Sumak Kawsay : rencontre des peuples et nationalités indigènes d’Amérique du Sud
• Du 5 au 7 novembre s’est tenue à Quito la seconde Rencontre Régionale des Peuples et Nationalités Indigènes pour le Sumak Kawsay, la Plurinationalité et l’Interculturalité, organisée par l’UNASUR, l’ALBA et la Communauté Andine.
• Les participants regroupés en délégations de représentants des peuples d’Equateur et de toute la région sud-américaine ont débattu des avancées du Sumak Kawsay et sur les défis à relever afin de le renforcer dans toute la région.
En tant que représentante de la Fondation Pachamama, j’ai pu assister aux conclusions de la Rencontre en matière de Droits de la Nature et Justice pour le Sumak Kawsay.
Voici des extraits de la séance de clôture qui s’est déroulée le 7 novembre dans l’auditorium de l’Assemblée Nationale, ainsi que quelques impressions personnelles :
• « Le Sumak Kawsay est l’harmonie et la plénitude entres les êtres humains et la Nature, il est incompatible avec le concept de Bien-être occidental ».
• « Le respect de la Terre-mère doit être exprimé depuis la cosmovision indigène et être concrétisé par l’introduction de nouvelles normes : il faut conscientiser les Etats sur la nécessité de changement de paradigme entre la vision occidentale et la réalité latino-américaine ».
• « En vertu de leur savoir ancestral sur le sujet, les peuples et nationalités doivent être pleinement intégrés à ce processus ».
• « Nous devons apprendre à rendre à la Terre-mère (Pachamama) : si tu manges un fruit, plante une graine, parce que pour pouvoir s’alimenter, il faut alimenter la Pachamama. » déclare la présidente, indigène, du Programme d’Education Bilingue de la région de Bolivar.
Soudain, un représentant colombien, prend la parole et prononce un discours intense sur la notion de territoire, sujet étrangement adapté à la problématique des peuples indigènes d’Amazonie Equatorienne exposés à l’ouverture du 11ème appel d’offre pétrolier, que la fondation Pachamama accompagne dans leur lutte : « Le territoire définit l’éducation, l’interprétation du territoire est essentielle afin de connaître le sacré. Si le territoire est affecté, c’est l’éducation, la santé, la souveraineté et la justice qui sont en jeux. »
Ce vieillard se référait au territoire comme à une graine qui génère toutes nos racines essentielles : c’est pourquoi nous devons rester conscients de la totalité que représente la notion de territoire pour les peuples et nationalités ancestrales d’Equateur et de toute la région.
Il est temps que le Sumak Kawsay cesse d’être un instrument politique enfermé dans les ouvrages et imaginaires. Il est temps, pour les peuples équatoriens et sud-américains de se le rapproprier et de l’expérimenter au quotidien.
Lucia Villaruel
Fundación Pachamama Ecuador
Service civique FAL Marseille