🇦🇷 Argentine : condamnation de la vice-présidente Cristina Kirchner à six ans de prison et à l’inéligibilité (revue de presse)


C’est un verdict historique. La vice-présidente argentine, Cristina Kirchner, a été condamnée mardi 6 décembre à six ans de prison, même si son immunité parlementaire l’en préserve, et à une inéligibilité à vie, au terme d’un procès pour fraude et corruption. Les faits reprochés remontaient à ses mandats présidentiels, entre 2007 et 2015.

«Si vous touchez à Cristina, alors on va foutre le bordel», scandaient les quelque deux mille personnes venues attendre le jugement sous un soleil de plomb et devant les portes du palais de justice de Comodoro Py, à Buenos Aires, barricadées pour l’occasion.

Un partisan de la vice-présidente de l’Argentine, Cristina Fernández de Kirchner, embrasse son image devant le tribunal Comodoro Py, de Buenos Aires, le jour du verdict de son procès pour corruption, le 6 décembre 2022. LUIS ROBAYO / AFP

Déclaration de l’ACAF (Association de Citoyens argentins en France)
Frente a la gravísima crisis institucional argentine


Argentine: la vice-présidente Cristina Kirchner condamnée à six ans de prison pour corruption (RFI)

L’ancienne présidente péroniste Cristina Kirchner a été condamnée à six ans de prison pour corruption dans une affaire concernant l’attribution de marchés publics, sous son mandat, dans la province de Santa Cruz, fief traditionnel de la famille Kirchner. 

C’est sans précédent dans l’histoire du pays. Si d’autres anciens présidents ont déjà été condamnés par la justice en Argentine, ils n’exerçaient plus de fonctions publiques. Deux fois présidente, Cristina Kirchner a été condamnée pour corruption alors qu’elle est vice-présidente.

Quelques minutes après la lecture du verdict, dans une allocution en direct, celle qui est également présidente du Sénat a dénoncé avoir été victime de ce qu’elle a appelé « une mafia judiciaire » et un « État parallèle ». Elle affirme avoir été condamnée sans preuves et fera appel. Kirchner a également annoncé qu’elle ne sera candidate à aucun poste aux élections générales de l’an prochain.

Les juges n’ont pas retenu contre elle le chef d’accusation le plus grave, la constitution d’une association destinée à commettre des délits. Mais ils ont considéré qu’il y a bien eu fraude à l’administration publique, d’où la condamnation à six ans de prison de l’ex-présidente et de Lázaro Báez, le bénéficiaire des marchés de travaux publics supposés frauduleux. (…)

(…) Lire la suite de l’article ici


En Argentine, la vice-présidente Cristina Kirchner condamnée à six ans de prison et à l’inéligibilité (Le Monde / AFP)

L’ancienne présidente, protégée par l’immunité parlementaire, a été reconnue coupable mardi d’« administration frauduleuse » au préjudice de l’État.

La vice-présidente argentine, Cristina Kirchner, à la sortie d’un tribunal fédéral en 2018. Photo : Eitan Abramovich / AFP

(…) Douze ans de prison avaient été requis en août contre la sénatrice, qui a toujours nié toute malversation, et dénoncé un procès politique mené selon elle par des juges instrumentalisés par l’opposition de droite, en particulier le camp « macriste », en référence a son successeur à la présidence (2015-2019), le libéral Mauricio Macri. « La sentence était écrite. L’idée était de me condamner », a réagi Mme Kirchner dans une allocution vidéo depuis son bureau du Sénat, peu après le verdict, diffusée sur son compte twitter. Elle a dénoncé « un État parallèle », une « mafia judiciaire ». Lundi, elle avait comparé son sort à celui de Luiz Inacio Lula da Silva, président réélu du Brésil, incarcéré en 2018-19 pour corruption, des condamnations finalement annulées pour vice de forme. (…)

(…) Lire l’article complet ici


Le soutien indéfectible à Cristina Kirchner à la suite du jugement rendu dans l’affaire Vialidad (Maria CafferataLa Jornada / Traduction Venesol)

Fort soutien à Cristina Kirchner après la sentence dans l’affaire Vialidad. Des ministres, des parlementaires, des organisations de défense des droits humains, la CGT et le CTA dénoncent une persécution politique à l’encontre de la vice-présidente.

Photo: AFP

Au Frente de Todos, c’est sans surprise que le verdict a été accueilli : depuis des semaines, on attendait la condamnation de Cristina Fernández de Kirchner, aussi quand le TOF 2 l’a condamnée à six ans de prison (et l’a bannie à vie de toute fonction publique), tout l’arc politique pro-gouvernemental est sorti massivement pour la défendre. Face aux accusations de persécution politique et à la mise en cause sévère du pouvoir judiciaire « qui la veut en prison ou morte » — comme l’a affirmé la vice-présidente elle-même et comme l’ont répété plusieurs responsables par la suite —, les dirigeants pro-gouvernementaux ont insisté sur son innocence et ont soutenu que le procès faisait partie d’une stratégie politique visant à la bannir, elle et le péronisme. « Aujourd’hui, en Argentine, une innocente a été condamnée », a déclaré le président Alberto Fernández, auquel se sont joints dans la journée plusieurs ministres, législateurs, responsables sociaux et des droits de l’homme, ainsi que la CGT.

Condamnation du verdict par Alberto Fernández

« Je ne peux qu’être ému par la condamnation de CFK. C’est le résultat d’un procès dans lequel les formes minimales d’un procès équitable n’ont pas été respectées. Dans lequel a été violé le principe de ne pas juger deux fois un même fait. Dans lequel il n’est pas expliqué comment une personne qui n’a pas la capacité de prendre des décisions dans le cadre d’appels d’offres publics peut administrer frauduleusement. Francesco Carrara[1] a un jour enseigné que lorsque la politique s’immisce dans les tribunaux, la justice s’échappe par la fenêtre. C’est ce qui s’est passé dans ce cas », a déclaré Alberto Fernández sur ses réseaux sociaux. En plus d’exprimer sa solidarité avec l’ancienne présidente, le président a dénoncé l’existence d’une « persécution absolument injuste » par un « simulacre de procès » et a affirmé : « Tous les hommes et les femmes de bien qui aiment la démocratie et l’État de droit doivent se tenir à ses côtés ».

Répudiations du gouvernement

Tout au long de la journée de mardi, les déclarations du président ont été accueillies par de nombreuses expressions de soutien. L’ensemble du gouvernement national, par exemple, a apporté son soutien. « Une décision insoutenable qui coupe la chaîne de responsabilité à la recherche d’un impact politique et avec une énorme précarité juridique. En ces jours où l’on voit clairement mis à nu le projet d’une classe dirigeante docile et corrompue », a tweeté le ministre de l’Économie, Sergio Massa. « Un procureur et des juges qui jouaient au ballon dans la maison de campagne de Mauricio Macri ont fait de CFK la seule citoyenne argentine qui doit prouver son innocence pour la supprimer politiquement. Comme toujours, nous, les péronistes, allons nous battre pour la démocratie », a déclaré le ministre des travaux publics, Gabriel Katopodis. (…)

(…) Lire la suite de l’article ici / Leer en español : El contundente respaldo a Cristina Kirchner tras la sentencia en la causa Vialidad


Voir également ces articles réservés aux abonné.e.s :
Argentine : condamnation historique de Cristina Kirchner à six ans de prison (Flora Genoux / Le Monde)
Argentine : la vice-présidente Cristina Kirchner condamnée à six ans de prison (Mathilde Guillaume / Libération)
La condamnation à six ans de prison de Cristina Kirchner secoue l’Argentine (Courrier International)