🇭🇹 Haïti: cinq morts dans les manifestations contre le premier ministre Ariel Henry (Lucie Pelé / L’Humanité) / Janvier 2024, le mois «le plus violent depuis plus de deux ans» (RFI)


Cinq personnes sont décédées dans des manifestations à Haïti. Le leitmotiv qui secoue depuis quelques jours la capitale et plusieurs régions du pays : « Ariel Henry must go ». Le premier ministre Ariel Henry n’a pas respecté un accord de 2022, selon lequel il devait quitter ses fonctions ce 7 février 2024.

En 2023, la crise sécuritaire qui touche le pays a déjà fait près de 5.000 victimes d’homicides.
© AFP – Richard Pierrin

Cinq employés d’une agence de la Brigade de sécurité des aires protégées (BSAP), initialement créée par le ministère de l’environnement haïtien mais aujourd’hui devenue milice armée, ont été tués mercredi 7 février dans des affrontements avec la police, dans la commune de Pétion-Ville près de Port-au-Prince, durant des manifestations contre Ariel Henry. Trois autres agents de la BSAP ont été arrêtés, et des armes saisies.

C’est à l’appel de la BSAP et, notamment de l’« insurrection » commandée par Guy Philippe – l’un des meneurs du coup d’État contre le président Jean-Bertrand Aristide en 2004, condamné aux États-Unis -, que répondent les manifestants qui marchent aujourd’hui dans les rues haïtiennes.

Après l’accord du 22 décembre 2022, Ariel Henry avait promis de quitter ses fonctions et assurer sa succession le 7 février 2024. Mais le premier ministre ne semble aujourd’hui pas prêt à céder sa place, n’ayant ni préparé d’élections de succession, ni résolu les conditions sécuritaires du pays, ni trouvé de compromis avec les différentes forces politiques.

D’autant que la nomination d’Ariel Henry, à la tête du gouvernement est teintée d’illégitimité. Le premier ministre a été intronisé par la Communauté internationale en juillet 2021 pour apaiser la situation politique du pays deux jours après l’assassinat par un commando de mercenaires privés du président Jovenel Moise. Quelque temps après sa nomination, Ariel Henry était lui-même visé par une enquête qui l’impliquait dans la mort de l’ancien président. C’est au tour de Martine Moise, femme du feu président, d’être mise en cause par la Cour de Justice haïtienne dans la mort de son mari.

Le 7 février est une date symbolique à Haïti. En 1986, c’est le 7 février qu’a pris fin la dictature Duvaliériste, signant la démocratisation du pays. Depuis, les 7 février des années d’élections marquent l’entrée en fonction des élus, selon la Constitution haïtienne. Le refus de démissionner de l’actuel premier ministre, Ariel Henry résonne dans les rues comme un coup supplémentaire pour une démocratie déjà instable.

Pour Jean Bonal Fatal, président de la Confédération des travailleurs et travailleuses des secteurs publics et privés d’Haïti, la situation d’Ariel Henry est anticonstitutionnelle. « La Constitution avait prévu que la période intérimaire ne devrait pas dépasser 120 jours, alors que le volume a déjà plus de 30 mois au pouvoir. La Constitution n’avait pas prévu un tel scénario. De ce fait, s’il n’y a pas de cadre légal, il n’y a pas de cadre institutionnel. » déclare Jean Bonal Fatal, dans une interview pour RFI. (…)

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Haïti: janvier 2024, le mois «le plus violent depuis plus de deux ans» (RFI)

En Haïti, le mois de janvier 2024 a été « le plus violent depuis plus de deux ans », a indiqué vendredi 9 février le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme à Genève.

Manifestation contre les gangs violents, à Port-au-Prince en Haïti, le 14 août 2023 (image d’illustration). AP – Odelyn Joseph

« La situation déjà désastreuse des droits humains s’est encore détériorée, dans un contexte de violence incessante et croissante des gangs, avec des conséquences désastreuses pour les Haïtiens », a dénoncé, dans un communiqué, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk. Au moins 806 personnes ont été tuées, blessées ou kidnappées en janvier 2024, et quelque 300 membres de gangs ont également été tués ou blessés, soit un total de 1 108 personnes, trois fois le nombre enregistré en janvier 2023, précise le Haut-Commissariat.

C’est dans ce contexte de violences que la Conférence des évêques catholiques d’Haïti appelle les autorités à mettre immédiatement un terme à « la souffrance du peuple ». (…)

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Haïti : cinq morts dans les manifestations contre le premier ministre Ariel Henry (Lucie Pelé / L’Humanité)