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ACTUALITES
national de la Défense, Salvador
Cienfuegos Zepeda, a déclaré ne
pas pouvoir « permettre que les
soldats soient traités comme des
criminels ».
Lors de son audience devant la
Cour Interaméricaine des Droits
de l’Homme le 20 octobre, centrée
sur le cas Ayotzinapa et la crise des
droits de l’homme au Mexique,
le gouvernement a accepté
plusieurs demandes des parents
Photo : Marie-Pia Rieublanc. reprise des recherches. Au sujet de
des étudiants et du GIEI, comme la
l’interrogatoire des militaires, il n’a
pas accepté que celui-ci se fasse en
personne mais seulement par écrit.
De quoi soulever davantage de
soupçons chez les experts.
En outre, le rapport ne laisse aucun doute sur la
participation des policiers municipaux d’Iguala,
de la police de l’État du Guerrero, de la police Marie-Pia rieuBLanC
fédérale et de l’armée dans l’attaque. Journaliste
Membre du Comité de FAL Paris
Le gouvernement mexicain ne semble pas près
de reconnaître sa responsabilité dans l’attaque
d’Iguala. Encore moins celle de l’armée.
Le GIEI voudrait interroger les militaires du
Guerrero, dont certains éléments étaient
présents lors de l’attaque, mais le secrétaire .............................………………………………………………….......
BOLIvIE : CRISE DAnS LA RÉGIOn MInIèRE DE POTOSÍ
Au cours du mois de juillet 2015, un conflit particulière- En effet, la moitié des 800.000 habitants du département
ment tendu et durable a opposé le Comité civique de vivent dans une situation de pauvreté extrême, particuliè-
Potosí (Comcipo) qui réunit 23 organisations sociales de rement en zone rurale. Les grévistes réclament entre autres
la région (mineurs des coopératives, étudiants, ensei- la préservation du Cerro Rico, principal gisement minier
gnants…) et le pouvoir central. Pendant presque quatre de Potosí, la construction d’une centrale hydroélectrique,
semaines, une grève générale illimitée a paralysé la cité de trois hôpitaux, de routes, d’un aéroport international,
minière. Dans le but de faire pression sur le gouverne- d’une usine de ciment et l’amélioration des conditions
ment, des barrages ont bloqué toutes les voies d’accès d’enseignement. Un dialogue de sourds s’est installé entre
aux départements du sud du pays, isolant les 200 000 les manifestants et le gouvernement, le Comcipo refusant
habitants de la ville, et entraînant une pénurie de pro- de négocier avec qui que ce soit d’autre que le président
duits alimentaires et de médicaments. On calcule que, au Evo Morales en personne, qui, de son côté, affirmait que
cours de ce mouvement, la région de Potosí a subi des la plupart des demandes, déjà exprimées lors d’un mou-
pertes de 5 millions de dollars par jour, affectant parti- vement identique en 2010, avaient été traitées ou rele-
culièrement les activités touristiques et productives. Des vaient de la compétence des autorités locales. De plus, le
manifestations se sont également déroulées à La Paz, gouvernement bolivien affirme que les grévistes sont ma-
donnant lieu à de violents affrontements et à une cin- nipulés par l’opposition de droite et que le mouvement
quantaine d’arrestations. Par cette action, le Comcipo fait partie d’une stratégie de déstabilisation. Alors que les
réclamait la satisfaction de 26 revendications, destinées syndicats favorables au gouvernement se démarquaient
à lutter contre la pauvreté et l’exclusion d’un départe- du mouvement, un dialogue, très fragile, s’est finalement
ment qu’il estime abandonné par le pouvoir alors même établi fin juillet, et les barrages ont été levés, au moins
qu’il produit une grande partie des richesses nationales. provisoirement. Des promesses, en matière de projets
d’infrastructures, ont été faites mais le Comcipo annonce
être prêt à entrer de nouveau en action si nécessaire.
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