🇦🇷 Le 138ème petit-fils volé sous la dictature argentine retrouvé (Steven Soarez – Viralmag / Samuel Ravier-Regnat – Libération)


C’est une nouvelle qui redonne espoir aux familles brisées par la dictature argentine. Après quarante-sept ans de recherche acharnée, l’organisation « Grands-mères de la Place de Mai » a annoncé avoir retrouvé le 138ème enfant volé pendant cette sombre période de l’histoire du pays. Un miracle rendu possible grâce aux progrès des tests ADN. Il s’agit également du premier cas résolu sous la présidence de Javier Milei, qui remet en cause le bilan de la dictature et notamment le nombre de disparus avancé par les organisations de défense des droits humains. On estime que près de 500 bébés auraient été arrachés à leurs parents pendant la dictature pour être confiés à des familles proches du régime militaire.

La présidente de l’organisation Grand-mères de la Place de mai, Estela de Carlotto, annonce avoir retrouvé l’identité du petits fils n° 138 à Buenos Aires le 27 décembre 2024. Photo : Juan Mabromata AFP

Le petit-fils en question, né en décembre 1976, est l’enfant d’un jeune couple de militants politiques, Marta Enriqueta Pourtalé et Juan Carlos Villamayor. D’après les informations recueillies, le couple aurait été enlevé à son domicile de Buenos Aires par des hommes en civil, alors que Marta était enceinte de près de neuf mois. Ils auraient ensuite été vus au tristement célèbre centre de détention clandestin de l’ESMA, où plus de 5 000 opposants politiques ont été torturés, dont seule une centaine a survécu selon les associations de défense des droits humains.

C’est probablement là-bas que serait né le 138ème petit-fils retrouvé, parmi la trentaine de naissances recensées dans ce centre de l’horreur. Grâce au travail acharné de la Commission nationale pour le droit à l’identité depuis 1999, ce dernier a pu être identifié et ses origines révélées, redonnant ainsi une part de vérité à sa famille.

Cette découverte, la première depuis septembre 2023, intervient dans un contexte politique tendu en Argentine. En effet, le nouveau président Javier Milei et sa vice-présidente Victoria Villarruel, proches des milieux militaires, remettent ouvertement en cause le bilan de la dictature et notamment le nombre de disparus avancé par les organisations de défense des droits de l’homme.

Pourtant, l’histoire de ce 138ème petit-fils volé apporte une preuve supplémentaire des crimes commis pendant cette période noire. Son identification démontre l’importance de poursuivre ce travail de mémoire et de vérité, pour que les familles puissent enfin faire leur deuil et obtenir justice.

Depuis la fin de la dictature en 1983, les Grands-mères de la Place de Mai se battent sans relâche pour retrouver les enfants volés et les rendre à leurs familles légitimes. Grâce à leur détermination et leur courage, 138 d’entre eux ont pu recouvrer leur véritable identité à ce jour.

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«La vérité finit toujours par éclater» : cinquante ans plus tard, l’Argentine retrouve un nouvel enfant volé par la dictature (Samuel Ravier-Regnat – Libération)

L’association des Grands-mères de la Place de Mai a récemment annoncé avoir localisé un 138ème enfant enlevé à ses parents par les militaires entre 1976 et 1983, à l’époque de la dictature.

Estela de Carlotto (Photo : Página 12)

Ses parents Marta Enriqueta Pourtalé et Juan Carlos Villamayor avaient été enlevés en décembre 1976, aux premières heures de la dictature militaire argentine, et n’étaient jamais réapparus. Sa mère à l’époque était enceinte de presque neuf mois, sur le point d’accoucher. Près de cinquante ans plus tard, le fils de ce couple de militants politiques, membres de la guérilla des Montoneros (gauche péroniste), a été localisé par les Grands-mères de la Place de Mai (les «Abuelas»), a annoncé l’organisation de défense des droits de l’homme vendredi 27 décembre.

L’homme, aujourd’hui âgé de près de cinquante ans, est le 138ème enfant volé par la dictature de Videla à être identifié depuis la chute des militaires en 1983. Son identité n’a pas été communiquée et il ne s’est pas encore exprimé.

«La vérité finit toujours par éclater […]. C’est un grand cadeau pour nous, les vieilles femmes qui nous battons depuis tant d’années», s’est réjouie lors d’une conférence de presse Estela de Carlotto, la présidente des «Abuelas». Créée dès 1977, en pleine dictature, l’association s’acharne à retrouver les enfants retirés à leur mère après l’arrestation de celle-ci et confiés souvent à des familles proches du régime, dans ce que la justice considère comme un plan systématique de vol et d’adoption illégale. On estime leur nombre total à 500 environ.

L’association est soutenue par l’Etat à travers la Commission nationale pour le droit à l’identité (Conadi), qui avait ouvert dès 1999 une enquête visant à retrouver le fils de Marta Enriqueta Pourtalé et Juan Carlos Villamayor. Dans un entretien au quotidien argentin Página 12, Diego Villamayor Pourtalé, le frère aîné du «petit-fils n° 138», a fait part de sa «joie immense». «J’ai toujours su que j’avais un frère», a-t-il affirmé. (…)

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Leer en español : “Lo estamos esperando con los brazos abiertos” (Página 12)