🇸🇻 Coupe courte, uniforme, salut miliaire : le Salvador impose un fonctionnement strict dans ses écoles publiques (Lily Chavance / Libération)


Promulguées le 20 août par la nouvelle ministre de l’Éducation et capitaine de l’armée Karla Trigueros, les mesures s’appliquent dans le cadre du «renforcement de la discipline» pour lutter contre les gangs dans le pays. La décision fait réagir du côté de l’opposition.

Un jeune se fait couper les cheveux conformément au règlement de l’école publique de San Salvador, le vendredi 22 août 2025. (Salvador Meléndez / AP)

Pour leur future rentrée, les Salvadoriens n’achèteront pas un bel agenda coloré ou le dernier stylo à paillettes. Ils prendront la direction de leur salon de coiffure et demanderont une coupe bien courte. Ils cireront aussi leurs chaussures et ajusteront leurs uniformes. Sans oublier d’apprendre la prière nationale qu’ils devront réciter au drapeau. Depuis le 20 août, tous les élèves des écoles publiques du Salvador doivent respecter un nouveau règlement de fer dicté par la nouvelle ministre de l’Education, la capitaine Karla Trigueros.

Au Salvador, l’année scolaire débute autour du mois de janvier mais dès cette fin août, les établissements se sont mis en ordre de bataille. Plantés devant les portails des écoles, comme le rapporte le New York Times, les directeurs vérifient que tous les élèves respectent la mesure ordonnée pa

 la ministre, par ailleurs militaire de carrière, dans le cadre du «renforcement de la discipline». Et gare aux récalcitrants. Si un manquement est observé, selon l’agence de presse Reuters, la directive de Trigueros donne aux directeurs le pouvoir de baisser les notes des élèves ou de leur imposer des travaux d’intérêt général. Pareil côté enseignant. La ministre a menacé de sanctions toute école – parmi les 5 100 écoles que compte le pays – qui trouverait le moyen de ne pas se conformer aux nouvelles restrictions.

Dans cette croisade capillaire, vestimentaire et comportementale, les filles ne sont pas en reste. Terminé le vernis à ongles, le maquillage et les teintures de cheveux, ainsi que les jupes au-dessus du genou. Côté vestimentaire, chaque élève garçon doit porter «l’uniforme complet, chemise avec son insigne, nom, section, pantalon propre, ceinture, chaussures cirées, chaussettes», comme le détaille Otoniel Delgado directeur adjoint de l’Institut National Technique Industriel (INTI) de San Salvador.

Cette mise au pas ne doit rien au hasard. Le pays est engagé dans une lourde guerre contre les gangs. Quelque 88 000 membres supposés de gangs, dont certains sont innocents selon les défenseurs des droits humains, attendent notamment d’être jugés dans une méga prison de haute sécurité dans le pays. Aux yeux des dirigeants, c’est au sein même des écoles que la lute contre ce fléau doit commencer – là où le recrutement s’initie. (…)

(…) Lire la suite de l’article ici