🇻🇪 Venezuela: l’ONG Amnesty International dénonce des détentions politiques «systématiques» (RFI)


 Ce mardi 29 août, Amnesty International (AI) a dénoncé les « détentions arbitraires pour motifs politiques » au Venezuela. L’ONG évoque une « attaque systématique » de la population, et demande la libération de quelque 300 personnes considérées comme des prisonniers politiques.

Des membres de la Force d’action spéciale de la police nationale vénézuélienne (FAES) en action lors d’une patrouille de nuit, à Barquisimeto, en septembre 2019 (image d’illustration). REUTERS/Ivan Alvarado


« Les détentions arbitraires pour des motifs politiques au Venezuela continuent de faire partie d’une attaque systématique et généralisée contre la population de ce pays », écrit Amnesty International dans son nouveau rapport intitulé « Vies arrêtées » sur les détentions entre 2018 et 2023 dans ce pays. « Cela vise principalement à réduire au silence les personnes en dissidence avec le gouvernement de Nicolás Maduro ou à d’autres fins politiques », ajoute-t-elle.

« La diversité des profils des personnes détenues arbitrairement au Venezuela montre que la persécution ne s’exerce pas seulement contre ceux qui pensent différemment », mais « cherche aussi » à « envoyer un message d’intimidation » aux proches des personnes visées, selon le rapport. Amnesty International souligne notamment le « manque d’indépendance notoire » de la justice, des « peines maximales démesurées », « la criminalisation » des individus par des tribunaux compétents en matière de terrorisme.

Détention « au secret »

L’organisation a également identifié des « schémas » dans les détentions: sans mandat et souvent « au secret » avec « l’isolement des détenus », entre autres. « Le droit à la liberté, à un procès équitable, à l’intégrité et à ne pas être soumis à la torture ou à des mauvais traitements est fréquemment violé par ces pratiques », écrit encore l’organisation. Selon Amnesty, environ 300 personnes sont détenues au Venezuela pour des raisons politiques.

Dans le rapport, l’ONG cite plusieurs cas « emblématiques » dont celui de Javier Tarazona, directeur de l’ONG FundaRedes qui a été arrêté en juillet 2021 et inculpé de « terrorisme ». Spécialiste de la zone frontalière avec la Colombie et critique du pouvoir, M. Tarazona, figure médiatique au Venezuela, alertait notamment sur les combats entre l’armée vénézuélienne et des groupes armés colombiens à la frontière entre les deux pays. Selon Amnesty International, il a été « soumis à la torture dans les moments initiaux de sa détention ». (…)

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