🇺🇸 Donald Trump multiplie les expulsions de migrants latino-américains (revue de presse)


Les expulsions de migrants vers les pays d’Amérique latine se sont multipliées depuis la prise de fonction de Donald Trump. Il avait promis pendant sa campagne de lancer «le plus grand programme d’expulsions de l’histoire américaine». La Maison-Blanche s’est targuée cette semaine de l’arrestation de centaines de «migrants criminels illégaux», soulignant qu’ils avaient été expulsés par avions militaires plutôt que civils, comme c’était le cas précédemment. Plusieurs gouvernements latino-américains s’indignent des conditions peu respectueuses dans lesquelles ces expulsions se déroulent.


Voir notre communiqué : Les migrants ne sont pas des criminels. Arrêtons l’internationale fasciste (communiqué de France Amérique latine)


Des Guatémaltèques descendent d’un avion militaire après avoir été expulsés des États-Unis, à la base aérienne de Guatemala City, le 24 janvier 2025. Photo diffusée par l’Institut guatémaltèque de la migration / AFP

Dimanche 26 janvier, ces expulsions ont failli déclencher une crise diplomatique avec la Colombie. Le président Petro a en effet refusé l’arrivée d’avions militaires étasuniens renvoyant des migrants sur le sol colombien. “Un migrant n’est pas un criminel et doit être traité avec la dignité qu’un être humain mérite”, a ainsi affirmé Gustavo Petro. Je ne peux pas obliger les migrants à rester dans un pays qui ne veut pas d’eux. Mais si ce pays les renvoie, ce doit être avec dignité et respect pour eux et pour notre pays.” L’arrivée par avion de dizaines de migrants menottés a suscité l’indignation du Brésil. Des milliers de Mexicains et des centaines de Guatémaltèques ont également été expulsés en quelques jours.


Des Colombiens renvoyés en avions militaires, traques dans les écoles, quotas de 1 200 à 1 500 arrestations par jour… Comment Trump organise la chasse aux exilés (Clémentine Eveno / L’Humanité)

Alors que la Maison Blanche a assuré, dimanche 27 janvier, que Bogotá avait accepté ses conditions pour le rapatriement d’immigrés colombiens expulsés par les États-Unis, la possibilité d’arrestations dans des écoles ou des églises a été édictée par Tom Homan, « le Tsar des frontières » de Donald Trump. En outre, de nouveaux quotas ont été fixés afin d’augmenter de manière massive le nombre de personnes étrangères que les services de l’immigration arrêtent, passant de quelques centaines par jour à au moins 1 200 à 1 500.

Le président des États-Unis Donald Trump le vendredi 24 janvier 2025. © DPA/ABACA

L’application du programme nationaliste et suprémaciste de Donald Trump ne fait que commencer. Malgré le blocage temporaire par un juge fédéral sur son décret visant à mettre fin à la citoyenneté automatique pour les bébés nés sur le sol américain, les mesures mettant en route la chasse aux exilés se multiplient.

La nouvelle est tombée, dimanche 26 janvier. « Le gouvernement colombien a accepté toutes les conditions du président Trump, y compris l’acceptation sans restriction de tous les étrangers illégaux de Colombie renvoyés des États-Unis, y compris à bord d’avions militaires américains, sans limitation ni délai », a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué. Le texte a été retweeté par le président colombien Gustavo Petro. Ces déclarations, une catastrophe pour les personnes qui seront renvoyées dans des avions militaires, font suite à une importante passe d’armes entre les deux présidents, dimanche 26 janvier. Le matin, Gustavo Petro avait refusé l’autorisation diplomatique de transport donnée la veille par son gouvernement, forçant les avions américains – deux C17 pouvant transporter 80 passagers –, à faire demi-tour en plein vol.

« Les États-Unis ne peuvent pas traiter les migrants colombiens comme des criminels. Je refuse l’entrée sur notre territoire des avions américains les transportant. (Washington doit) établir un protocole pour leur traitement digne », a tweeté le président colombien. Il a ensuite précisé : « Nous n’avons jamais refusé d’accueillir des migrants et nous avons essayé de stopper l’immigration… Mais n’exigez pas que j’accepte des personnes expulsées des États-Unis, menottées et dans des avions militaires. Nous ne sommes la colonie de personne. »

Suite à ces déclarations, Donald Trump a annoncé une sanction immédiate, entendant ainsi imposer des droits de douane de 25 % sur les importations en provenance de Colombie – qui pourraient être portés à 50 % en une semaine -. Une interdiction de voyage et la révocation des visas des officiels du gouvernement colombien ont également été édictées. […]

« Le gouvernement colombien, sous la direction du président Petro (va) faciliter le retour digne de ses compatriotes qui devaient arriver dans le pays aujourd’hui dans la matinée », a ensuite déclaré via un communiqué de la présidence colombienne.

