Bolivie : arrestation de l’ex-présidente par intérim Jeanine Añez (revue de presse)

L’ancienne présidente par intérim de la Bolivie Jeanine Añez a été arrêtée samedi 13 mars dans le cadre de l’enquête sur la destitution d’Evo Morales en novembre 2019. Elle devra s’expliquer devant la justice sur les violences meurtrières et les violations des droits humains commises au lendemain du putsch. À l’instar de cinq de ses anciens ministres, elle est poursuivie pour sédition et terrorisme. Elle a été placée en détention préventive pour quatre mois. Le procureur avait requis une détention préventive de six mois.

Arrestation de Jeanine Añez, le 12 mars, à La Paz. © Aizar Raldes/AFP

L’ex-présidente par intérim Jeanine Añez arrêtée pour “sédition”
(France 24 / AFP)

La roue tourne en Bolivie. L’ancien président Evo Morales a réclamé, samedi 13 mars, des “sanctions” contre ceux qui l’avaient chassé du pouvoir en novembre 2019. Première personne visée : l’opposante Jeanine Añez, qui lui avait succédé à la tête de la Bolivie.

Cette sénatrice de droite, qui avait joué un rôle clé dans la destitution de Morales, a été arrêtée samedi après l’émission d’un mandat d’arrêt pour “sédition” et “terrorisme”. La télévision bolivienne a montré des images de l’ancienne dirigeante à son arrivée, non menottée, à l’aéroport d’El Alto à La Paz, en présence du ministre de l’Intérieur et de plusieurs policiers. Elle a aussitôt qualifié sa détention d'”illégale” devant la presse.

Sur les réseaux sociaux, l’ancienne présidente conservatrice, à la tête du pays de novembre 2019 à novembre 2020, a dénoncé un “acte abusif et de persécution politique”. Le gouvernement “m’accuse d’avoir participé à un coup d’État qui n’a jamais eu lieu”, a réagi sur Twitter Jeanine Añez, dont le lieu de détention n’a pas été divulgué. La veille, les autorités avaient déployé un contingent de police devant sa résidence dans la localité amazonienne de Trinidad, à 600 kilomètres de la capitale. (…)

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France 24

Jeanine Añez arrêtée pour « sédition » et « terrorisme »
(Rosa Moussaoui / L’Humanité)

Jeanine Añez escortée au poste de police, samedi 13 mars. JUAN KARITA / AP

L’ex-présidente autoproclamée devra s’expliquer devant la justice sur les violences meurtrières et les violations des droits humains commises au lendemain du putsch contre Evo Morales. Plusieurs haut gradés de la police et de l’armée ont également été inquiétés. Au lendemain du départ en exil, contraint et forcé, d’Evo Morales, accusé de « fraude » électorale sur la base d’un rapport de l’Organisation des États américains (OEA) compilant des données falsifiées, elle avait pris ses quartiers au Palacio Quemado, escortée de militaires, en brandissant la Bible. Jeanine Añez et plusieurs membres de son gouvernement de facto, ainsi que des haut gradés de la police et de l’armée, ont été arrêtés le vendredi 12 mars, sur ordre de la justice bolivienne, dans le cadre des investigations sur le coup d’État qui a suivi les élections du 18 octobre 2019. Poursuivie pour « sédition » et « terrorisme », l’ancienne « présidente par intérim » va devoir s’expliquer devant la justice sur les violences meurtrières, les persécutions et les graves violations des droits humains commises dans le sillage du putsch.

Un an de répression impitoyable

La sénatrice Añez, dans l’ombre jusque-là, s’était proclamée présidente le 12 novembre, devant un Parlement clairsemé, sans quorum, prenant prétexte de la « vacance » du pouvoir après la mise à l’écart des successeurs de Morales prévus par la Constitution, eux aussi poussés à la démission : le vice-président Alvaro Garcia Linera, la présidente et le vice-président du Sénat, ainsi que le président de la Chambre des députés. (…)

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Interview de Iván Lima, ministre de la Justice de la Bolivie
(Romain Migus, les 2 Rives)


Pour rappel, notre dossier Bolivie : derrière la crise électorale, un coup d’état. (décembre 2019)