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le organisation étudiante qui était contrôlée par des universités la recherche, en lien avec l’ensei-
le parti politique ex-maoïste MPD (Movimiento gnement et d’orienter la connaissance produite
Político Democrático), le Parti Social-Chrétien ou dans les salles de cours vers les principales néces-
le PSP (Partido Sociedad Patriótica) dont certains sités et préoccupations de la société.
membres avaient profité de leur siège de députés
pour créer leurs propres universités, critiquent la Matthieu LE QUANG
remise en cause de l’autonomie universitaire et Chercheur en science politique
considèrent que les réformes entraînent une éli-
tisation de l’université. à Quito
Enfin, un des défis majeurs actuels est l’amélio-
ration substantielle du niveau de l’éducation su- DOSSIER
périeure et son articulation avec l’enseignement
général. Il s’agit de mettre au centre des priorités

Nouvelle Loi de Communication :
vers une redéfinition du rôle des médias

Le 14 juin dernier, l’Équateur a adopté une Nouvelle Loi Organique de Communication. Cette normalisation
des médias souhaitée par le pouvoir exécutif a fait l’objet d’une polémique au sein de grands groupes de mé-
dias privés nationaux et internationaux qui l’ont accusée de faire le jeu du «totalitarisme informatif » et d‘en
finir avec la liberté de la presse et la démocratie. L’Argentine, la Bolivie, le Nicaragua et le Venezuela, qui ont
également opté pour une nouvelle législation en matière de médias et de communication, ont connu les mê-
mes attaques du secteur des «chiens de gardes» de la presse.
Pour y voir plus clair, nous avons rencontré le journaliste équatorien Alfonso Espinosa, rédacteur et éditeur de
la revue culturelle de la ville de Quito (Revista Q).

En tant que journaliste, penses-tu que la nouvelle vons pas exercer notre métier en toute impunité.
loi de communication garantisse la liberté de la Mais, selon moi, la liberté d’expression passe plus
presse et la liberté d’expression? par les droits culturels, respectueux des différen-
Il faut savoir qu’en Équateur, une grande partie ces identitaires, que par une gestion depuis les
de la production de l’information a toujours été médias : donner aux seuls médias la responsabi-
réalisée par des grands groupes d’entreprises pri- lité d’exercer l’ensemble de la liberté d’expression
vées, avec des lignes politiques de droite ou de des citoyens serait une erreur.
gauche, de tendance conservatrice ou libérale. Un des objectifs de la nouvelle loi est d’encourager
Donc on ne peut pas dire qu’il existait des médias l’esprit critique des citoyens, est-ce une réalité?
indépendants auparavant. Lors des gouverne- La nouvelle loi répand un peu plus de crainte au
ments antérieurs, la liberté de la presse apparais- sein des journalistes, et une certaine tension dans
sait comme intouchable: les médias pouvaient la profession : on exige de nous plus de responsa-
donner leur opinion sur le gouvernement mais bilité, maintenant il ne suffit plus au journaliste
pas le contraire. Il existait comme un «pacte silen- d’opinion de rédiger selon son humeur du jour : il
cieux» entre les médias afin de ne pas se critiquer doit enquêter et justifier son article. On nous de-
mutuellement, d’ailleurs un seul journal national mande de nous compliquer un peu la vie, ce qui
proposait un service de courrier des lecteurs. Les ne peut qu’améliorer la qualité de notre travail.
médias équatoriens étaient donc dans une situa- Mais, je ne crois pas que la loi suffise à la construc-
tion qui laissait très peu de place à l’autocritique. tion de l’esprit critique du peuple puisque cette
La nouvelle loi de communication vient souligner tâche revient à l’éducation, à la famille, aux politi-
les responsabilités que nous avons en tant qu’in- ques publiques.
formateurs, et nous rappelle que nous ne pou- Le premier exercice serait d’enseigner aux ci-

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