🇧🇷 Au Brésil, la censure littéraire des États bolsonaristes (Aruzhan Yeraliyeva / Libération)
De «O Avesso da Pele» à «O menino marrom», des livres classiques disparaissent des écoles brésiliennes. Derrière ces interdictions, l’ombre des partisans de de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro.

Au Brésil, une vague de censure littéraire déferle, frappant de plein fouet les écoles de plusieurs États fédérés. Les ouvrages d’écrivains prestigieux, comme Jeferson Tenório (O Avesso da Pele) et Ziraldo Alves Pinto (O menino marrom), entre autres, sont les dernières victimes de ce mouvement orchestré par des politiciens aux sympathies proches de l’ancien président d’extrême droite, Jair Bolsonaro, au pouvoir entre 2019 et 2022.
Dans ce pays d’Amérique latine, chaque État fédéré dispose d’une certaine autonomie, notamment en matière d’éducation. En dépit de son départ de la présidence, Jair Bolsonaro a maintenu son influence à travers des alliés locaux qui partagent sa vision conservatrice. «Nous n’avons pas encore tenu un registre organisé, mais les cas se sont multipliés», précise João Nery, professeur de communication de l’université à São Paulo, en soulignant l’augmentation des incidents de censure, paradoxalement depuis l’arrivée de Lula au pouvoir, rapporte le magazine brésilien Gama Revista.
Acte «antidémocratique»
En mars, le ministère de l’Éducation de l’Éat du Paraná, situé dans le sud du pays, a demandé le retrait d’exemplaires de O Avesso da Pele dans les écoles publiques. Quelques jours plus tard, c’était au tour des gouvernements de Goiás (dans le centre) et de Mato Grosso do Sul (dans l’ouest de la région Centre-Ouest) de prendre la même mesure. O Avesso da Pele de Jeferson Tenório, lauréat du prestigieux prix littéraire Jabuti en 2021, présente des problématiques allant du racisme aux violences policières. C’est «l’ouvrage que l’extrême droite tente de censurer», a commenté sur X, Fernanda Melchionna, députée fédérale de l’État de Rio Grande do Sul. Les autorités brésiliennes justifient cette mesure en invoquant «l’utilisation de termes jugés inappropriés pour la tranche d’âge des élèves», rapporte le site d’information g1. (…)
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