras en annonçant vendredi 28 novembre son intention de gracier l’ex-président Juan Orlando Hernández – « JOH » pour les aficionados de la politique hondurienne. Ce dernier a donc bien été gracié, et est même déjà sorti de prison, a annoncé son épouse ce mardi 2 décembre.

Reconnu coupable d’avoir aidé à expédier des centaines de tonnes de cocaïne aux États-Unis, Juan Orlando Hernández n’était pas tendre avec le pays de l’Oncle Sam. Lors de son procès, un procureur cité par Politico a rapporté que l’ex-président s’était vanté lors d’une réunion avec des narcotrafiquants qu’« ensemble, ils allaient fourrer la drogue dans le nez des gringos » – un terme hispanophone péjoratif pour désigner les étrangers et notamment les Américains.

Ce CV sauce scandale et poudre blanche n’a visiblement pas gêné Donald Trump, pourtant en lutte déclarée et brutale contre les « narcoterroristes » latino-américains. Dans un message posté vendredi 28 novembre sur Truth Social, le président américain a annoncé son intention de sortir Juan Orlando Hernández de prison. « Je vais [lui] accorder une grâce totale et absolue, a-t-il écrit, d’après de nombreuses personnes que je respecte énormément, [il] a été traité de manière très dure et injuste. » Difficile de ne pas s’étonner face à cette annonce, comme le relève le New York Times qui estime que Donald Trump « affiche » ici ses « contradictions ». (…)

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Honduras: la libération de l’ex-président Juan Hernández divise le pays en pleine élection (RFI)

Le narcotrafiquant hondurien et ancien président Juan Hernández, condamné à 45 ans de prison aux États-Unis en 2024, a été gracié par Donald Trump, le 2 décembre. Le président américain avait annoncé le faire si les Honduriens choisissaient comme président le candidat de droite, Tito Asfura. Mais avant même d’attendre les résultats, Trump l’a libéré. Cette annonce perturbe le pays.

L’ancien président du Honduras Juan Orlando Hernández prêt à être extradé vers les États-Unis à Tegucigalpa, le 21 avril 2022. (Elmer Martinez/AP)

Les Honduriens sont complètements divisés face à la libération de Juan Orlando Hernández, rapporte notre correspondante à Tegucigalpa, Marie Griffon. Cette grâce est à contre-courant du déploiement militaire actuel de Washington dans les Caraïbes, dans le cadre d’opérations antidrogue visant particulièrement le Venezuela. Juan Orlando Hernández, qui s’était présenté pendant ses huit années à la présidence du Honduras (2014-2022) comme un champion de la lutte contre les trafiquants de drogue, avait été reconnu définitivement coupable en mars 2024 par la justice américaine de trafic de drogue international.

Celui que ses compatriotes surnomment « JOH », en référence à ses initiales, avait été élu pour un premier mandat de quatre ans en 2014. Il était alors devenu à 45 ans le président le plus jeune du Honduras, un des pays les plus pauvres d’Amérique centrale, et le plus violent du monde hors zone de guerre. Aujourd’hui âgé 57 ans, il s’est vanté pendant son mandat d’avoir divisé par deux le taux d’homicides en combattant les gangs, les « maras », et en extradant vers les États-Unis des dizaines de narcotrafiquants.

Juan Orlando Hernández a été reconnu coupable d’avoir participé et protégé un réseau qui a expédié plus de 500 tonnes de cocaïne aux États-Unis entre 2004 et 2022. En retour, il aurait reçu des millions de dollars des cartels, dont celui de Sinaloa dirigé par le célèbre narcotrafiquant mexicain Joaquin « Chapo » Guzman, condamné à la prison à vie aux États-Unis. Selon les procureurs américains, pendant la présidence de « JOH », le Honduras était devenu un « narco-état », une « super autoroute » par laquelle passait une grande partie du trafic de drogue de la Colombie vers les États-Unis. (…)

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Pour rappel, voir : L’ex-président du Honduras condamné à quarante-cinq ans de prison pour trafic de drogue (Libération / AFP)