Journées de mobilisation pour Cajamarca – Les 12 et 13 février 2014

falcajaJournées de mobilisation pour Cajamarca les 12 et 13 février 2014

-CR conférence de presse du mercredi12 février 2014
-CR délégation du jeudi 13 février 2014
-Les prochains rendez-vous des associations soutenant la mobilisation à Cajamarca

CR conférence de presse du mercredi12 février 2014

Convoquée par la Sénatrice du Val-de-Marne Laurence Cohen, accompagnée d’associations solidaires avec Cajamarca, cette conférence de presse avait pour objet de rappeler l’urgence de la situation à Cajamarca et de manifester leur opposition au méga-projet minier « Conga » en court en Pérou.

Durant cette conférence de presse, plusieurs éléments seront soulevés par la Sénatrice. Elle insiste sur la mobilisation pacifiste des opposants au projet « Conga » qui doit cependant se confronter à une forte répression qui a eu pour conséquence désastreuse la mort de 5 personnes et des dizaines de blessés en juillet 2012. Elle déplore également les actes d’intimidations verbales et physiques à l’encontre de personnalités de cette mobilisation, notamment d’Edy Benavides.

Elle rappelle enfin que la population réclame le droit d’être consultée pour décider de l’utilisation des ressources naturelles.

Les différentes associations présentes : France Libertés, France Amérique Latine, le Collectif des Péruviens en France et le Comité de Solidarité Cajamarca de Paris vont revenir sur plusieurs aspects de cette mobilisation.

Ils rappelleront la campagne de diffamation et de désinformation dont le mouvement de solidarité internationale a été victime par le groupe de presse du « El Comercio ». La nécessité de sensibiliser les parlementaires français et le cabinet du Ministère des Affaires Etrangères a été évoquée. En effet, l’offensive des médias péruviens contre les associations mais également contre des personnalités ou des élus justifie la demande de rendez-vous auprès du Ministère des Affaires Etrangères et de l’Ambassade de Pérou à Paris.

France Libertés insiste sur le droit des populations à l’accès à l’eau, comme source de vie et les désastres des extractions minières sur l’environnement et sur les populations.

France Amérique Latine reviendra sur les atteintes aux droits de l’homme faites dans le cadre de ce projet, à travers les persécutions policières et judiciaires dont sont victimes près de 110 dirigeants politiques et sociaux. La loi 30151, qui exonère de toute responsabilité les policiers ou militaires qui blessent ou tuent des personnes dans l’exercice de leurs fonctions sera également dénoncée.
Avec les élections régionales de 2014, beaucoup pensaient que la solution allait être trouvée dans ce cadre. La série d’événements alarmants qui viennent de se dérouler en ce début d’année constituent des indices prouvant qu’une solution violente et un passage en force du projet n’est pas à écarter.

Le Collectif des Péruviens de France note l’importance de la place de l’agriculture au Pérou, et l’impact indispensable d’une telle diversité sur l’humanité. Cajamarca est la principale région productrice d’or au Pérou et la surexploitation du sous-sol péruvien laisse des conséquences trop souvent irréversibles sur le climat, la vie, l’eau, la Pachamama, mais également sur les cultures et peuples du Pérou.

Pour sa part le comité de solidarité avec Cajamarca rappelle le curieux mélange des genres entre l’entreprise privée Yanacocha, le consortium Newmont-Buenaventura et l’état péruvien qui, après avoir autorisé l’utilisation par l’entreprise des forces de police, moyennant le paiement d’une partie des salaires, forces de police utilisées avec tout leurs attributs, prérogatives, uniformes et armement, a déclaré par la bouche du propre président de la république, Monsieur Ollanta Humala que les évènements à suivre pour la mise en place du projet Conga étaient du ressort de la compagnie minière.

Le comité de solidarité avec Cajamarca, rappelle également la chronologie fatidique et inquiétante mise en place : le 13 janvier, promulgation de la loi 30151 qui exonère les forces de l’ordre de toute responsabilité pénale, le 15 janvier, début de la campagne de calomnie dans l’ensemble des médias nationaux contre les ronderos et les opposants au projet Conga, le 23 janvier, début de la campagne diffamatoire dénonçant « le complot de l’étranger appuyant et finançant les opposants au projet Conga », le 4 février, début des travaux sur le terrain (Lac Mamacocha et El Perol).

