🇧🇷 Amazonie brésilienne : déforestation en diminution mais des incendies ravageurs (Le Temps / Libération / AFP)


Brasilia a annoncé, jeudi 9 novembre, une baisse de 22,3% en un an de la déforestation en Amazonie. Un résultat salué, mais en demi-teinte : la sécheresse et les incendies menacent la plus grande forêt tropicale du monde. En particulier, depuis plusieurs semaines, des incendies ravagent le parc national du Pantanal.

© JUANCHO TORRES/ANADOLU AGENCY via AFP

En Amazonie brésilienne, la déforestation a connu une diminution inédite (Le Temps / AFP)

Les promesses environnementales de Lula connaissent de bons résultats. Le gouvernement brésilien a annoncé une baisse annuelle de 22,3% de la déforestation en Amazonie, la plus importante diminution en quatre ans.

Selon le système de surveillance de la déforestation PRODES, de l’Institut national de recherche spatiale (INPE), 9001 kilomètres carrés de forêt primitive ont été détruits entre août 2022 et juillet 2023 – contre 11 594 kmsur la période août 2021-juillet 2022.

Une coalition de groupes de défense de l’environnement a accueilli favorablement ces résultats qui «mettent le pays sur la bonne voie pour atteindre l’objectif climatique».

C’est le meilleur constat observé par l’INPE depuis 2019, point de départ d’une flambée de l’exploitation forestière dans la forêt amazonienne qui a atteint un pic de 13 038 km2 détruits entre août 2020 et juillet 2021, du jamais vu en 15 ans.

Un engagement de Lula

Le président Luiz Inacio Lula da Silva s’est engagé à réduire à zéro la déforestation au Brésil d’ici 2030 en inversant les politiques environnementales de son prédécesseur d’extrême-droite Jair Bolsonaro (2019-2022) sceptique à l’égard du changement climatique.

Lors d’une conférence de presse pour présenter les résultats, la ministre de l’environnement Marina Silva a déclaré que l’Amazonie avait été la cible d’une «profusion de crimes» ces dernières années «après un démantèlement complet de la structure de gouvernance environnementale».

Selon le gouvernement brésilien, la réduction du déboisement entre août 2022 et juillet 2023 a permis d’éviter l’émission de 133 millions de tonnes de CO2, soit 7,5% du total émis par le pays.

La menace des incendies

Mariana Napolitano, directrice exécutive de WWF-Brésil, se félicite de cette «réduction significative» mais a mis en garde contre le «niveau très élevé de dégradation» en Amazonie, qui s’étend sur 59% du territoire brésilien. «Nous assistons à un scénario d’incendies extrêmes dans une forêt tropicale qui, normalement, ne brûle pas spontanément», a-t-elle dit à l’AFP. (…)

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Au Brésil, des feux «hors de contrôle» ravagent le havre de biodiversité du Pantanal (Libération / AFP)

Depuis plusieurs semaines, des incendies ravagent le centre-ouest du Brésil et notamment le parc national du Pantanal, au cœur de l’Amazonie. Les nombreux animaux qu’il abrite, en particulier le jaguar, sont mis en péril.

Des nuages de fumée se dégagent des incendies de forêt dans la zone humide du Pantanal à Porto Jofre, lundi. (Rogerio Florentino/AFP)

Le jaguar, félin emblématique de l’Amazonie, est cerné par les flammes. Depuis plusieurs semaines, de gigantesques nuages de fumée s’élèvent dans le sud du Brésil, notamment au Pantanal, cette réserve naturelle du sud de la forêt amazonienne, plus grande zone humide de la planète et sanctuaire de biodiversité. Du 1er au 12 novembre, les satellites de l’Institut brésilien de recherches spatiales (Inpe) ont détecté pas moins de 2 256 foyers d’incendie dans la région, soit onze fois plus qu’il y a un an.

Le Parc de la Rencontre des eaux, dans l’État de Mato Grosso, est l’une des zones les plus touchées. Cette région du centre-ouest abrite la plus grande concentration de jaguars au monde. Depuis plus d’un mois, 32 % de la surface du parc a été atteinte par les flammes, selon les données recueillies par l’ONG Centre de Vie. L’autre front des incendies se trouve au Parc national du Pantanal, dans le même État, dont 24 % de la surface a brûlé.

«La situation est totalement hors de contrôle, et ces deux fronts devraient se rencontrer prochainement, s’alarme le biologiste Gustavo Figueiroa, trente-et-un ans, dirigeant de l’ONG SOS Pantanal. Avec la vague de chaleur et les vents violents, la situation va certainement s’aggraver. […] L’impact est si fort qu’il est difficile à mesurer. Le Pantanal est une région habituée aux incendies. Normalement, elle est capable de se régénérer naturellement, mais là, on n’avait jamais vu un enchaînement d’incendies avec une telle fréquence.»

Le long de la Transpantaneira, route de terre battue qui traverse le Pantanal, les scènes de désolation se multiplient. Ce qui devrait être une zone complètement inondée se résume à un petit étang. Quelques caïmans y nagent tant bien que mal. Hors de l’eau, la carcasse d’un reptile en voie de décomposition est cernée de dizaines de mouches. Dans une zone boisée totalement calcinée, un porc-épic mort repose sur un tapis de cendres. «Il est probablement mort en inhalant de la fumée», analyse Aracelli Hammann, vétérinaire d’une équipe de bénévoles du Groupe de secours d’animaux lors de désastres. (…)

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