Le président argentin annule un texte qui facilitait l’avortement pour les mineures (Angeline Montoya / Le Monde)

Moins de trois semaines avant de quitter le pouvoir, le président argentin, Mauricio Macri, a signé un décret, dans la nuit du jeudi 21 au vendredi 22 novembre, abrogeant un texte adopté deux jours plus tôt qui facilitait notamment l’accès à l’avortement aux enfants de moins de 15 ans. Ainsi désavoué, le secrétaire d’Etat à la santé, Adolfo Rubinstein, à l’origine du texte, a présenté sa démission. Le texte signé par M. Rubinstein « a été une décision unilatérale, et ce n’est pas bien », a justifié M. Macri dans une vidéo sur Instagram, tandis que le secrétaire d’Etat démissionnaire regrettait « la répercussion politique » de l’affaire.

8 mars 2018 à Buenos Aires
(Photo Tomas F. Cuesta / AP)

Si, en Argentine, l’avortement est illégal, l’article 86 du code pénal de 1921 le dépénalise lorsque la grossesse est issue d’un viol ou lorsqu’elle met en danger la santé ou la vie de la femme enceinte. Ces avortements permis par la loi sont appelés « interruptions légales de grossesse » ou ILG (tandis que les interruptions « volontaires » – IVG –, elles, sont toujours interdites). En 2012, face aux difficultés d’accès à ces ILG – les hôpitaux exigeant aux femmes une autorisation judiciaire –, la Cour suprême avait rendu un arrêt historique, qui exhortait les différentes autorités nationales et provinciales à se doter d’un protocole de soins hospitaliers pour l’accès aux avortements légaux.

Zones grises

Le ministère de la santé du gouvernement de Cristina Fernández de Kirchner (2007-2015) avait donc publié en 2015 un « protocole pour les soins intégraux des personnes ayant droit à l’interruption légale de grossesse » – actualisé en 2016. Ce protocole a été à nouveau mis à jour mardi 19 novembre par une résolution ministérielle publiée au Journal officiel, ce qui lui donnait, pour la première fois, une existence juridique. Jusque-là, il ne s’agissait en effet que d’une publication informelle sur le site du ministère. (…)

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