🇨🇱 🇧🇷 Du Chili au Brésil, les syndicats au défi de la nouvelle gauche (interviews de Franck Gaudichaud et Thomas Collombat par Julie Gacon – Culture du Monde / France Culture)


Avec l’arrivée au pouvoir d’un président de gauche le 11 mars 2022, le syndicalisme chilien peut compter sur une oreille plus attentive à ses revendications dans un pays imprégné par des décennies de libéralisme. Un an plus tard, la baisse du temps de travail hebdomadaire est une première victoire.

Émeutes à Santiago le lendemain du rejet par le parlement d’une réforme fiscale destinée à financer les principales mesures sociales du nouveau président, le 09/03/23 ©AFP – Martin Bernetti

Avec

  • Franck Gaudichaud, professeur des universités en histoire et études des Amériques latines contemporaines à l’Université Toulouse Jean Jaurès
  • Thomas Collombat, professeur au Département des sciences sociales de l’Université du Québec en Outaouais

    C’est à l’unanimité que le Sénat chilien a adopté le 21 mars 2023 le passage à la semaine de travail de 45 à 40h. Une petite révolution dans le monde du travail alors que sur le continent, le temps de travail hebdomadaire atteint parfois les 48h. Une victoire aussi pour la CUT (Centrale Unique des Travailleurs), le principal syndicat du pays, qui revendiquait cette mesure de longue date.

    L’élection de Gabriel Boric en décembre 2021, à la tête aujourd’hui d’une coalition de partis de gauche, a suscité beaucoup d’espoir chez les classes laborieuses. Il faut dire que le programme social du nouveau président est ambitieux : hausse du salaire minimum, diminution du temps de travail, réforme fiscale pour une meilleure répartition des richesses…

    Dans un pays marqué par des décennies de politiques libérales la lutte contre les inégalités et l’amélioration des conditions de travail sont les priorités de la gauche, pour la première fois au pouvoir depuis la fin de la dictature. Toutefois le gouvernement, qui doit composer avec une majorité parlementaire incertaine, est loin d’avoir les coudées franches. Sa réforme fiscale, pierre angulaire de son programme, vient d’ailleurs d’être rejetée par la Chambre.

    Comment, dans ce contexte, les syndicats peuvent-ils faire entendre leur voix et pousser leurs revendications ?  Historiquement très proches des partis traditionnels, quelle relation entretiennent-ils avec la nouvelle coalition de gauche tout juste arrivée au pouvoir ? Dans le sillage du grand mouvement de contestation de 2019 le syndicalisme chilien doit-il se faire plus contestataire pour se faire entendre ? (…)

    Seconde partie : le focus du jour. Brésil : entre la CUT (Centrale Unique des Travailleurs) et le PT (Parti des Travailleurs) : une relation fusionnelle


    Deux entretiens à écouter ci-dessous


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