Che, une vie révolutionnaire: roman graphique de Jon Lee Anderson et José Hernández
7 juillet 1953, un jeune médecin tout juste diplômé fait ses adieux à sa mère sur le quai de la gare de Buenos Aires. Ernesto Guevara part pour un voyage qui changera son destin. Deux ans plus tard, au Mexique, il croise la route d’un révolutionnaire cubain, Fidel Castro. Et le voilà embarqué, de nuit, un soir de novembre 1956, sur un bateau de fortune qui le mène à Cuba. Là-bas, dans ce pays qui n’est pourtant pas le sien, Guevara construira sa légende et deviendra le Che : guérillero, comandante, tombeur de la dictature, défenseur du peuple, implacable chef révolutionnaire et ennemi juré de l’impérialisme américain. Mêlant le remarquable travail d’investigation de Jon Lee Anderson au dessin d’exception de José Hernandez, ce roman graphique fait apparaître Che Guevara dans toute sa complexité. Un portrait intime et sans concession de cet idéaliste passionné, véritable icône du XXème siècle.
Dans un roman graphique de 432 pages, traduit de l’espagnol par Clara Tomasini, édité par la librairie Vuibert, Jon Lee Anderson et José Hernández retracent la vie d’Ernesto Che Guevara depuis sa jeunesse argentine jusqu’à sa mort en Bolivie. Anderson, journaliste au New Yorker, correspondant de guerre et spécialiste de l’Amérique latine est l’auteur d’une biographie de Che Guevara qui fait référence. José Hernández est un dessinateur de presse primé dans son pays, le Mexique.
Che Guevara, juste un homme (Cathy Dos Santos / L’Humanité)
Dans « Che, une vie révolutionnaire », le remarquable travail d’investigation de Jon Lee Anderson fait corps avec le talent du dessinateur José Hernández. Ensemble, ils donnent à voir, sans manichéisme, le parcours incroyable de l’homme au béret étoilé. Une œuvre efficace et intelligente.
Buenos Aires, gare de Retiro, 7 juillet 1953. Ernesto Guevara n’est pas encore le Che, lorsqu’il part avec son complice Calica découvrir l’Amérique latine. Un voyage initiatique qui renforce alors les sensibilités politiques du jeune médecin, né en 1928 dans une famille aisée. À des milliers de kilomètres de là, Fidel Castro, docteur en droit, entreprend de renverser la dictature de Batista. Il s’affaire aux derniers préparatifs de l’assaut de la caserne de Moncada, à Santiago de Cuba, considéré à ce jour comme l’événement déclencheur de la révolution de 1959.
Les deux hommes ne se connaissent pas. Du moins, pas encore. Ce n’est que deux ans plus tard, à Mexico, que leur rencontre va sceller une puissante amitié. Elle forgera les idéaux révolutionnaires de l’Argentin. Ernesto devient Che, guérillero, commandant de la révolution, président de la banque de Cuba, diplomate itinérant de la Grande Île en plein chamboulement, un internationaliste jusqu’au bout des ongles et jusqu’à sa mort, en 1967, à La Higuera en Bolivie. Sa trajectoire, sa pensée, ses idées sont présentées avec une rare fidélité. Le défi était pourtant immense : faire rentrer des “petites” bulles la complexité de cet homme bien réel. (…)
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Le Che et sa vie révolutionnaire reviennent vers nous dans un roman graphique (Hélène Philippe / Espaces Latinos
Découpé en trois périodes, le roman permet d’aborder la complexité de la vie du révolutionnaire mythique. On suit le tout jeune médecin qui, parti « découvrir le monde » s’éveille à la révolution lors du coup d’État de 1954 au Guatemala et de sa rencontre décisive au Mexique avec Fidel Castro, jeune avocat cubain instigateur de la rébellion contre la dictature de Fulgencio Batista. La deuxième partie nous plonge au cœur de la révolution cubaine des combats depuis la sierra Maestra jusqu’à la victoire et aux choix idéologiques du jeune régime. Le livre trois, intitulé le « sacrifice nécessaire », accompagne le Che dans ses choix sans concession, quittant Cuba pour l’Afrique et finalement la Bolivie. (…)
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