Les organisations présentes réaffirment leur soutien et leur solidarité avec la population péruvienne et ses dirigeants en lutte contre le méga-projet minier « Conga » de l’entreprise Yanacocha. La Sénatrice fait part de son intention d’écrire aux sénateurs afin de les alerter sur la situation.

CR délégation du jeudi 13 février 2014</balise<

Le jeudi 13/02/2014, une délégation de 5 personnes représentant France Amérique Latine, le comité de Solidarité avec Cajamarca et le Collectif des Péruviens en France fut reçue à l’Ambassade du Pérou.

Cette délégation a été reçue par un fonctionnaire de l’ambassade dans une antichambre et n’a pu rencontrer l’ambassadeur comme cela avait été demandé par courrier.

Les 5 représentants ont exprimés leur mécontentement face à cette attitude de mépris de l’ambassade du Pérou pour des organisations reconnues pour leur activité en faveur des droits de l’homme et des populations du Pérou. Ils ont immédiatement demandé, qu’une nouvelle rencontre puisse avoir lieu en présence de l’ambassadrice, dans les semaines à venir, et qui conviendrait à chacun.

Les 5 délégués ont également rappelé au représentant de l’ambassade les motifs qui justifient cette demande.

1) Dénoncer la campagne de presse diffamatoire, lancées par certaines compagnies minières, contre les organisations humanitaires françaises et contre un certain nombre de personnalités politiques françaises reconnues pour leur engagement en faveur des droits de l’homme. Nous avons insisté sur le fait que parmi celles-ci se trouvaient des parlementaires français, ce qui était une offense à notre représentation nationale. C’est pourquoi nous avons demandé un rendez-vous à notre Ministre des Affaires étrangères, M. Laurent Fabius.

2) Dénoncer l’absence de réaction du gouvernement péruvien face à cette campagne diffamatoire, dont un des effets collatéraux est de ternir l’image de la France au Pérou. C’est pourquoi, nous avons exigé du Gouvernement péruvien qu’il obtienne de ces différents médias, un droit de réponse dans la presse péruvienne et notamment au journal El Comercio..

3) De rappeler le rôle historique de la France dans la défense des droits de l’homme.

4) De rappeler que cette campagne diffamatoire porte atteinte aux relations entre la France et le Pérou.

5) De rappeler les préoccupations de toutes les organisations humanitaires devant la promulgation de la loi 30151 qui exonère de toute responsabilité pénale les policiers et membres des forces armées qui commettraient des abus, incluant la mort de manifestants.

6) De rappeler que le projet Conga est toujours officiellement suspendu, alors que tout indique que des travaux ont commencé autours des lacs Mamacocha et El Perol.

7) De rappeler que des menaces de mort ont été proférées et continuent de l’être contre les dirigeants communautaires qui s’opposent au projet Conga.

8) D’insister sur le fait que de tels agissements étaient contraire au Traité de Libre échange entre l’Europe, la Colombie et le Pérou, que l’Assemblée nationale comme le Sénat français n’avaient pas encore ratifié. Une raison pour nous de poursuivre et amplifier notre campagne contre sa ratification.

Une copie du dossier de presse et du communiqué unitaire a été remis au fonctionnaire de l’ambassade du Pérou.

Les prochains rendez-vous des associations soutenant la mobilisation à Cajamarca

-  Les associations et les personnalités qui soutiennent la mobilisation des opposants au projet « Conga » demandent un droit de réponse aux médias péruviens qui ont lancé la campagne diffamatoire le mois de janvier dernier.

-  La délégation a demandé un nouveau rendez-vous avec l’Ambassadrice du Pérou à Paris afin d’être reçue dans les meilleures conditions pour alerter les services de l’ambassade de la situation à Cajamarca.

-  Un rendez-vous avec le Ministère des Affaires Etrangères a été sollicité en date du 4 février 2014. Cette demande a été appuyée le mercredi 19 février par un courrier rédigé par la Sénatrice du Val-de-Marne, Laurence Cohen.