🇪🇨 Équateur: la Cour constitutionnelle autorise un procès en destitution contre Lasso / Un homme d’affaires au cœur du scandale retrouvé mort (Éric Samson – RFI / AFP)


La Cour constitutionnelle d’Équateur a autorisé, mercredi 29 mars, l’ouverture d’un procès en destitution pour détournement de fonds contre le président de droite Guillermo Lasso, demandée par le Parlement dominé par l’opposition.

Le président de l’Équateur, Guillermo Lasso, le 27 mars 2023. Karen Toro / Reuters

Alors que l’Équateur panse encore ses plaies après un tremblement de terre dans le sud du pays et un éboulement de terrain dramatique dans la ville andine d’Alausi, le président Guillermo Lasso va devoir dédier une partie de ses forces à se défendre face à un Congrès d’opposition et un secteur indigène ayant la ferme intention de le destituer. 

Même si elle n’a pas retenu deux accusations relatives à un supposé abus de pouvoir de la part du président Lasso, la Cour constitutionnelle a autorisé, à la majorité de six voix contre trois, la tenue d’un procès politique pour supposée corruption et délits contre la sécurité de l’État. Le chef de l’État aura deux fois dix jours pour se défendre et le vote aura lieu normalement courant mai. L’opposition devra réunir 92 votes sur un total de 137 députés. 

L’accusation contre Lasso, qui dirige le pays depuis 2021, se base essentiellement sur des articles du site internet La Posta sur de supposés liens entre son beau-frère, Danilo Carrera, et des fonctionnaires publics accusés de corruption. L’opposition au Parlement a considéré que Guillermo Lasso avait été averti de l’existence de ce dispositif et qu’il n’avait pas agi pour l’arrêter.

Guillermo Lasso nie ces accusations et accuse les parlementaires de vouloir « déstabiliser » son gouvernement. Bien que déçu par la décision de la Cour constitutionnelle, le gouvernement a indiqué qu’il la respecterait. Le président a cela dit une autre carte dans son jeu. Plutôt que d’attendre une destitution annoncée, il pourrait dissoudre l’Assemblée nationale et gouverner par décret jusqu’à l’organisation d’élections générales où il pourrait se représenter. (…)

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Procès du président équatorien: un homme d’affaires au cœur du scandale retrouvé mort (RFI)

Le corps de l’homme d’affaires Ruben Cherres a été découvert vendredi 31 mars. Au cœur du scandale El gran padrino (Le grand parrain, en français), il était soupçonné d’être lié à la mafia albanaise et d’être l’homme de confiance du beau-frère de Guillermo Lasso.

Le président équatorien Guillermo Lasso fait face à un procès en destitution devant le Parlement suite à des accusations de corruption. © Matilde Campodonico / AP

C’est une mort très suspecte qui n’arrange pas les affaires du président équatorien Guillermo Lasso, sur le point d’être jugé politiquement par le Parlement. La police équatorienne recherchait Ruben Cherres depuis le 21 janvier, mais ses assassins ont été plus efficaces et plus rapides, explique notre correspondant à Quito, Éric Samson. Le corps de l’homme d’affaires a été retrouvé à Punta Blanca, dans la province de Santa Elena (ouest), avec trois autres cadavres, deux hommes et une femme.

Ruben Cherres se présentait comme « pétrolier » même si ses affaires étaient liées plutôt à l’immobilier. Depuis 2014, il partageait les actions de douze entreprises avec Dritan Gjika, citoyen albanais vivant dans le port de Guayaquil. Selon la surintendance des compagnies équatorienne, un organisme de contrôle des entreprises, citée par le média Plan V, au moins deux de ces compagnies n’avaient pas respecté les règles de prévention du blanchiment de narcodollars et de financement d’activités terroristes. Depuis la fin des années 1990, Ruben Cherres avait apparemment des liens avec des trafiquants de drogue, mais avait toujours échappé à la justice. (…)

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