Un avortement après un viol suspendu par une magistrate en Argentine

Une magistrate argentine a décidé à la dernière minute, mardi 9 octobre, d’empêcher l’avortement d’une femme de 32 ans qui avait été violée, a annoncé le Centre d’information judiciaire (CIJ). “Il n’est pas juste de réparer le tort fait à l’une des victimes en ôtant la vie à l’autre”, a justifié la magistrate Miriam Rustan de Estrada, à propos du cas de cette femme qui avait été violée et contrainte de se prostituer. “Il n’est pas possible de réparer un tort en provoquant un autre plus grave et irréversible”, a-t-elle ajouté.

La maire adjointe de la capitale, Maria Eugenia Vidal, a annoncé lors d’une conférence de presse que la Ville de Buenos Aires allait faire appel de cette décision judiciaire afin de respecter un arrêt de la Cour suprême, qui a autorisé en mars l’avortement en cas de viol. “Dans ces cas, les médecins n’auront plus à demander une autorisation à la justice : il suffira d’une déclaration de la victime ou de son avocat soulignant qu’elle s’est trouvée enceinte à la suite d’un viol”, avait écrit la Cour suprême dans son jugement, pris à l’unanimité des sept magistrats.

“Oui à la vie”, pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants qui distribuaient mardi des tracts à l’entrée d’un hôpital de Buenos Aires. Environ sept cent mille avortements clandestins sont réalisés en Argentine chaque année, selon des organisations non gouvernementales pour le droit à l’avortement. Le ministère de la santé donne, lui, le chiffre de quatre cent soixante-dix mille pour l’année 2009. Une centaine de femmes en meurent chaque année.

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2012/10/10/un-avortement-apres-un-viol-suspendu-par-une-magistrate-en-argentine_1772742_3222.html