Brésil : pluies meurtrières à Petropolis (revue de presse)


Le bilan des inondations et glissements de terrain qui ont dévasté la ville brésilienne de Petropolis après des pluies torrentielles survenues le 14 février s’établit désormais à 152 morts, ont annoncé dimanche 20 février les autorités. Une catastrophe liée au changement climatique et à des carences de prévention dans une zone urbanisée.

Le bilan des pluies à Petropolis monte à 152 morts (Express / AFP / 20 février)


Photo : Carl de Souza (AFP)

Secouristes en tenue orange et habitants à la recherche de leurs proches portés disparus continuent de creuser les amoncèlements de boue et de débris dans cette ville de 300.000 habitants du sud-est du pays, que le président brésilien Jair Bolsonaro a décrit comme “un théâtre de guerre“. 

La police a ajouté que 165 personnes étaient toujours portées disparues depuis la tempête de mardi. Il est peu probable que des survivants soient désormais extraits des décombres, ont indiqué les autorités. 

Le nombre de disparus a baissé à mesure que des corps supplémentaires étaient identifiés et que des familles retrouvaient des proches en vie, selon la police, mais le bilan final, qui ne cesse de grimper, reste incertain.

Jusqu’ici 124 corps ont été identifiés, dont ceux de 28 enfants. Le pape François a adressé dimanche ses condoléances à l’issue de sa prière de l’Angélus, sur la place Saint-Pierre, au Vatican. “J’exprime ma proximité à ceux touchés ces derniers jours par des catastrophes naturelles”, a-t-il déclaré, citant Petropolis “dévastée” et Madagascar, récemment touchée par des cyclones meurtriers. “Seigneur, accueille les morts dans la paix, réconforte les membres de leur famille et soutient ceux qui offrent leur aide”, a-t-il ajouté.

Le violent orage qui a touché mardi Petropolis, située à 60 km au nord de Rio de Janeiro, est la dernière en date d’une série meurtrière de précipitations ayant touché le Brésil, que les experts estiment aggravées par le changement climatique. (…)

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Petropolis, une ville dévastée après des inondations qui ont fait 150 morts (RTS / 20 février)

Au Brésil, les inondations et glissements de terrain qui ont frappé la ville de Petropolis ont provoqué la mort de plus de 150 personnes, selon un nouveau bilan. Des centaines d’autres sont encore portées disparues dans une région désormais recouverte par la boue. (…)


Hugo, qui vit là depuis 30 ans, est un des rescapés d’un autobus emporté par les flots. Il est encore sous le choc de la violence de l’eau: “C’était une révolte de la nature (…) Je pense que personne ici n’a jamais vu une chose pareille.”

Réchauffement et urbanisation désordonnée

C’est la quatrième inondation importante que subit Petropolis depuis 1988, avec des causes qui se répètent et pourraient être évitées, selon les experts, qui avancent le réchauffement climatique comme principal responsable, mais aussi une urbanisation irréfléchie.

Le géographe Antonio Guerra étudie les désastres naturels depuis 30 ans à Petropolis. Et pour ce professeur de l’université de Rio, cette tragédie a la même origine que les précédentes: les flancs des montagnes sont occupés de manière très désordonnée. En outre, la faible couverture végétale et l’absence de réseau d’égouts augmentent encore les risques. (…)

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À Petropolis au Brésil, un bilan des inondations aggravé par le non-respect des politiques de prévention (Anne Vigna / Le Monde /20 février)

Antonio Guerra s’arrête devant le fleuve Piabanha à Petropolis pour prendre en photo les rambardes des ponts, arrachées et tordues par la force de l’eau. Vendredi 18 février, trois jours après les inondations et les glissements de terrain, le scientifique s’est rendu sur place pour évaluer l’ampleur de cette nouvelle tragédie : il a mesuré la hauteur des traces de boue sur les murs, a noté la masse des sédiments dans le lit des rivières et surtout, il a interrogé les habitants.

Des sauveteurs cherchent les victimes du glissement de terrain qui a ravagé la ville de Petropolis, au Brésil, le 19 février 2022. Mauro Pimentel / AFP

« Personne n’a jamais vu une catastrophe d’une telle ampleur et moi non plus, en trente ans d’études ici. C’est sans aucun doute la pire », dit ce géographe de l’Université fédérale de Rio de Janeiro, spécialiste des désastres naturels de cette région montagneuse, située à 68 kilomètres au nord de Rio.

Mardi 15 février, il est tombé, en trois heures, 259,8 millimètres de pluie, soit 259,8 litres par mètre carré, le plus grand volume jamais enregistré dans la ville depuis 1932 et les premiers relevés de l’Institut national de météorologie (Inmet). Les précipitions ont également été supérieures aux 185 millimètres attendus pour le mois de février.

Les rivières Piabanha, Quitandinha et Palatinado, qui serpentent en bas de la vallée où la ville a été édifiée en 1843, sont sorties de leur lit, emportant tout sur leur passage, y compris des autobus. Des pans entiers des montagnes, gorgés d’eau, se sont détachés, « devenant une avalanche de détritus. Cela rassemble tout ce que vous pouvez imaginer : arbres, argile, blocs de roche, toitures, dalles, portes, tout, et c’est très rapide », commente Antonio Guerra. Selon le bilan provisoire établi samedi 19 février, il y a eu vingt-six glissements de terrain qui ont provoqué la mort d’au moins 146 personnes. Plus de 190 autres sont toujours portées disparues.

Il faut monter sur les collines qui entourent la ville pour comprendre l’étendue des dégâts. Dans les ruelles du quartier du 24-Mai, en plus de la boue, des énormes blocs de pierre jonchent le chemin où l’eau continue de se déverser, entre pluies et canalisations éventrées. Tout en haut, devant la masse boueuse, Antonio Guerra sort une boussole de géologue pour calculer l’inclinaison de la pente : « 55 degrés ! Ces maisons n’auraient jamais dû être construites ici. La législation brésilienne, qui est déjà trop permissive à mon goût, interdit les constructions au-dessus de 45 degrés. Au-dessus de 20 degrés, ce qui représente une pente déjà bien raide, on peut construire en prenant soin d’édifier des murs de contention avec des canaux de drainage, un vrai réseau d’assainissement et surtout moins densifier pour pouvoir reforester. Rien de cela n’existe dans ce quartier que nous venons de traverser », explique le spécialiste. (…)

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Au Brésil, les « pires pluies » depuis un siècle font plus de cent morts (Reporterre / 18 février)

Au lendemain des pluies torrentielles, les rues du centre s’étaient transformées en rivières de boue, détruisant les maisons et engloutissant des dizaines de voitures. Selon l’agence météorologique MetSut, la ville, située à 60 kilomètres au nord de Rio de Janeiro, a enregistré en quelques heures davantage de pluies que la moyenne de tout un mois de février. Le gouverneur de l’État, Claudio Castro, a estimé que se sont abattues « les pires pluies depuis 1932 ».

Cette année, la saison des pluies est particulièrement sévère au Brésil. Aux yeux des scientifiques, ces épisodes exceptionnels de fortes précipitations sont liés au dérèglement climatique. Ils sont également associés à une urbanisation sauvage, qui multiplie les risques d’inondations et glissements de terrain dramatiques.

La mairie de Petropolis a décrété « l’état de calamité » ainsi qu’un deuil de trois jours. Toutefois, le danger menace encore (…)

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