Chili : le changement de Constitution plébiscité dans les urnes (France 24 avec AFP).

Les électeurs chiliens se sont largement prononcés en faveur d’une réécriture de la Constitution, selon des résultats quasi définitifs communiqués dimanche par la Commission électorale.

Des Chiliens s’enlacent pour célébrer le vote favorable à la rédaction d’une nouvelle Constitution, le 25 octobre 2020, à Santiago. © REUTERS / Ivan Alvarado

Les Chiliens ont voté à une très forte majorité, dimanche 25 octobre, en faveur d’une nouvelle Constitution pour remplacer celle héritée de l’ère Pinochet, lors d’un référendum organisé un an après un soulèvement populaire massif contre les inégalités sociales.

Selon des résultats quasi définitifs portant sur plus de 99 % des bureaux de vote, les suffrages favorables à une nouvelle Constitution l’emportaient largement avec 78,28 % des voix, contre 21,72 % pour le vote rejetant cette option. La participation s’élève à environ 50 %, selon l’autorité électorale. Le futur projet de Constitution sera soumis à référendum en 2022.

Réagissant à ces résultats, le président conservateur Sebastian Piñera a appelé dans une allocution télévisée à “l’unité” du pays pour rédiger la “nouvelle Constitution”. “Jusqu’à présent, la Constitution nous a divisés. À partir d’aujourd’hui, nous devons tous collaborer pour que la nouvelle Constitution soit un espace d’unité, de stabilité et d’avenir”, a déclaré le chef de l’État.

Des dizaines de milliers de manifestants euphoriques se sont rassemblés sur plusieurs places de la capitale Santiago, dont la Plaza Italia, épicentre de la contestation, pour fêter la victoire, ont constaté des journalistes de l’AFP.

“Nous célébrons une victoire remportée sur cette place plus digne que jamais !”, s’enthousiasmait Graciela Gonzalez, une vendeuse de 35 ans, au milieu des chants, des pétards et des coups de klaxon.

Il y a un an jour pour jour, la contestation contre les inégalités avait connu un tournant lorsque 1,2 million de personnes s’étaient rassemblées sur cette place emblématique, rebaptisée “Place de la dignité”.

“Je n’ai jamais imaginé que nous, Chiliens, serions capables de nous unir pour un tel changement !”, s’enflammait Maria Isabel Nuñez, 46 ans, venue sur la place main dans la main avec sa fille de 20 ans.

“Le Chili mérite une catharsis nationale et je pense que c’est le début”

En raison de la pandémie de coronavirus qui a durement frappé le Chili (500 000 contaminations, 14 000 décès), les électeurs, dûment masqués, ont formé toute la journée de longues files d’attente devant les centres de vote, appliquant les mesures de distanciation physique, a constaté l’AFP.

De nombreux électeurs ont évoqué un scrutin “historique”. “Le Chili mérite une catharsis nationale et je pense que c’est le début”, a déclaré à l’AFP Felipe, un ingénieur de 35 ans.

Remplacer la Constitution héritée de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990) était une des revendications des manifestations lancées à partir du 18 octobre 2019, afin de réclamer une société plus juste.

La loi fondamentale actuelle limite fortement l’action de l’État et promeut l’activité privée dans tous les secteurs, notamment l’éducation, la santé et les retraites.

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Lire également le communiqué de France Amérique Latine sur la victoire du peuple chilien ici