Communiqué. France Amérique Latine proteste contre l’arrestation de Julian Assange

Le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, vient d’être arrêté à Londres et violemment expulsé de l’ambassade d’Équateur où il avait été accueilli en 2012.

Après avoir drastiquement limité depuis mars 2018 ses visites et ses communications, les autorités équatoriennes ont en effet décidé de retirer à Julian Assange l’asile politique qui lui avait été accordé par le président Rafael Correa et de le livrer à la police londonienne autorisée à entrer dans l’ambassade. La nationalité équatorienne qui lui avait été octroyée en janvier 2018 a également été révoquée. Cette décision est le fruit de l’évolution de la politique de l’Équateur depuis l’arrivée au pouvoir de Lenín Moreno en mai 2017: elle s’inscrit dans un contexte de rapprochement avec la Maison Blanche et se produit peu de temps après un accord de prêt à l’Équateur par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale. Elle correspond aussi à des enjeux de politique interne liés à la révélation d’un scandale de corruption qui met en cause l’actuel président équatorien, ainsi que sa famille. Cette arrestation constitue une violation de plusieurs textes internationaux relatifs au statut de réfugiés dont l’Équateur est signataire, et signe une nouvelle dérive liberticide en Amérique comme en Europe.

France Amérique Latine condamne cette atteinte au droit international et à la liberté de la presse.

FAL tient à manifester son indignation face au revirement du gouvernement équatorien qui s’était honoré en assurant la protection de Julian Assange alors qu’il était pourchassé par le gouvernement des États-Unis pour avoir publié des documents confidentiels du département d’État et du Pentagone.  

FAL demande au gouvernement britannique de ne pas céder aux pressions que pourrait exercer le gouvernement étasunien pour obtenir l’extradition de Julian Assange, qui risque officiellement cinq ans de prison pour piraterie informatique, mais fait l’objet d’une enquête pour espionnage passible de la détention perpétuelle.

FAL demande à l’État français de prendre fermement position en faveur de la sécurité et de la liberté de Julian Assange, lanceur d’alerte, en lui accordant le droit d’asile.

Notre association estime qu’il est urgent de respecter partout dans le monde les principes de liberté d’expression et de protection des sources journalistiques, ce qui suppose que les lanceurs d’alerte doivent être à l’abri de toute menace.

Bureau National de France Amérique Latine. 15 avril 2019