Un jardin pour les « Semterrinhos » (Petits enfants sans terre ) au Brésil
Comme l’actualité le montre avec force, les fruits du « miracle brésilien » ne sont toujours pas partagés dans la société brésilienne. Cette société est marquée par de profondes inégalités sociales et une des dimensions de dces inégalités se trouve dans l’abandon du monde rural et des familles qui pratiquent l’agriculture familiale.
Au Brésil, la Réforme agraire promise n’est plus dans l’agenda politique et a laissé la place à une politique agricole qui privilégie les grandes exploitations, la production pour l’exportation au détriment de la souveraineté alimentaire,la productivité à l’aide de produits chimiques à hautes doses et des OGM, plutôt qu’une agriculture soucieuse de l’environnement et de la santé.
Depuis bientôt 30 ans, le Mouvement des Sans-Terre (MST) lutte pour la Réforme agraire par des occupations de terres non productives pour ensuite demander l’attribution légale de ces terres aux paysans qui veulent la travailler. Ce Mouvement se préoccupe aussi de l’éducation, de la santé et de la culture des ses adhérents pour réduire les inégalités.
Les zones rurales subissent toujours l’exode vers les grandes villes, à cause de la pauvreté et de l’absence de politiques publiques.
Les enfants sont particulièrement affectés par cette situation. A la campagne beaucoup d’enfants entre 10 et 12 ans travaillent pour améliorer les revenus de leur famille. Ils n’ont pas la chance d’aller à l’école, de jouer, de vivre leur enfance.
Les politiques publiques d’accès à l’éducation à la campagne sont très insuffisantes. Dans la réalité, on est loin des principes affirmés par les lois.
C’est pourquoi les mouvements sociaux et particulièrement le MST se préoccupent de cette réalité. Le MST a créé des écoles et des structures d’accueil des jeunes enfants.Les enfants ont toujours été présents dans les préoccupations du MST. Si l’Etat ne s’occupe pas de l’éducation, le collectif du MST se charge de la scolarisation des enfants et ensuite demande à l’Etat de reconnaître ces écoles et de les financer.
Pour la petite enfance, il y a un manque criant de crèches et de garderies publiques. Et dans les campagnes, elles sont totalement inexistantes. Cette inégalité d’accès aux structures éducatives contribue à reproduire les inégalités sociales et économiques.
Les jardins d’enfants créés par le MST sont des espaces pédagogiques pour les enfants. Les activités pédagogiques de ces jardins d’enfants sont liées à la vie quotidienne, aux mobilisations et aux cultures vivrières, et basées sur le projet de société du Mouvement.
L’Enfant Sans Terre apprend l’autonomie et s’éduque dans la lutte, en plus de développer les problématiques liées à son âge.
Le Jardin d’enfants est un lieu de création, d’intervention, de récréation, d’imagination et aussi un espace de construction du collectif d’enfants, où l’enfant apprend à partager la vie en communauté. De cette façon, les enfants apprennent la convivialité, ont accès à des connaissances et des savoirs, apprennent à travers le jeu les dynamiques participatives.
De plus, le jardin d’enfants facilite la lutte effective des femmes pour leurs droits et contribue au débat sur les genres dans les groupes. On constate, quand il y a une possibilité de jardin d’enfants, une croissance de la participation des femmes.
Ainsi le thème de l’enfance est en train de conquérir un espace propre dans le Mouvement. Par exemple, onta été créése la Revue « SemterrinhosPetit Sans Terre » ainsi que les Rencontres des « SemterrinhosPetits Sans Terre ».
Le projet auquel participe France Amérique Latine est la rénovation et l’extension du Jardin d’enfants Saci Pererê, au sein de l’Ecole Nationale Florestan Fernandes. Cette Ecole a été construite près de Saõ Paulo, par des bénévoles de tout le pays et avec l’aide de la coopération internationale. Elle a ouvert ses portes en 2005 et accueille environ 4500 personnesdes mouvements sociaux de tout le Brésil et aussi de toute l’Amérique Latine.
Le jardin d’enfants doit être rénové, notamment au niveau des infiltrations d’eau dans le bâtiment. La rénovation conccerne la salle principale, la salle secondaire, la cuisine et les toilettes. L’agrandissement permettra d’avoir un espace pour les bébés, une salle de bains, un agrandissement de la cuisine et une aire extérieure protégée à l’air libre. Le projet prévoit aussi l’acquisition de matériel didactique et pédagogique.
Le budget de l’ensemble du projet s’élève à 24 000€. La part du projet pilotée par France Amérique Latine se monteà 11 800€. Sur cette somme, 10 400€ ont déjà été récoltés mais il reste 1 400€ à trouver d’ici la fin de l’année pour que le projet puisse être réalisé en entier.
Pour l’instant, les partenaires de ce projet sont au nombre de quatre : la CCAS d’EDF est le principal financeur, auquel s’ajoute France Amérique Latine Toulouse, qui est le coordinateur du projet, le Comité des amis des paysans Ssans terre (Lyon), Solidarité Brésil (Nanterre).
Ceux et celles qui souhaitent aider les « Semterrihnos » peuvent adresser leurs dons à l’ordre de FAL Toulouse à l’adresse suivante :
FAL-Toulouse, chez Alain Tabard, 23 allée des Vosges, 31 770 -Colomiers