🇭🇹 HaĂŻti: la lutte contre les gangs s’intensifie (revue de presse)


Samedi 26 août, des religieux ont été tués et d’autres blessés lors d’une marche organisée par un pasteur pour aller déloger le gang opérant à Canaan, quartier situé à l’entrée nord d’Haïti. Les groupes armés ont mis la main sur la capitale Port-au-Prince, causant la mort de près de 2 500 personnes depuis le début de l’année 2023.  

Un homme brandit une machette lors d’une manifestation contre l’insĂ©curitĂ© Ă  Port-au-Prince, le 25 aoĂ»t 2023 (image d’illustration). AP – Odelyn Joseph


HaĂŻti: la police se dĂ©fend après un bain de sang lors d’une manifestation anti-gangs (RFI)

La police haĂŻtienne a fait le point sur le drame survenu, samedi 26 aoĂ»t, dans le quartier de Canaan, Ă  l’entrĂ©e nord du pays. Plusieurs religieux qui manifestaient autour de leur leader contre l’emprise d’un gang avaient Ă©tĂ© tuĂ©s. Elle a promis des sanctions contre les acteurs de cette affaire.  

La marche avait Ă©tĂ© organisĂ©e par le pasteur Marco Zidor, leader de l’Ă©glise Ă©vangĂ©lique Piscine de Bethesda. L’homme, qui se prĂ©sente comme un guĂ©risseur, avait rassemblĂ© ses fidèles, certains portant une machette ou un bâton, afin de marcher vers la zone tenue par les membres du gang de Canaan. Mais Ă  l’arrivĂ©e de la foule, des membres du gang ont ouvert le feu. 

Le bilan officiel de la tuerie du samedi 26 aoĂ»t n’est pas connu mais plusieurs personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es par balle tandis que d’autres ont Ă©tĂ© enlevĂ©es ou blessĂ©es.

PĂ©rimètre de sĂ©curitĂ© 

Il s’agissait d’une manifestation spontanĂ©e, a expliquĂ© Frantz ElbĂ© au cours de sa confĂ©rence de presse lundi, rapporte notre correspondante Ă  Port-au-Prince, Marie-AndrĂ© BĂ©lange. Et le directeur gĂ©nĂ©ral de la police haĂŻtienne a prĂ©cisĂ© : une fois informĂ© qu’il s’agissait d’aller dĂ©loger le gang de Canaan, le commandant de la police a immĂ©diatement pris des dispositions. « Des consignes ont Ă©tĂ© donnĂ©es au responsable des diffĂ©rents commissariats pour dissuader l’initiateur de la marche de se rendre Ă  Canaan, a-t-il assurĂ©. Les policiers devaient aussi Ă©tablir un pĂ©rimètre de sĂ©curitĂ© afin de bloquer les manifestants car la zone est dangereuse. La police a fait tout ce qu’elle a pu pour les empĂŞcher d’arriver Ă  destination mais malheureusement la foule s’est divisĂ©e en plusieurs groupes et a contournĂ© le dispositif de sĂ©curitĂ© de la police. Â» (…)

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En Haïti, le combat contre les gangs et l’indifférence (Dov Alfon / Libération)

Les groupes armĂ©s ont mis la main sur la capitale Port-au-Prince, causant la mort de près de 2 500 personnes depuis le dĂ©but de l’annĂ©e 2023. Le gouvernement appelle Ă  l’aide, mais la communautĂ© internationale tergiverse.

Une manifestation d’habitants de Carrefour-Feuilles, un quartier de Port-au-Prince, Ă  la suite de l’attaque d’un gang. (ThĂ©ophile Simon)


Encore un massacre passé presque inaperçu. Encore un gang qui a tiré dans le tas, c’était ce week-end, tuant au moins sept manifestants pacifiques à la sortie d’une église, en kidnappant d’autres pour faire bonne mesure… À Port-au-Prince, la mort violente est toujours là à rôder, dans les rues, dans les écoles, dans les maisons et dans les églises. L’émoi international, par contre, a disparu depuis bien longtemps, usé par tant de meurtres insensés, blasé par ces catastrophes naturelles toujours suivies par des exactions humaines d’une cruauté effrénée.

Notre envoyĂ© spĂ©cial en HaĂŻti a ainsi pu constater le degrĂ© d’anarchie dans laquelle le pays est plongĂ©, avec plus d’une centaine de gangs armĂ©s qui règnent sur la capitale et sur plusieurs villes de province, ayant causĂ© depuis le dĂ©but de l’annĂ©e la mort de 2 439 personnes. Ce bilan est environ deux fois plus lourd que le nombre de victimes civiles ukrainiennes recensĂ©es par l’ONU sur la mĂŞme pĂ©riode, et pourtant c’est bien rare que la presse internationale en parle. En cause, la complexitĂ© de la crise et la profondeur de la dĂ©tresse.