En outre, la possibilité d’arrestations dans des écoles ou des églises a été édictée par Tom Homan, le responsable de la politique américaine d’expulsions massive d’immigrés en situation irrégulière, « le Tsar des frontières » de Donald Trump.

Le ministère de la Sécurité intérieure a annulé cette semaine une directive de la précédente administration démocrate qui encadrait l’action des agents de l’ICE et de la police des frontières autour des zones dites « sensibles », dont les écoles et les lieux de culte. (…)

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Donald Trump suspend les sanctions douanières contre la Colombie après un accord sur les migrants (Le Monde / AFP)

Les États-Unis avaient annoncé dimanche une série de représailles, dont des taxes douanières et des sanctions relatives aux visas, après la décision de Bogotá de refouler des avions militaires transportant des immigrés expulsés par les Etats-Unis.

Entrée de l’ambassade des États-Unis à Bogotá le 26 janvier 2025. Pablo Vera / AFP

« Le gouvernement colombien a accepté toutes les conditions du président Trump, y compris l’acceptation sans restriction de tous les étrangers illégaux de Colombie renvoyés des Etats-Unis, y compris à bord d’avions militaires américains, sans limitation ni délai », a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué.

« Sur la base de cet accord, les tarifs et sanctions entièrement rédigés seront mis en réserve et ne seront pas signés, à moins que la Colombie n’honore pas cet accord », a mis en garde la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, dans ce communiqué.

Ce revirement survient après une escalade spectaculaire entre les deux pays, Washington s’emportant contre la décision de Bogota de refouler des avions militaires transportant des immigrés expulsés par les Etats-Unis. Le président colombien de gauche Gustavo Petro avait fait savoir sur X qu’« un migrant n’est pas un criminel et doit être traité avec la dignité qu’un être humain mérite ».

Dimanche soir, Bogotá a aussitôt affirmé que « l’impasse » avec les Etats-Unis était « surmontée », selon le ministre des Affaires étrangères Luis Gilberto Murillo.

Washington a notamment menacé d’imposer des droits de douane de 25 % sur tous les biens colombiens entrant aux États-Unis, qui devaient être portés à 50 % dans une semaine, selon le président Trump, malgré l’accord de libre-échange entre les deux pays. (…)

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Fin du « cauchemar américain » pour des migrants colombiens (La Presse)

Deux avions militaires affrétés par le gouvernement colombien ont rapatrié mardi 28 janvier à Bogotá environ 200 personnes expulsées par les États-Unis, dont plusieurs ont dénoncé des conditions de détention et d’expulsion dignes d’un « cauchemar américain»

Colombien·nes expulsé·es des États-Unis à leur descente d’avion à Bogotá.
Photo Alejandro Martinez / AFP

Leur arrivée, annoncée par le président colombien Gustavo Petro, survient après de vives tensions diplomatiques le week-end dernier entre les deux pays, portant sur le transport de migrants expulsés par l’administration Trump.

M. Petro, premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, avait refusé dimanche l’entrée de vols militaires américains transportant des expulsés colombiens, inquiet pour la « dignité » des personnes à bord. Au Brésil voisin, le gouvernement Lula avait la veille dénoncé le « traitement dégradant » de 88 migrants brésiliens expulsés par les États-Unis, qui ont dit avoir voyagé « pieds et poings liés ».

Les migrants arrivés mardi à Bogotá « sont Colombiens, libres et dignes, dans leur pays qui les aime. Un migrant n’est pas un délinquant, mais un être humain qui veut travailler, évoluer et vivre sa vie », a affirmé mardi sur X Gustavo Petro. Parmi eux figuraient 21 enfants et deux femmes enceintes, a précisé le ministre des Affaires étrangères Luis Gilberto Murillo. Ces personnes ont été expulsées en raison de leur « situation migratoire irrégulière » et aucune d’elles n’est recherchée par la justice ni en Colombie ni aux États-Unis, a-t-il souligné. (…)

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Le Brésil réclame des explications à Washington pour le traitement dégradant de migrants (TV5 Monde / Le Parisien)

Le gouvernement brésilien a réclamé samedi 25 janvier des explications à Washington pour le traitement dégradant de migrants illégaux brésiliens lors de leur expulsion par les États-Unis, premier épisode de tension entre les gouvernements de Donald Trump et Luiz Inacio Lula da Silva.

