L’Amérique latine à l’épreuve de la pandémie (entretien avec Pierre Salama et Christophe Ventura / Marie-France Chatin / RFI)

En Amérique latine, deux pays se disputent un triste palmarès, celui du pays le plus touché par la pandémie derrière les États-Unis, en nombre absolu de morts. Mexique ou Brésil, c’est selon. D’après la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, la Cepal, la réaction mexicaine face à la pandémie a été la plus tardive des trente-trois pays de la région et la vaccination y prend du retard. Plus de 322 000 décès pour le Mexique, 314 000 pour le Brésil et plus de 550 000 pour les États-Unis.

Manifestation contre la gestion par le gouvernement de la pandémie de coronavirus, organisée par l’ONG Rio de Paz, à Rio de Janeiro, Brésil, mercredi 24 mars 2021. © Silvia Izquierdo/AP

Avec seulement 8% de la population mondiale, l’Amérique latine et les Caraïbes comptent environ 25% de l’ensemble des décès dus au virus. L’Amérique latine et centrale devraient connaître une très forte récession. 8% en 2020 avec une relance limitée à moins de 4% en 2021. La dépendance de la région aux exportations de produits primaires et d’énergie la fragilise à un moment où les prix et les volumes d’échange de ces produits s’effondrent. À quoi s’ajoute une chute de l’investissement et de la consommation intérieure en raison de l’intensité de la crise sanitaire.

L’Amérique latine va-t-elle pouvoir résister aux effets de la pandémie alors qu’elle souffre d’une stagnation économique antérieure à la Covid-19 et précipitée par celle-ci ? Les conséquences politiques ne sont pas sans inquiéter elles aussi. 

Un entretien de l’émission Géopolitique, le débat
à écouter ici ou ci-dessous

 Invités :

  • Christophe Ventura, directeur de recherche à l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques)
  • Pierre Salama, latino-américaniste, professeur émérite des Universités et chercheur au CNRS. « Contagion virale. Contagion économique. Risques politiques en Amérique latine », aux Éditions du Croquant.