Comme le dit Ă  LibĂ©ration l’un des nombreux civils ayant Ă©tĂ© kidnappĂ©s pour une rançon, le docteur Louis GĂ©rald Gilles, «les gangs haĂŻtiens ne sont que le symptĂ´me d’un système monstrueux.»

RĂ©pondant Ă  la demande du Premier ministre Ariel Henry, le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies doit se prononcer dans les prochaines semaines sur l’envoi d’un contingent armĂ© pour appuyer la police haĂŻtienne dans la lutte antigang. Mais cette initiative peut-elle ĂŞtre acceptĂ©e par la population, alors que la rancĹ“ur contre les pays colonialistes, en particulier la France et les Etats-Unis, est toujours bien prĂ©sente ? (…)

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HaĂŻti: l’option d’une force offensive pour lutter contre les gangs armĂ©s serait privilĂ©giĂ©e (Marie-AndrĂ© BĂ©lange / RFI)

Le Kenya se dit dĂ©sormais favorable Ă  un dĂ©ploiement d’une force opĂ©rationnelle pour combattre l’action des gangs armĂ©s, rapporte le journal Le Nouvelliste qui a citĂ© une source proche de l’ONU Ă  New York.

Une patrouille de police après une attaque menĂ©e par un gang armĂ© dans les rues de Port-au-Prince le 25 avril 2023. REUTERS – RALPH TEDY EROL


Après leur visite dans la capitale haĂŻtienne, la dĂ©lĂ©gation kĂ©nyane a fait escale Ă  New-York oĂą s’est tenue une rĂ©union, le 25 aoĂ»t, sur le dossier concernant HaĂŻti. Une rencontre de suivi Ă  laquelle ont pris part les États-Unis et l’Équateur et le reprĂ©sentant permanent d’HaĂŻti auprès de l’ONU, Antonio Rodrigue, selon ce qu’a confiĂ© le contact du Nouvelliste Ă  l’ONU.

L’option statique Ă©cartĂ©e

Ses sources rapportent que lors de ces discussions, le représentant d’Haïti a eu comme consigne de faire comprendre aux participants que l’option d’une force statique ne convient pas à la situation actuelle. L’option statique signifierait que le déploiement d’une force multinationale devrait se concentrer exclusivement sur la protection des bâtiments et infrastructures stratégiques. Une option qui n’était plus sur la table après les échanges et ateliers qu’a eus le haut état-major de la police nationale haïtienne (PNH) avec la mission du Kenya à Port-au-Prince.

Toujours selon le Nouvelliste, l’ambassadeur George Orina, le chef de la dĂ©lĂ©gation kĂ©nyane, a tenu Ă  prĂ©ciser lors de cette rĂ©union qu’après ses rencontres avec le gouvernement, le haut commandement de la police haĂŻtienne et les diplomates accrĂ©ditĂ©s en HaĂŻti, il est convaincu qu’HaĂŻti a besoin d’une force opĂ©rationnelle offensive pour rĂ©soudre le problème des gangs armĂ©s. La dĂ©lĂ©gation kĂ©nyane dit avoir une meilleure comprĂ©hension de la situation après sa visite sur le terrain, a rĂ©vĂ©lĂ© son contact.

FrĂ©dĂ©ric Thomas, docteur en sciences politiques et chargĂ© d’Ă©tude au Cetri, estime que cette force opĂ©rationnelle n’aura pas vraiment les moyens de lutter contre l’insĂ©curitĂ© comme elle l’espère. « Penser qu’envoyer 1 000 policiers kĂ©nyans qui ne connaissent pas le pays, qui ne parlent pas crĂ©ole, qui vont se mettre au service d’un gouvernement qui est liĂ© aux bandes armĂ©s, va permettre des avancĂ©es face Ă  l’insĂ©curitĂ©, c’est absurde. Il n’y a pas de grands espoirs de ce cĂ´tĂ©-lĂ  et de fait, les HaĂŻtiens et HaĂŻtiennes sont dĂ©sespĂ©rĂ©s. Â»

Une nouvelle attaque perpétrée contre des religieux

Samedi 26 aoĂ»t, des religieux ont Ă©tĂ© tuĂ©s et d’autres blessĂ©s lors d’une marche organisĂ©e par un pasteur pour aller dĂ©loger le gang opĂ©rant Ă  Canaan, quartier situĂ© Ă  l’entrĂ©e nord d’HaĂŻti. Les images sont choquantes et suscitent l’émoi dans la capitale haĂŻtienne. Sur des vidĂ©os devenues virales sur les rĂ©seaux sociaux, des hommes et des femmes portant des t-shirts sur lesquels sont inscrit l’emblème de l’église et le nom du pasteur Marco, l’initiateur de la marche. AllongĂ©s sur le sol de Canaan, le corps inerte, ils sont couverts de sang. C’est l’œuvre des gangs de cette zone qui ont ouvert le feu sur une foule de religieux munie de machettes et de bâtons qui Ă©taient venus les chasser de leur fief. (…)

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