🇲🇽 Territoires autonomes zapatistes menacés (communiqués Les Soulèvements de la Terre et Centre des droits humains Fray Bartolomé de Las Casas)
Depuis les Soulèvements de la Terre, nous exprimons notre préoccupation et notre indignation concernant les récentes incursions organisées par l’État mexicain en territoire rebelle zapatiste. Nous dénonçons ces attaques frontales contre les communautés zapatistes et manifestons notre solidarité envers elles.

L’autonomie zapatiste est l’une des plus longues expériences révolutionnaires encore en cours qui construit une forme politique hors du modèle étatique et combat le système capitaliste. Ce sont des dizaines de milliers d’indigènes mayas qui organisent leur propre gouvernement par le bas dans les montagnes du Chiapas, en partie sur des terres reprises massivement aux grands propriétaires terriens lors du soulèvement armé de 1994 (terres dites récupérées). Actuellement, le gouvernement du Chiapas (du parti « progressiste » MORENA, au pouvoir au Mexique) incite des groupes civils à s’emparer des terres récupérées avec la protection des corps armés de l’État. Cette stratégie menace sérieusement la pérennité du mouvement et le pousse vers le chemin de la reprise des armes pour se défendre, alors qu’iels avaient laissé derrière elleux la lutte armée.
En septembre, un groupe d’individus provenant de Huixtan, escorté par la police municipale, l’armée fédérale et le parquet du Chiapas, s’est emparé violemment des terres du village de Belén (Caracol VIII Dolores Hidalgo), terres récupérées en 1994 et travaillées en commun par des zapatistes et des non-zapatistes depuis l’initiative du Commun lancée en 2023. Se reproduit ainsi le scénario de l’année dernière, à l’occasion duquel les SdT s’étaient également solidarisés : des groupes d’individus intimident les communautés zapatistes vivant sur des terres récupérées, les exhortent à quitter ces terres qu’ils réclament comme les leurs, refusent tout dialogue affirmant avoir l’aval des autorités officielles et des titres de propriété octroyés par le gouvernement, envahissent les terres et les divisent en instaurant la propriété privée.
Le message est clair : le gouvernement du Chiapas cherche à soustraire les terres récupérées à l’autonomie zapatiste. Les zapatistes aussi sont clair·es : « Nous avons beaucoup dit que nous ne voulons pas la guerre, mais ils nous obligent à nous défendre ». Pour l’heure, iels se sont retiré·es des terres envahies pour préparer leur défense. Le mauvais gouvernement semble décidé à poursuivre sa stratégie. Il sait que son parti est fort et que le mouvement social mexicain est affaibli.
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La poursuite de la contre-insurrection au Chiapas : spoliation, création de conflits et incursion des forces militaires et étatiques contre l’EZLN (Communiqué du Centre des droits humains Fray Bartolomé de Las Casas)
Depuis le Centre des droits humains Fray Bartolomé de Las Casas (Frayba), nous dénonçons les stratégies d’encerclement et de spoliation du territoire récupéré par la lutte de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), menées dans le village autonome zapatiste de Belén, région paysanne, appartenant au Caracol 8 « La Luz que Resplandece al Mundo » (La lumière qui illumine le monde), dont le siège se trouve dans la communauté Dolores Hidalgo (municipalité officielle d’Ocosingo, Chiapas).
L’Assemblée des Collectifs des Gouvernements Autonomes Zapatistes (ACGAZ) – qui fait partie des structures zapatistes qui promeuvent El Común – a dénoncé les attaques qui ont commencé au mois d’avril, notamment le refus du dialogue, l’incursion et la mesure du territoire autonome récupéré en 1994, les menaces, le vol des récoltes, l’incendie de deux maisons et spoliations, perpétrés par un groupe de civils en collaboration avec la police municipale d’Ocosingo, la police d’État, le délégué du gouvernement, le procureur général de l’État du Chiapas et des membres de l’armée mexicaine.
Le but était de transformer le territoire récupéré en terre privée, ce qui a entraîné le déplacement forcé d’au moins treize personnes, toutes membres des bases de soutien de l’EZLN, ainsi que de quarante paysans non zapatistes, à qui l’on a retiré la terre qui leur servait de subsistance et de travail, tous chargés du travail collectif de la région et de la milpa commune. (…)
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Leer en español : La continuidad de la contrainsurgencia en Chiapas: despojo, creación de conflictos e incursión de fuerzas militares y estatales contra el EZLN