Au Brésil, l’Amazonie n’est pas la seule région qui part en fumée (Adriana Carvalho / Reporterre)

Cinq autres zones que l’Amazonie sont touchées par des incendies géants. Parmi elles, le Cerrado — la savane la plus riche en biodiversité du monde — la Pampa ou le Pantanal. Le gouvernement, lui, balaie toujours l’urgence d’un revers de main.

Tandis que le président brésilien Jair Bolsonaro affirmait devant l’Assemblée nationale des Nations unies (ONU) le 24 septembre que « l’Amazonie n’est pas dévastée ou consumée par le feu, contrairement à ce que dit la presse qui ment », plus de 600 points d’incendie étaient détectés dans la région par des satellites de l’Institut national de recherche spatiale (INPE) du Brésil. Plus de 64.000 départs de feux ont été comptabilisés depuis le début de l’année 2019 en Amazonie, selon l’institut. Son directeur Ricardo Galvão a été limogé en août sur ordre de Bolsonaro, qui l’accusait de « publier des données mensongères, au service des ONG ».

La ville plus touchée par les incendies cette année n’est pas dans la forêt amazonienne

Malheureusement, l’Amazonie n’est pas la seule région touchée par les incendies. D’après l’INPE, il y a eu 140.000 départs de feu pour tout le Brésil en 2019, 55 % de plus que l’an dernier. Cinq autres zones, du nord au sud du Brésil, elles aussi très riches en biodiversité, sont touchées : le Cerrado (considéré comme la savane la plus riche en biodiversité du monde), le Mata Atlântica (la région, au climat chaud et humide, est recouverte d’une forêt dense composée d’arbres de taille moyenne et grande), le Pantanal (la plus grande plaine inondable au monde), le Caatinga (climat tropical semi-aride) et la Pampa (un ensemble de plaines couvertes de champs pastoraux). Ces zones écologiques sont appelées, au Brésil, des biomes [1].

Selon les donnés de l’INPE, la ville plus touchée par les incendies cette année n’est pas dans la forêt amazonienne : elle s’appelle Corumba et se trouve au cœur de la plus grande zone humide de la planète, le marais Pantanal, située à la frontière avec la Bolivie et le Paraguay. Le Pantanal est reconnu par la Convention de Ramsar – une convention pour la protection des zones humides d’importance internationale – et classé par l’Unesco comme site du patrimoine mondial. Corumba a connu 3.791 départs de feu en 2019. Le 11 septembre, l’État du Mato Grosso do Sul, dont Corumba fait partie, a déclaré l’état d’urgence.

Autre écosystème touché, le Cerrado. Depuis les frontières de la forêt amazonienne, ce paysage de savane tropicale dense est le deuxième écosystème le plus important du pays, et couvre une superficie de deux millions de kilomètres carrés. Le taux d’incendie y a augmenté de 44 % cette année (…)

(…) Lire la suite sur le site de Reporterre