Soirée de solidarité, article publié dans le journal l’Humanité

Par Cathy Ceïbe  Dans L’HUMANITÉ

lavilliers-8adc4L’association France-Amérique latine lance une souscription exceptionnelle pour sa survie.
Elle organise à Paris une soirée de solidarité mercredi.

Un jour, Bernard Lavilliers a déclaré qu’il ne fallait pas « passer » dans un pays mais y « rester ». De ce sens de l’ailleurs, le chanteur stéphanois a ramené dans ses Carnets de voyage toute la grandeur de l’Amérique latine, du son, des odeurs et des couleurs, les souffrances et les espoirs des femmes et des hommes, des histoires individuelles mais tellement collectives. Alors comme (presque) une évidence, le baroudeur intelligent parraine la soirée de solidarité pour France-Amérique latine qui a lieu demain à Paris. Parce que l’association est en danger. Elle, la rebelle et la fragile, l’intelligente qui a vu le jour en 1970, dans le sillage de l’espérance de l’expérience de l’Unité populaire de Salvador Allende, est en souffrance sur le plan financier. Elle lance une souscription exceptionnelle de 30 000 euros « pour continuer à exister ».
« Dernièrement, France-Amérique latine a dû faire face à une réduction brutale du nombre de ces voyages et dans le même temps de ses marges. Par ailleurs, le changement de gouvernement n’a pas redressé la politique d’attribution de l’État en direction des associations de solidarité internationale et singulièrement la nôtre. Enfin, nous sommes confrontés à une diminution des moyens des collectivités territoriales par la baisse drastique des dotations de l’État, ce qui n’est pas sans influence sur les moyens que celles-ci peuvent attribuer aux associations. Tout cela a créé une situation provoquant une crise de trésorerie, qui trouvera son point culminant, le 30 juin prochain, avec un risque de cessation de paiement si nous ne retrouvons pas une trésorerie suffisante à cette date  », alertent ces responsables.

Peut-on imaginer ce continent sans sa sœur qu’est France-Amérique latine ? De l’accueil des exilés chiliens à l’opposition frontale à toutes les dictatures militaires, en passant par les combats qui ont façonné et travaillent encore cette partie du monde, l’association a toujours décliné la solidarité au quotidien, faisant d’elle une actrice pluraliste incontournable. En Amérique latine, ces lutteurs du jour le jour sont les « imprescindibles », les indispensables.