🇲🇽 Drogue: les cartels mexicains, tels des multinationales, ont essaimé sur les cinq continents (Noémie Lehouelleur / RFI)


Ils sont présents partout ou presque. Le cartel de Sinaloa et le cartel de Jalisco Nueva Generación sont désormais actifs sur les cinq continents. Production, transit, consommation, blanchiment d’argent… les deux empires mexicains de la drogue diversifient leurs activités comme des multinationales. Ces organisations, classées terroristes par les États-Unis, saisissent la moindre opportunité de commerce, quitte à nouer des alliances avec les organisations locales.

Mexique, le 15 mars 2025: des rassemblements ont eu lieu en hommage aux disparus dans plusieurs villes comme ici à Teuchitlán (État de Jalisco) où des restes humains calcinés ont été découverts début mars. Selon l’enquête, le lieu était occupé par le cartel Jalisco Nueva Generación. REUTERS – Michelle Freyria

À part quelques rares pays en Afrique et en Asie, la carte est recouverte de bleu, de jaune ou de rouge… des couleurs qui marquent la présence du cartel de Sinaloa et/ou du cartel de Jalisco Nueva Generación (CJNG). Cette carte, c’est Victor Manuel Sanchez Valdés qui l’a faite.


Le chercheur mexicain à l’Université autonome de Coahuila, au Mexique, a passé des semaines à éplucher la presse du monde entier. Il a répertorié les arrestations et les affaires liées aux deux cartels mexicains dans le monde.  « Ce que nous avons constaté, c’est qu’ils ont connu une croissance très nette. J’ai fait une étude très similaire il y a douze ans et le cartel de Sinaloa était à peine présent dans 14 pays. Aujourd’hui, il est dans 96 pays. Le cartel de Jalisco était dans deux pays, aujourd’hui dans 61… Ce qui indique une croissance exponentielle. »

Toujours à la recherche de profits et de nouveaux marchés, les cartels se sont donc étendus au-delà de leur berceau historique, l’Amérique latine. Ils fonctionnent aujourd’hui comme des multinationales. « Ils se tournent presque toujours vers les États-Unis comme principal consommateur, mais la même drogue se paie beaucoup plus cher en Australie, dans les Émirats arabes, au Japon… Ils ont également trouvé de nouveaux fournisseurs dans des pays asiatiques, notamment de précurseurs chimiques pour la fabrication de drogues de synthèse. Et en Afrique, des itinéraires de transit vers l’Europe, via la Méditerranée, sont nés. Le produit est transporté à bord de vedettes rapides jusqu’aux côtes des pays qui bordent la Méditerranée. » (…)

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Le narcotrafic en Amérique latine : une fatalité ?
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