🇲🇽 Mexique : au moins 39 morts dans l’incendie d’un centre de migrants à Juárez, à la frontière avec les États-Unis (Yohanna Herrera – Libération / RFI / Espaces Latinos)


Les locaux d’un centre accueillant des candidats à l’immigration situés à la frontière entre le Mexique et les États-Unis ont été détruits par un incendie dans la nuit de lundi 27 à mardi 28 mars. Les autorités affirment que les migrants sont à l’origine de l’incident qui a laissé 39 morts et plusieurs dizaines de blessés.

Devant le centre pour migrants du National Migration Institute (INM) à Ciudad Juárez, après l’incendie qui a fait des dizaines de victimes. (José Luis González / Reuters)

La ville de Juárez, l’une des villes frontalières d’où de nombreux migrants sans papiers cherchent à gagner les Etats-Unis pour y demander asile, a été le théâtre, dans la nuit de lundi à mardi, d’un incendie qui a coûté la vie à au moins 39 migrants. Plusieurs dizaines de personnes ont été blessées. L’Institut national des migrations (INM) précise dans un communiqué que c’est le nombre de morts «jusqu’à présent», ce qui laisse présager un bilan plus lourd.

Les images sont effrayantes : des dizaines de corps sans vie s’entassent les uns sur les autres avec des flammes en arrière-plan. Les pompiers et la police sont venus en secours des victimes au petit matin et le parquet a ouvert une enquête. La presse locale mentionne la présence de nombreux Vénézuéliens parmi les morts mais les autorités sont toujours en train de les identifier.

Au cours de la journée de lundi, 70 migrants avaient été interpellés pour «troubles à l’ordre public» et placés en détention. Pour les autorités, ils seraient à l’origine de l’incendie. Le président Andrés Manuel López Obrador affirme qu’il s’agit d’une révolte qui a mal tourné. «Nous supposons qu’ils ont appris qu’ils allaient être expulsés, déplacés, et qu’en guise de protestation ils ont mis des matelas à la porte du centre d’accueil et y ont mis le feu, sans imaginer que cela allait provoquer ce terrible malheur», a-t-il détaillé lors de sa conférence de presse quotidienne. (…)

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Tragédie de Ciudad Juárez: le président mexicain incite Washington à prendre ses responsabilités (RFI / AFP)

Trois jours après l’incendie qui a coûté la vie à 39 migrants dans un centre de rétention à Ciudad Juárez, ville située à la frontière américaine, Andrés Manuel López Obrador a de nouveau appelé les États-Unis à changer de politique concernant les migrants, estimant qu’ils ne s’attaquent pas à la racine du problème.

Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador à Ciudad Juárez, le 31 mars 2023.  Photo : Reuters José Luis González

Alors que l’enquête avance et que onze migrants sont toujours hospitalisés dans un état grave, Andrés Manuel López Obrador s’est rendu vendredi 31 mars à Ciudad Juárez. Les autorités mexicaines ont annoncé vendredi l’arrestation d’un migrant vénézuélien selon des médias locaux, qui serait responsable du départ de l’incendie qui a provoqué la mort de 39 personnes mardi dernier dans un centre de rétention de cette ville située à la frontière avec les États-Unis. Jusqu’à présent, le bureau du procureur général avait annoncé l’arrestation de cinq personnes dans l’enquête ouverte pour « homicide », sans toutefois préciser si ce migrant était l’une de ces personnes. Selon le parquet, le personnel chargé de la sécurité du centre, n’a rien fait pour ouvrir la cellule. 

« S’occuper des causes »

Le président mexicain n’a pas hésité à s’en prendre aux autorités américaines, indirectement responsable de la situation d’après lui. Selon Andrés Manuel López Obrador, il faut financer des programmes sociaux dans les pays d’où proviennent la majeure partie de ces migrants pour réduire le flux migratoire. Les Américains veulent résoudre « des problèmes sociaux avec le seul usage de la force et ils ne s’occupent pas des causes », a détaillé le président mexicain lors d’une conférence de presse, quelques heures avant son arrivée à Ciudad Juárez. (…)

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Incendie à Ciudad Juárez : identification des trente-neuf morts dans la tragédie du centre de détention pour migrants (Espaces Latinos)

Les autorités mexicaines ont communiqué jeudi 30 mars l’identité des trente-neuf migrants décédés dans l’incendie d’un centre de détention géré par l’Institut national des migrations (INM) à Ciudad Juárez, à la frontière avec les États-Unis.

Photo : La Prensa

Parmi les personnes décédées, dix-huit étaient originaires du Guatemala, sept du Salvador, sept du Venezuela, six du Honduras et une de Colombie, a déclaré Rosa Icela Rodríguez, secrétaire à la Sécurité publique et à la Protection des citoyens, lors d’une conférence de presse. Il s’agit d’hommes âgés de 18 à 51 ans. Selon la fonctionnaire, un blessé a déjà été évacué sur les vingt-huit constatés, soit huit Guatémaltèques, huit Honduriens, cinq Salvadoriens et cinq Vénézuéliens.

Pour sa part, Sara Irene Herrerías, procureure chargée de l’enquête, a indiqué que six mandats d’arrêt avaient été émis à l’encontre de trois agents migratoires, de deux agents de sécurité et d’un migrant soupçonné d’avoir déclenché l’incendie du centre de l’INM. « Les mandats ont été demandés pour le délit d’homicide volontaire et de blessures causées à 67 étrangers » a déclaré Mme Herrerías.

La procureure a indiqué que l’enquête se poursuivait afin d’établir « la chaîne de responsabilité » des fonctionnaires et des gardiens qui surveillaient les migrants dans la nuit de lundi à mardi, lorsqu’une manifestation des étrangers internés dans l’établissement a provoqué l’incendie. Comme le montre une vidéo diffusée par la presse et qui fait déjà partie de l’enquête, plusieurs fonctionnaires ont choisi de ne pas ouvrir les portes de sécurité alors que le feu et la fumée envahissaient le bâtiment. « Peu importe de qui il s’agit, il n’y aura pas d’impunité. Jusqu’au sommet»

Selon l’enquête fédérale présentée mercredi, l’incendie a débuté vers 20 h 30 le 27 mars, lorsque des migrants ont commencé à manifester à l’intérieur du centre de séjour provisoire de l’Institut national des migrations à Ciudad Juárez. Les migrants détenus dans cette ville mexicaine frontalière avec la ville américaine d’El Paso y étaient enfermés. La procureure Herrerías a expliqué que, selon les témoignages recueillis, les migrants « craignaient d’être expulsés et c’est pour cela qu’ils étaient détenus. Et ils protestaient à ce sujet ».

Selon les témoignages des victimes, la procureure Herrerías a désigné un migrant comme suspect de l’incendie. Une vidéo provenant d’une caméra de sécurité située à l’intérieur du centre de séjour provisoire a été diffusée par divers médias et réseaux sociaux dans la nuit de mardi à mercredi. Dans ce clip de trente-deux secondes, des officiers en uniforme semblent s’éloigner alors qu’un incendie se déclare dans un coin de l’enceinte. Les migrants à l’intérieur tentent en vain d’ouvrir une porte à barreaux alors que la fumée se propage rapidement. « Aucun des fonctionnaires, ni la police de sécurité privée, n’a fait quoi que ce soit pour ouvrir la porte aux migrants qui se trouvaient à l’intérieur avec le feu » a déclaré Mme Herrerías. (…)

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