Argentine : le gouvernement affaibli par les élections législatives (revue de presse)


La coalition de centre gauche du président argentin Alberto Fernández a perdu le contrôle des deux chambres du Parlement, dimanche 21 novembre, lors de législatives partielles. Le chef de l’État est désormais contraint de trouver un consensus avec l’opposition pour tenir la route durant les deux dernières années de gouvernance. Sa coalition Frente de Todos (Front de tous) n’avait déjà pas la majorité à la Chambre des députés. Au Sénat, selon des projections, elle tomberait de 41 sénateurs (sur un total de 72) à 35.

Argentine : le gouvernement péroniste affaibli par les élections
( Anaïs Dubois / Les Échos)

Le président Alberto Fernández
Photo: Juan Mabromata / AFP

Après une campagne harassante et une longue nuit électorale, l’Argentine s’est réveillée dans le brouillard. Le gouvernement a perdu sa majorité au Sénat et un siège à la Chambre des députés. L’opposition a réussi son pari au niveau national. Reconquérir les territoires clés : tel était l’objectif du Frente de Todos, la coalition au pouvoir en Argentine, à la suite de l’échec électoral des primaires de septembre qui avait représenté un coup dur pour le gouvernement d’Alberto Fernández.

Dans un pays où le vote est obligatoire à partir de 18 ans, et optionnel à partir de 16 ans, la participation, enjeu des dernières semaines de campagne, a atteint 71 %, 5 points de plus qu’en septembre. Mais cela n’a pas suffi à inverser la tendance pour les péronistes. Même si la casse est limitée dans la province de Buenos Aires, mère de toutes les batailles, la victoire de l’opposition s’est confirmée au niveau national avec 42 % des scrutins, contre 34 % pour la coalition au pouvoir. (…)

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La coalition au pouvoir perd la majorité
(Liliana Samuel / La Presse / AFP)

Photo: Agustín Marcarián / REUTERS

La coalition de centre gauche du président argentin Alberto Fernández a perdu le contrôle des deux chambres du Parlement, dimanche lors de législatives partielles, contraignant le chef de l’État à deux dernières années de gouvernance précaire, contrainte au dialogue et consensus avec l’opposition. La coalition « Frente de Todos » (« Front de tous ») de M. Fernández n’avait déjà pas la majorité à la Chambre des députés. Au Sénat, selon des projections, elle tomberait de 41 sénateurs (sur un total de 72) à 35.  « Si les chiffres se confirment, la majorité est perdue au Sénat », a indiqué une source gouvernementale à l’AFP, avec 98 % des votes décomptés.

C’est la première fois, depuis le retour de la démocratie en 1983, que le courant péroniste perd le Sénat. Le chef de l’État, élu en 2019, a encore deux ans de mandat.

Intérêt général

Il a annoncé dimanche soir, dans un discours en forme d’admission de défaite, une « nouvelle étape » et appelé à « une relation fructueuse » du gouvernement avec le Parlement, « dans l’intérêt général du pays ». Il a assuré qu’il allait se rapprocher des autres forces politiques en vue d’un « accord sur un programme aussi partagé que possible » avec « une opposition responsable, ouverte au dialogue, et patriotique ».

Dans l’attente de chiffres définitifs, la coalition péroniste, quoique minoritaire, devrait rester le premier groupe dans les deux chambres. Mais en perdant du terrain sur la coalition de centre droit « Juntos por el Cambio » (Ensemble pour le changement) de l’ancien président (2015-2019) Mauricio Macri.

Mais M. Fernández a affirmé dimanche qu’il gardait « la fermeté nécessaire pour défendre les intérêts » du pays en vue d’un « accord viable » avec le FMI, auquel l’Argentine doit rembourser dès 2022 plus de 19 milliards de dollars, sur les 44 d’un prêt octroyé sous la présidence Macri.  « Nous devons dissiper les incertitudes liées à des dettes insoutenables comme celle-ci », a-t-il déclaré. « Négocier n’est pas obéir ».

L’Argentine retrouve en 2021 le chemin de la croissance (9 % prévus), après trois ans de récession, et un lourd impact socio-économique de la COVID-19. Mais elle reste confrontée à une inflation galopante (41,8 % en 2021), avec plus de 40 % de sa population frappée par la pauvreté. (…)

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Défaite du péronisme aux élections législatives en Argentine
(analyse de Marco Terrugi / Les 2 Rives)

Défaite relative mais défaite tout de même pour le péronisme au pouvoir. Alors que la victoire d’Alberto Fernández avait suscité l’espoir d’un peuple martyrisé par les mesures néolibérales de l’ex président Macri, l’enthousiasme semble s’être tari. Pourquoi ? Que se passe-t-il en Argentine ? Quelles conclusions pouvons nous en tirer ? Le journaliste franco-argentin Marco Terrugi, interviewé par Romain Migus, livre son analyse depuis Buenos Aires.