🇵🇦 Le Panamá ne veut plus des migrants «en transit» sur son territoire (François-Xavier Gomez / Libération)
Le nouveau président José Raúl Mulino a signé un accord avec les États-Unis qui prévoit de rapatrier, aux frais de Washington, les milliers de clandestins provenant de Colombie après avoir traversé à pied la redoutable jungle de Darién.

Pour son entrée en fonction, lundi 1er juillet, le nouveau président du Panama, le conservateur José Raúl Mulino, a frappé fort. Il a profité de son discours d’investiture pour annoncer que son pays ne servira plus de zone «de transit» pour les migrants qui traversent la jungle du Darién, cette forêt inhospitalière qui sépare la Colombie du Panamá. Pour les ONG, c’est l’une des routes migratoires les plus dangereuses de la planète. «Nous ne pouvons pas continuer à financer le coût économique de la migration illégale», a-t-il déclaré, en référence aux clandestins en provenance d’Amérique du Sud qui tentent de se rendre aux États-Unis via l’Amérique centrale et le Mexique.
En parallèle au discours du Président, son administration a signé avec le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, un accord qui prévoit le rapatriement à la frontière avec la Colombie des migrants qui ont traversé le Darién. Mulino avait la veille affirmé chercher des solutions avec «les pays concernés, en particulier avec les États-Unis, qui sont la destination finale des migrants».
«Dissuader les migrations irrégulières»
Avec cet accord, officiellement appelé «mémorandum d’entente», «les États-Unis soutiendront les efforts du Panamá pour commencer le rapatriement rapide, sûr, et humain, de migrants qui n’ont pas de base légale pour rester au Panamá», a déclaré après la signature une porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC) américain. «En faisant revenir de tels individus dans leur pays d’origine, nous aiderons à dissuader les migrations irrégulières dans la région et […] à faire cesser l’enrichissement de réseaux malsains de trafic [d’êtres humains] qui exploitent des migrants vulnérables», a-t-elle ajouté.
En 2023, plus d’un demi-million de personnes ont emprunté cette route particulièrement dangereuse. Depuis le 1er janvier, près de 200 000 autres ont suivi, d’après les chiffres fournis par les services de migration de Panamá. Ce sont en grande majorité des Vénézuéliens, mais on trouve aussi des Équatoriens, des Colombiens ou des Haïtiens. On a aussi signalé des réfugiés de Chine, d’Afghanistan, d’Inde ou de Somalie. (…)
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