Atterrissage urgent et mauvais traitement… Le vol cauchemar de migrants expulsés des USA au Brésil (Le Parisien)

Alors que la Maison Blanche met en scène depuis son investiture l’offensive anti-immigration promise par le républicain, le Brésil présentera une “demande d’explications au gouvernement américain sur le traitement dégradant des passagers du vol” en provenance des Etats-Unis et arrivé vendredi à Manaus (nord), a indiqué le ministère des Affaires étrangères sur X.

Selon le gouvernement, 88 Brésiliens se trouvaient dans l’avion. “Dans l’avion, ils ne nous ont pas donné d’eau, nous étions pieds et poings liés, et ils ne nous laissaient même pas aller aux toilettes”, a déclaré à l’AFP Edgar Da Silva Moura, un informaticien de 31 ans, arrivé dans le vol après sept mois de détention aux Etats-Unis. “Il faisait trop chaud, certains se sont évanouis”, a-t-il ajouté.

Luis Antonio Rodrigues Santos, un travailleur indépendant de 21 ans, a raconté le “cauchemar” de certains expulsés souffrant de “problèmes respiratoires” qui ont passé “quatre heures sans climatisation” à cause de problèmes techniques, ajoutant qu’un réacteur “ne fonctionnait pas”. “Les choses ont déjà changé (avec Trump), les migrants sont traités comme des criminels”, a-t-il dit.

Selon la ministre brésilienne chargée des Droits humains, Macaé Evaristo, l’avion transportait également “des enfants autistes, ou souffrant d’un handicap, qui ont vécu des situations très graves”.

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Le Mexique se prépare à accueillir les migrants expulsés des États-Unis (RFI)

Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, le Mexique prend des mesures pour faire face à ses annonces et premières mesures, notamment sur le plan migratoire. Le gouvernement mexicain s’est dit prêt vendredi 24 janvier à coopérer pour accueillir ses citoyens expulsés des Etats-Unis, a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Mexique, Ciudad Juárez, le 24 janvier 2025: la ville édifie des tentes pour accueillir les migrants refoulés des États-Unis AP – Christian Chavez

Le Mexique joue déjà le rôle de deuxième frontière réduisant les flux migratoires qui arrivent jusqu’à la frontière avec les Etats-Unis. Depuis l’investiture de Donald Trump, Mexico doit également prendre en charge les demandeurs d’asile qui sont désormais refusés par le pays. 

Le nouveau président américain a promis un plan d’expulsions massives. Il veut expulser un million de migrants chaque année. Aux États-Unis, plus de 11 millions de personnes sans papiers sont concernées. Donald Trump a ainsi déclaré « un état d’urgence nationale » à la frontière avec le Mexique et a annoncé le déploiement de troupes tout en promettant l’expulsion des « étrangers criminels ».

Côté mexicain, le gouvernement a lancé le plan « Mexico t’embrasse » pour recueillir les migrants dans ses six États frontaliers. Neufs lieux d’accueils vont être construits dont un au Chihuahua.

À Ciudad Juárez, ville frontalière, la municipalité est en train de monter un refuge temporaire. Annoncé depuis des semaines, situé à El Punto, tout près du mur de séparation entre les deux pays et d’un des stades de la ville, une grande tente capable d’accueillir 2500 personnes. Là, les migrants de retour des États-Unis seront accueillis et orientés au besoin vers l’un des trente refuges que compte la ville, rapporte notre correspondante à Mexico, Gwendolina Duval. Les autorités locales ont précisé que ce dispositif était réservé aux expulsés de Donald Trump, qu’ils soient Mexicains, mais aussi au moins temporairement d’autres nationalités, principalement d’Amérique du Sud ou d’Amérique centrale. 

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Le Mexique a accueilli 4000 migrants expulsés des États-Unis en une semaine (La Presse / AFP)

Un fonctionnaire de la Commission d’aide aux réfugiés (COMAR) discute avec des migrants, alors qu’ils attendent pour régulariser leur situation migratoire à Mexico, le 24 janvier 2025. Photo Henry Romero, Archives Reuters

Le Mexique a reçu 4000 migrants expulsés des États-Unis, des Mexicains pour la plupart, depuis que le nouveau président américain Donald Trump est entré en fonction il y a tout juste une semaine, a indiqué lundi 26 janvier la présidente Claudia Sheinbaum.

« Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de hausse substantielle », a-t-elle ajouté, en référence au nombre habituel de Mexicains expulsés des États-Unis (190 000 de janvier à novembre 2024, soit un peu plus de 17 000 par mois).

Mme Sheinbaum a confirmé que le Mexique avait reçu quatre avions avec des étrangers expulsés à leur bord la semaine du 20 au 26 janvier, après l’investiture du 47président des États-Unis, qui a promis des expulsions sans précédent dans l’histoire de son pays.

Le dirigeant républicain a menacé le Mexique et le Canada d’augmenter les tarifs douaniers sur leurs exportations vers les États-Unis s’ils ne prenaient pas des mesures contre l’immigration clandestine.

La présidente mexicaine a par ailleurs salué l’accord entre les États-Unis et la Colombie après une journée de vives tensions entre les deux pays. (…)

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À peine investi, Donald Trump met en scène les expulsions de migrants clandestins (France 24)

Plus de 260 migrants expulsés des États-Unis ont atterri vendredi 24 janvier au Guatemala, selon les autorités locales, après que le président Donald Trump a promis une “opération d’expulsions” de masse. Selon la Maison Blanche, quatre avions transportant des migrants expulsés sont en outre partis pour le Mexique.

Migrants sans papiers expulsés par avion militaire, à Fort Bliss, au Texas, le 23 janvier 2025. © Nicholas J. De La Pena, US Air Force via AFP

Des files d’individus – hommes, femmes, adolescents et parfois enfants – embarquent, encadrés par des hommes en treillis, à bord d’avions militaires chargés de les expulser des États-Unis vers le pays qu’ils ont fui. Quelques jours après son investiture, le président américain Donald Trump a mis à exécution sa promesse d’expulser à tour de bras des migrants pour réprimer l’immigration illégale.

Deux avions militaires et un avion privé ont atterri au Guatemala vendredi, selon plusieurs sources. Un premier vol transportant 80 Guatémaltèques (31 femmes, 48 hommes et un adolescent) est arrivé, a indiqué vendredi l’Institut guatémaltèque des migrations. Un deuxième vol a suivi, transportant 17 hommes et 63 femmes. Un troisième vol privé a rapatrié 11 femmes, 89 hommes et cinq mineurs. […]

Donald Trump, qui s’était engagé à une vaste offensive contre les migrants clandestins durant sa campagne, a entamé son second mandat avec une série de décrets destinés à enrayer leur afflux aux États-Unis, déclarant en outre un “état d’urgence nationale” à la frontière sud avec le Mexique. Une déclaration qui s’est assortie du déploiement de troupes et de la promesse d’expulser des “étrangers criminels”. La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, s’est félicitée sur X que le Mexique ait “accepté [jeudi 23 janvier] un nombre record de quatre vols d’expulsion en une journée !”

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États-Unis: chaque jour, une «douzaine de vols» de déportation de migrants partent de Harlingen au Texas (reportage de RFI)

Après son arrestation, un migrant sans visa ou avec des antécédents criminels est maintenu dans un centre de détention. Il y en a une centaine aux États-Unis. Tous peuvent s’opposer à leur déportation et plaider leur cause devant un juge. Cela peut prendre des semaines, des mois, voire plus.

Un agent de sécurité du centre de détention Port Isabel à Los Fresnos au Texas, le 10 juin 2024. © AP / Veronica Gabriela Cardenas

Si le juge confirme l’ordre de déportation, les migrants sont déplacés vers les aéroports de Mesa en Arizona, Alexandria en Louisiane, San Antonio ou Harlingen au Texas, où ils sont pris en charge par des agents comme Miguel Vergara, directeur des opérations de l’agence de l’immigration et des douanes américaines (ICE) : « On organise généralement une douzaine de vols par jour, parfois un peu plus, parfois un peu moins. En général, un avion va dans un pays spécifique mais peut aussi faire d’autres escales si nous déportons des migrants de plusieurs nationalités. »

En 2024, l’agence de l’immigration et des douanes américaines a organisé la déportation de plus de 270 000 migrants par voie aérienne. Le président Donald Trump souhaite multiplier ce chiffre par quatre, à un million d’expulsions annuelles. Ces expulsions sont organisées depuis quatre aéroports, dont celui de Harlingen au Texas. (…)

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