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ACTUALITES
géophysique, la recrudescence du phénomène des inondations sur l’ensemble de la région
El Niño et l’activité du volcan Cotopaxi ne côtière.
devraient pas arranger la situation. En effet, le
volcan situé à 45 kms de Quito, est en processus On dit que le chaos est rempli d’espoir parce
éruptif depuis un mois, il menace directement qu’il annonce une renaissance: serait-elle celle
un large périmètre d’agglomérations et pourrait de la recomposition des mouvements sociaux?
affecter les ressources d’eau de toute la province
de Cotopaxi et la capitale.
Quant au phénomène El Niño prévu à la fin Lucia ViLLarueL
de l’année, on annonce qu’il sera l’un des plus FAL Marseille
intenses de ces 60 dernières années, provoquant consultante en Coopération Environnementale
Ayotzinapa : un an d’impunité et d’indignation
Le 26 septembre 2015 a marqué le premier anniversaire du massacre d’Iguala
(Guerrero, sud du Mexique). Un crime d’État perpétré par des policiers avec la
complicité de l’armée contre des étudiants de l’École Normale Rurale d’Ayotzina-
pa, dont 3 ont été assassinés et 43 victimes de disparition forcée. Á un an de la
tragédie, aucun responsable n’a été condamné et le sort des disparus n’a pas été
élucidé mais les parents des victimes restent déterminés à obtenir justice et vérité.
« Aujourd’hui, le ciel pleure parce qu’il nous ne reste pas impuni. «Un crime comme celui-ci
manque 43 étudiants et des milliers d’autres ne peut pas sombrer dans l’oubli car si nous nous
disparus », s’écrie Cristina Bautista Salvador taisons, ils gagneront et nous serons condamnés à
devant la foule réunie sous une pluie battante revivre la même chose», déclare depuis l’estrade
qui trempe la place du Zocalo de Mexico en Felipe de la Cruz, leur porte-parole.
ce samedi 26 septembre 2015. Il y a un an jour
pour jour, son fils Benjamin Ascencio Bautista Leur obstination s’est renforcée le 6 septembre
et 42 autres étudiants de l’École Normale Rurale avec la publication du rapport du Groupe
d’Ayotzinapa, ont disparu au cours d’une attaque interdisciplinaire d’experts indépendants (GIEI),
policière à Iguala. Une centaine de milliers mandaté en mars par la Cour interaméricaine
de Mexicains viennent de défiler pendant six des droits de l’homme (CIDH) pour enquêter sur
heures dans les rues de la capitale à l’occasion le massacre. Les parents des 43 avaient fait appel
du premier anniversaire de ce crime d’État. à eux pour pallier les irrégularités de l’enquête
officielle selon laquelle les étudiants avaient été
« C’est le moment d’élever la voix pour que cela remis entre les mains d’un cartel et incinérés
n’arrive jamais à vos enfants ou petits-enfants, de dans une déchetterie près d’Iguala.
changer ce pays et son gouvernement », lance la « Le GIEI a la conviction que les 43 étudiants
mère indignée devant les manifestants au cours n’ont pas été incinérés dans la déchetterie
d’un meeting réalisé à l’issue de la marche. A ses de Cocula », ont affirmé les experts dans
côtés se trouvent les pères et mères des autres leur rapport, soulignant l’impossibilité
étudiants disparus, assassinés et blessés à Iguala. scientifique de ce que le gouvernement
présentait jusqu’ici comme une « vérité
Ils sont à bout après toute une année passée à historique ».
réclamer la condamnation des responsables du
massacre d’Iguala et la réapparition en vie de Cette annonce a redonné aux parents l’espoir
leurs enfants, sans n’avoir jamais rien obtenu de retrouver leurs fils en vie. Elle a aussi assis
d’autre que du mépris et des mensonges. Ils la légitimité de leur mouvement, confirmant
restent pourtant déterminés à faire pression que les autorités n’ont pas œuvré au service de
sur le gouvernement pour que ce crime d’État la vérité et doivent reprendre leurs recherches.
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