🇨🇺 🇺🇸 Joe Biden retire Cuba de la liste des pays soutenant le terrorisme / La Havane annonce la libération de 553 prisonniers (L’Humanité / Le Monde)
Ce 14 janvier, le président états-unien, Joe Biden, a annoncé le retrait de Cuba de la liste des États soutenant le terrorisme, liste sur laquelle Donald Trump avait inscrit l’île en 2021, quelques jours avant la fin de son premier mandat. « Il s’agit d’une décision qui va dans la bonne direction, bien que tardive et de portée limitée », a souligné le président cubain Miguel Díaz-Canel qui a a annoncé la libération de 553 prisonniers. Le 15 janvier, vingt personnes ont été remises en liberté. Un chiffre porté à 127 le 16 janvier.
Joe Biden retire Cuba de la liste des pays soutenant le terrorisme, La Havane annonce libérer 553 prisonniers (Clémentine Eveno / L’Humanité)
La décision surprise de retirer Cuba de la liste états-unienne des pays soutenant le terrorisme par le président sortant, Joe Biden, a été rendue officielle dans un mémorandum publié, mardi 14 janvier, par la Maison Blanche. Dans la foulée, La Havane a annoncé la libération prochaine de 553 prisonniers.

Même s’il est à prévoir que Donald Trump, qui prête serment le lundi 20 janvier, décide de remettre Cuba sur la liste après son arrivée au pouvoir, une décision forte a été prise par le président sortant des États-Unis Joe Biden. Son choix de retirer Cuba de la liste des États soutenant le terrorisme a été rendue officielle dans un mémorandum publié mardi 14 janvier par la Maison Blanche. Un haut responsable états-unien a déclaré qu’il s’agissait d’un « geste de bonne volonté », ajoutant que cela devait encourager la libération d’un « nombre important de prisonniers politiques ». En outre, Joe Biden a annoncé également suspendre la possibilité de porter plainte devant des tribunaux américains pour des expropriations à Cuba, et lever certaines restrictions financières.
Dans la foulée, La Havane a annoncé la libération prochaine de 553 prisonniers. « Comme il est d’usage dans notre système judiciaire, nous avons pris la décision unilatérale et souveraine de libérer 553 personnes condamnées pour divers délits », a déclaré le président cubain Miguel Díaz-Canel, sur X.
Le ministère des Affaires étrangères cubain avait déjà indiqué dans un communiqué, que, début janvier « le président Díaz-Canel avait adressé une lettre au Souverain Pontife », dans le cadre de négociations sous l’égide de l’Église catholique, indiquant que les prisonniers concernés seraient libérés « progressivement ».
Pour autant, il est fort probable que cette décision – prise à la toute dernière minute – soit vite remise en cause. Le futur chef de la diplomatie de Donald Trump, le sénateur républicain de Floride Marco Rubio, un anticommuniste notoire, a bâti toute sa carrière politique en s’appuyant sur la diaspora cubaine anticastriste.
D’autant que c’est bien Donald Trump qui avait décidé de placer de nouveau Cuba sur cette liste des États soutenant le terrorisme où figurent aussi la Corée du Nord, l’Iran et la Syrie, quelques jours avant de céder le pouvoir à Joe Biden en janvier 2021. L’île avait été antérieurement retirée de la liste en 2015 par Barack Obama. (…)
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Pourquoi Joe Biden retire enfin Cuba de la liste des États terroristes ? (Christophe Deroubaix / L’Humanité)
Le président démocrate, qui s’apprête à quitter la Maison-Blanche, ne s’est pas inscrit dans les pas de Barack Obama.

