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© Catherine Gégout
Mais l’hostilité à cette réforme n’est pas le seul des travailleurs de l’enseignement (CNTE), après
front sur lequel doit se battre le président Peña le vote d’une nouvelle loi sur l’enseignement en
Nieto. L’annonce en effet du chiffre de 17 000 route vers une privatisation majeure. Loin de
morts au cours de la première année de son simples revendications salariales, s’opposent,
mandat démontre la stérilité des mesures prises souvent dans la violence, deux conceptions po-
pour lutter contre les trafiquants de drogue et litiques du rôle de l’Etat et de l’Education.
de personnes ou contre les bandes criminelles Même le secteur privé considère l’année passée
pratiquant des enlèvements et s’attaquant aux comme l’une des plus difficiles pour l’industrie
migrants qui tentent de traverser le territoire du mexicaine et l’annonce d’un déficit record -pas
Mexique. Sa politique est dans la droite ligne de vu depuis le mandat de Carlos Salinas en 1989-
celle de son prédécesseur. Il a mis davantage de n’est guère faite pour le rassurer. Le manque de
militaires dans les rues et les campagnes du pays croissance de l’économie et le manque de pou-
–l’armée mexicaine occupe depuis plusieurs se- voir d’achat de la majorité des Mexicains a pro-
maines le port de Lázaro Cardenas dans l’Etat du voqué un inquiétant arrêt de l’économie natio-
Michoacan- sans endiguer la violence. Les rap- nale.
ports des commissions des droits humains font La stratégie du président Peña Nieto et de son
état de violations identiques, voire aggravées, à cabinet, fait de vielles figures du PRI tradition-
celles connues dans les années des gouverne- nel, a quelque chose de pathétique. Ils ont voulu
ments du PAN contre les militants des mouve- cacher les morts pour cacher la violence et mo-
ments populaires. difier le regard du pays sur leur politique mais la
Venue du Guatemala, la neuvième « caravane réalité ne cesse de les rattraper.
de mères centraméricaines », une quarantaine Malheureusement la gauche mexicaine ne re-
de femmes courageuses à la recherche de leurs présente pas une alternative crédible. Mouve-
enfants ou de proches disparus, demande des ments ou partis dont les divisions ne répondent
comptes au gouvernement mexicain. Le chiffre pas aux demandes et espérances de la majorité
avancé, 70 000, fait froid dans le dos. Ce groupe de la population qui pourtant ne baisse pas les
qui, en 2010, avait défrayé la chronique parce bras.
que l’on avait retrouvé 70 corps de migrants
dans une fosse clandestine, est particulièrement Françoise ESCARPIT
vulnérable et est la victime tant des autorités Journaliste
militaires et policières que des groupes de trafi-
quants de tous poils.
Depuis un an, Enrique Peña Nieto affronte aussi
le mécontentement de la Coordination nationale
