Pérou: la Cour constitutionnelle ordonne la libération d’Alberto Fujimori (RFI)


La Cour constitutionnelle du Pérou a ordonné ce jeudi 17 mars la libération de l’ancien président Alberto Fujimori (1990-2000), condamné en 2009 à 25 ans de prison pour crimes contre l’humanité et corruption. Des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre cette décision.

Manifestations contre la décision du Tribunal constitutionnel du Pérou de remettre en liberté l’ancien président, Alberto Fujimori (1990-2000), qui purge une peine de vingt-cinq ans de prison. Sur la banderole : « Pas de pardon, Fujomori assassin et voleur, le peuple n’oublie pas ». (Lima, 17 mars 2022) Sebastián Castaneda / REUTERS

Alberto Fujimori ne finira pas ses jours derrière les barreaux. La Cour « rétablit les effets de la résolution suprême du 24 décembre 2017 qui a accordé la grâce humanitaire au plaignant, et prévoit sa libération », dans les prochains jours, indique l’organe de justice suprême du Pérou dans son arrêt consulté par l’AFP. Les décisions de la Cour constitutionnelle sont sans appel.

Trois juges ont voté en faveur de sa libération et trois contre, mais le vote du président de la Cour a compté double, rapporte notre correspondant régional, Eric Samson.

« Ça a été une décision très ouverte, très intense, avec deux positions radicalement différentes » autour de la question de la « raison de santé », a déclaré à la radio RPP l’un des six magistrats de la Cour, Eloy Espinoza, qui a dit s’être prononcé contre la libération de l’ex-président.

« Ni pardon ni oubli »

La grâce, accordée la veille de Noël 2017 par le président de l’époque Pedro Pablo Kuczynski pour des raisons humanitaires, est ainsi rétablie. En octobre 2018, la justice avait annulé cette grâce, puis renvoyé en janvier 2019 l’ex-président Fujimori en prison. « Retourner en prison est une condamnation à mort lente et certaine », avait déclaré à l’époque Alberto Fujimori, aujourd’hui âgé de 83 ans et qui souffre de problèmes de santé.

C’est aux cris de « Tribunal corrompu », « Ni pardon ni oubli » et « Fujimori en prison » que des milliers de Péruviens se sont concentrés en fin d’après-midi dans le centre historique de la capitale péruvienne après l’annonce de la grâce. Le hashtag #IndultoEsInsulto – la grâce est une insulte – a été utilisé pour mobiliser les opposants de Fujimori à Lima, Cuzco et Arequipa. Le gouvernement a également critiqué cette décision dont il va demander l’annulation auprès de la justice internationale. (…)

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Voir également :
Au Pérou, la libération de l’ex-autocrate Alberto Fujimori provoque la colère (Le Monde / article réservé aux abonné.e.s)
Pérou : l’ex-président Fujimori poursuivi pour stérilisation forcée de milliers de femmes (Amanda Chaparro-Le Monde / Sud Ouest) (article d’octobre 2021)