Mieux vaut tard que jamais, paraît-il. Joe Biden a donc attendu les derniers jours de sa présidence pour retirer Cuba de la liste des États soutenant le terrorisme, sur laquelle l’avait placé Donald Trump durant les derniers jours de son mandat, en janvier 2021. Après sa prestation de serment, lundi 20 janvier, le président républicain devrait s’atteler à remettre la Grande Île sur l’infamante liste. En attendant, une première question se pose : pourquoi une épiphanie si tardive ?
Rien depuis Obama ?
Cuba est l’un des seuls dossiers géopolitiques sur lequel Joe Biden n’a pas emprunté le même chemin que Barack Obama, dont il était pourtant le vice-président, particulièrement impliqué sur la politique étrangère. En décembre 2014 – soit un mois après les élections de mi-mandat, dernier scrutin de la présidence du premier président noir de l’Histoire des États-Unis – les relations entre les deux pays prenaient un virage inattendu.
Le 17 décembre 2014, après des mois de négociations secrètes, Barack Obama et Raul Castro annonçaient, dans des discours prononcés en même temps, ce rapprochement historique, notamment marqué par le rétablissement des relations diplomatiques.
Quelques mois avant de quitter la Maison-Blanche, Barack Obama effectuait, en mars 2016, une visite à Cuba, la première pour un président américain depuis quatre-vingt-huit ans. Cela devait rendre « irréversible » la nouvelle relation.
En novembre 2016, cette dernière a pourtant sombré dans les urnes des États-Unis, particulièrement celles de Floride, avec l’élection de Donald Trump. L’État, le plus important des swing states, votait pour ce dernier après avoir offert à deux reprises ses grands électeurs à Barack Obama.
Une maigre avancée avant le retour de Trump
Les attaques des républicains sur la « normalisation » des relations avec Cuba avaient clairement porté dans la communauté cubaine-américaine du « sunshine state ». Instruit des leçons de cette débâcle, Joe Biden a sans doute voulu éviter que son camp y paie de nouveau, en novembre 2020, un prix électoral trop lourd. (…)
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À Cuba, la libération de prisonniers a commencé après le retrait du pays de la liste noire des États soutenant le terrorisme (Le Monde / AFP)
Le gouvernement cubain a commencé à libérer des prisonniers mercredi 15 janvier, comme il l’avait annoncé la veille, après le retrait par les Etats-Unis de l’île de la liste des pays soutenant le terrorisme, ont notamment fait savoir à l’Agence France-Presse (AFP) des proches de personnes libérées.
« Nous avons reçu hier soir un appel » des autorités « pour nous rendre aujourd’hui à la prison », a déclaré Rosabel Loreto, qui a affirmé qu’à 7 h 30, sa belle-mère Donaida Pérez Paseiro, 53 ans, « a été libérée » dans la province de Villa Clara. Cette dernière, déclarée « prisonnière d’opinion » par Amnesty International pour sa participation aux manifestations antigouvernementales de juillet 2021, a pris peu après la parole dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. « Afin que Cuba soit retirée de la liste des pays terroristes, nous avons été leur monnaie d’échange, a-t-elle dénoncé. J’espère avoir bientôt mon mari et mes frères de lutte dans la rue. Nous sommes ici, nous continuerons à nous battre pour la liberté de Cuba. »
[…] L’ONG Cubalex, basée à Miami, a dit en début de soirée avoir confirmé la remise en liberté de vingt personnes, toutes emprisonnées pour avoir participé aux manifestations des 11 et 12 juillet 2021, les plus importantes depuis l’avènement de la révolution castriste en 1959. […]« La nouvelle de la libération progressive annoncée de 553 prisonniers cubains est un signe de grande espérance » a réagi, mercredi, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, auprès de Vatican news. (…)(…) Lire l’article complet ici
Cuba: 127 prisonniers remis en liberté, dont le dissident José Daniel Ferrer (TV5 Monde / AFP)
Cent vingt-sept prisonniers ont été remis en liberté à Cuba, dont le dissident José Daniel Ferrer, dans le cadre de l’accord négocié avec l’Église catholique après le retrait de l’île de la liste noire américaine des pays soutenant le terrorisme.

“Entre mercredi et jeudi, 127 remises en liberté anticipées ont été concédées, dont 121 comme liberté conditionnelle et six comme licence extra-pénale”, a indiqué jeudi soir la vice-présidente du Tribunal suprême populaire, Maricela Sosa, à la télévision d’État. Cette dernière a expliqué que la “licence extra-pénale” était une libération anticipée accordée par la justice principalement pour des raisons de santé.
Il s’agit du premier décompte officiel diffusé par les autorités depuis l’annonce mardi d’un accord négocié avec l’aide de l’église catholique pour la libération de 553 prisonniers, après que le président Joe Biden a annoncé le retrait de l’île de la liste noire américaine où figurent l’Iran, la Corée du Nord et la Syrie.
Parmi les 127 prisonniers remis en liberté figurent l’opposant historique José Daniel Ferrer, 54 ans, libéré jeudi matin de la prison de Mar Verde, à Santiago de Cuba. (…)
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Voir également : Cuba retirée de la liste États soutenant le terrorisme : une victoire politique (Lina Sankari / L’Humanité / article réservé aux abonné·es)