🇧🇷 Au Brésil, la déforestation a fortement reculé depuis l’arrivée au pouvoir de Lula (Samuel Ravier-Regnat / Libération)


Selon des données communiquées par le gouvernement brésilien, le nombre d’hectares de forêt détruits a diminué de 34 % sur les six premiers mois du mandat du nouveau président de gauche par rapport à l’année précédente.

Lula s’est engagé à mettre un terme à la déforestation d’ici 2030. (Mauro Pimentel/AFP)

«Nous avons réussi à inverser la tendance.» João Paulo Capobianco, le secrétaire exécutif du ministère de l’Environnement du Brésil, avait de quoi se réjouir, jeudi 6 juillet, en présentant les derniers chiffres de la déforestation, calculés par l’Agence nationale pour la recherche spatiale, un organisme fédéral. Sur les six premiers mois de l’année 2023 – soit depuis le retour au pouvoir du président de gauche Lula –, le nombre d’hectares de forêt détruits a chuté de près de 34 % par rapport à la même période l’année précédente, passant de 4 000 kilomètres carrés à 2 700 kilomètres carrés, soit le niveau le plus faible depuis 2019.

Certes, il s’agit de chiffres provisoires (le bilan annuel, portant sur la période d’août à juillet et calculé avec une autre méthode, sera publié en novembre) et le niveau de déforestation demeure très élevé (il correspond à peu près à la superficie du Luxembourg). Mais cela valait bien un dispositif exceptionnel : pas moins de huit représentants de l’État ont participé à la conférence de presse organisée pour l’occasion dans la capitale Brasilia, dont la ministre de l’Environnement Marina Silva.

«Le résultat des actions d’urgence»

Pour Lula, qui s’est engagé à mettre un terme à la déforestation d’ici 2030, c’est une première victoire, qui marque une rupture nette avec le mandat de son prédécesseur Jair Bolsonaro. En quatre années à la tête du plus grand pays d’Amérique du Sud, le dirigeant d’extrême droite a démantelé les politiques publiques de protection de l’Amazonie, au bénéfice du commerce des produits agricoles et de l’exploitation minière. Un exemple parmi d’autres : l’Ibama, l’agence fédérale de l’environnement, a vu son budget sévèrement amputé, pendant que les ONG qui veillent sur la forêt tropicale ont subi persécutions et menaces, jusqu’à être accusées par Jair Bolsonaro d’avoir délibérément allumé les feux qui ont dévasté le pays en 2019 pour «faire parler d’elles». Au total, sous sa présidence, la déforestation a augmenté de 75 % par rapport à la décennie précédente, notamment dans les territoires autochtones. Selon une étude publiée fin juin par le World Resources Institute, le Brésil représentait en 2022 43 % des destructions mondiales de zones boisées, au moins trois fois plus que n’importe quel autre pays au monde.

Déjà ministre de l’Environnement entre 2003 et 2008, à l’époque des premiers mandats de Lula qui s’étaient traduits par un recul significatif de la déforestation, Marina Silva n’a pas tardé à attribuer les chiffres encourageants communiqués jeudi à la politique de son gouvernement. «Ce que nous avons sous les yeux, c’est le résultat des actions d’urgence que nous avons menées», a-t-elle revendiqué, arguant que «la réduction de la déforestation en Amazonie découle d’un ensemble [de mesures]parmi lesquelles l’intensification des inspections menées par l’Ibama, une action coordonnée avec les États [fédérés du Brésil] et un processus de dissuasion pour montrer qu’il n’y a pas de connivence de l’État avec les organisations criminelles».

«Il y a encore beaucoup à faire»

Dès son investiture, début janvier, Lula avait signé une série de décrets pour renforcer la sauvegarde de la forêt tropicale, qui joue un rôle décisif dans la stabilisation du climat mondial.  (…)

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